Le groupe
Biographie :

Tersivel est un groupe de death / doom metal argentin formé en 2004 et actuellement composé de : Lian Gerbino (guitare, chant / ex-Incarnadine, ex-Tengwar), Franco Robert (clavier / piano / accordéon / chant) et Danny Ebenholtz (batterie). Tersivel sort son premier album, "For One Pagan Brotherhood", en Février 2011 chez Trinacria Records, suivi de "Worship Of The Gods" en autoproduction en Octobre 2017, et de "To The Orphic Void" en Février 2022 chez Uprising! Records.

Discographie :

2007 : "When She Sang..." (EP)
2010 : "Far Away In The Distant Skies" (EP)
2011 : "For One Pagan Brotherhood"
2017 : "Worship Of The Gods"
2022 : "To The Orphic Void"


La chronique


Tersivel est un de ces groupes qu'il va être difficile de catégoriser tant il a déjà touché à tout en l'espace de deux albums et deux EPs. On les a entendus faire du power, du metal symphonique, du death, du metal folklorique et comme ça ne suffisait pas, le groupe élargit son horizon avec son nouvel album "To The Orphic Void" !

Cette fois, Tersivel a décidé d'ajouter quelques sonorités plus doom à son metal déjà très riche et en profite pour assombrir et durcir le ton. Dès "She" qui ouvre l'album, on sent que les ambiances ont pris du plomb dans l'aile et que les envolées épiques et folkloriques laissent la place à des riffs et des mélodies plus rampants et plus noirs. Les morceaux sont assez longs et les quarante-trois minutes de "To The Orphic Void" ne s'étalent que sur six pistes. On entend aussi sur ce premier titre des claviers aux allures d'orgue Hammond sur de discrets passages qui donnent un petit air de rock progressif. Si le groupe part moins dans tous les sens qu'avant, "She" laisse déjà entendre que pas mal de sonorités différentes vont tout de même se croiser sur ce troisième album. Tersival a choisi cette fois de les fondre en un tout plus homogène mais n'a rien perdu de son envie de briser les barrières. "Weeping Iron Tears" se montre plus énergique avec un lead mélodique sur tapis de double grosse caisse qui pourrait évoquer de loin un certain Gojira. Là encore, l'ambiance se fait plus sombre que sur les deux premiers albums et Tersivel se fait plus agressif et plus lourd avec de gros riffs de bûcheron et une double grosse caisse qui monopolise les débats. Si le groupe laissait quelques blasts s'infiltrer dans sa musique par le passé, il a cette fois opté pour une orientation plus lourde et plus puissante que franchement violente. On note d'ailleurs une bien meilleure production que par le passé avec là aussi un son plus puissant, plus gros et plus propre qui sied bien aux vélléités plus puissante qu'affiche "To The Orphic Void".

"Moving On", qui se fait lui aussi assez Gojiresque, se termine par une mélodie plus mélancolique surmontée de claviers aériens aux allures de choeurs du plus bel effet pour une fin de morceau en beauté. Une beauté froide et mélancolique que l'on retrouve aussi sur "The Ferryman" et qui confirme le visage plus dur et plus sombre que Tersivel a pris pour ce nouvel album. En tout cas, si le tout est plus homogène et que le groupe concentre plus son propos, sa musique reste à part. "To The Orphic Void" nous fait entendre une nouvelle facette de la personnalité de Tersivel et nous confirme que le groupe n'a pas fini de nous surprendre. "Shivering Deadly Cold" ralentit le tempo et se fait plus doom avec des mélodies plus inquiétantes et presque malsaines par moments. La mélancolie, quant à elle, est présente tout au long de l'album et tranche avec les ambiances plus joyeuses et énergiques que le groupe nous faisait entendre par le passé avec ses sonorités symphoniques et folkloriques. "Transmigration Of The Soul" qui clôt l'album avec ses dix minutes se montre assez intrigant avec à la fois ces sonorités proches de Gojira et un visage progressif plus marqué que sur le reste de l'album. Le mélange des deux est assez particulièr mais fonctionne bien et les ambiances sont mises à l'honneur, ce qui rend ce dernier morceau d'autant plus percutant. Une belle façon de terminer un album plus contrôlé, qui ne part pas dans tous les sens comme ses deux prédécesseurs et réduit un peu le nombre de sonorités utilisées pour concentrer son propos sur quelque chose de plus percutant.

"To The Orphic Void" confirme en tout cas que Tersivel a de la ressource, ce qui nous fait nous demander à quelle sauce le groupe nous mangera la prochaine fois. La rupture de ton avec les deux premiers albums est assez brutale mais ce nouveau visage plus puissant, plus sombre va bien au groupe.


Murderworks
Avril 2022


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.tersivel-music.com