Le groupe
Biographie :

Terrorizer est un groupe de death / grind formé en 1987 à Los Angeles. Terrorizer est considéré comme une référence dans le grindcore et le death metal, en partie du fait de son line-up, issu de Morbid Angel (David Vincent, Pete Sandoval), Napalm Death (Jesse Pintado) et Nausea (Oscar Garcia). Suite à leur premier album, "World Downfall", sorti en 1989, une nouvelle production studio voit le jour en Juillet 2006. Celle-ci, intitulée "Darker Days Ahead", sort chez Century Media Records. Tony Norman (Morbid Angel) se joint à la guitare et à la basse, et Anthony Rezhawk se joint comme chanteur. En Février 2012, c'est "Hordes Of Zombies" qui sort chez Season Of Mist. La guitariste de Resistant Culture, Katina Culture, remplace Pintado et David Vincent se joint à la basse. "Caustic Attack" sort à l'automne 2018 chez The End Records, avec Pete Sandoval, Sam Molina (chant / basse) et Lee Harrison (guitare).

Discographie :

1989 : "World Downfall"
2003 : "From The Tomb" (Réédition de démos de 1987)
2006 : "Darker Days Ahead"
2012 : "Hordes Of Zombies"
2018 : "Caustic Attack"


Les chroniques


"Caustic Attack"
Note : 10/20

Les vétérans de Terrorizer sont de retour avec "Caustic Attack" et si leur premier album restera toujours culte et vénéré, je n'ai pas pu en dire autant de "Hordes Of Zombies" chroniqué en ces pages en 2012. Le groupe y présentait un death grind banal et assez pataud loin du grindcore d'origine et de la patate de leur jeunesse.

"Turbulence" ouvre l'album à grand renfort de blasts bien bourrins et de tapis de double sur les passages plus lourds, le grind / death est bien là mais les riffs sont assez classiques et au-delà de la violence bien marquée, le morceau ne marque pas plus que ça. Au moins, on ne peut pas dire que l'album est mou et ça tape quand même pas mal sur toute la durée, après l'inspiration n'est clairement plus la même qu'à l'époque de "World Downfall". D'autant que des albums de death / grind, on en a entendu une sacrée chiée depuis sa sortie et que Terrorizer ne fait plus aujourd'hui partie des meilleurs pourvoyeurs de violence sonore. Pas que ce nouvel album soit mauvais mais ça reste dans la moyenne, sans éclats et sans l'inspiration que la présence de vieux de la vieille pourraient nous laisser espérer. Bon, le constat est un peu sévère mais c'est normal, on parle de Terrorizer là, pas d'un nouveau venu sur la scène qui serait en train de faire ses premières armes avec "Caustic Attack". Si vous voulez seulement un bon défouloir, ce nouvel album est un bon client, ce serait malhonnête de lui envoyer ça. Mais si vous recherchez vraiment un très bon représentant du genre et un album qui apporte quelque chose de plus à la scène par une inspiration sans faille et une qualité largement au-dessus du lot, il va falloir aller voir ailleurs. Depuis son retour, le groupe donne l'impression d'assurer le minimum syndical et de ruer dans les brancards sans chercher à faire plus que ça, c'est ce que certains cherchent et ceux-ci seront sûrement ravis à l'écoute de ces quatorze morceaux.

Pour ma part, je ne peux m'empêcher d'attendre plus d'un grand nom comme celui-là et surtout son retour après tant d'années laissait penser qu'il avait plus de choses à dire que ça. Des attentes démesurées peut-être, mais c'est un phénomène difficile à éviter quand on sait d'où viennent ces gars-là et ce que "World Downfall" a apporté au genre. Pourtant, le groupe ne renie absolument pas ses origines et "Caustic Attack" balance quarante-cinq minutes de grind / death brutal et sans pitié. Encore une fois, en termes de défouloir, ça fait le boulot mais dès que ça ralentit le tempo, on se rend compte que les riffs ne sont pas terribles et que le principal atout de l'album est sa violence. Le début de "Crisis" est un bon exemple de cette baisse d'inspiration avec des riffs génériques que n'importe quel groupe de death aurait pu sortir, encore une fois j'attends plus d'un groupe comme Terrorizer. La production est dans la bonne moyenne, le son est assez puissant, relativement propre mais pas trop, même si un poil synthétique comme beaucoup d'albums de nos jours. Bref, pour résumer, les amateurs de grind ne risquent pas de foncer sur "Caustic Attack" pour assouvir leur besoins, il y a bien mieux ailleurs et depuis longtemps. Même en death il y a bien plus inspiré et je le répète, mais en dehors des passages les plus brutaux et rapides, cet album n'a pas grand-chose à proposer par rapport à la concurrence.

Un nouvel album plus violent et frontal que "Hordes Of Zombies" mais pas beaucoup plus inspiré, ça fait le boulot quand ça bourrine mais dès que ça lève le pied les riffs sont fades et génériques.


Murderworks
Janvier 2019




"Hordes Of Zombies"
Note : 13/20

Je ne vais pas vous faire l'affront de vous présenter Terrorizer, "World Downfall" est sorti il y a 23 ans et a eu l'impact que l'on sait. Le groupe a fait son retour avec "Darker Days Ahead" en 2006, retour inattendu et qu'on pensait avorté suite au décès de Jesse Pintado. Finalement c'est Kat Culture qui vient remplacer Pintado, les deux ayant joué ensemble au sein de Resistant culture. En plus de ça on note le retour à la basse de David Vincent et la présence assez surprenante de Pete Sandoval à la batterie. Je ne m'attendais pas à le voir revenir au devant de la scène aussi tôt, d'autant qu'il était remplacé peu de temps avant au sein de Morbid Angel.

D'ailleurs le bougre est bien mis en avant sur cet album, la batterie a beau être triggée à bloc c'est elle qui domine au point qu'on se demande où est passée la basse de David Vincent ! Pour en finir avec le son on a Dan Swano aux manettes, donc pas de surprises ça sonne bien, c'est gros et c'est propre. Un choix de production logique puisque la formule a un petit peu évolué, fini le grindcore pur et dur. Cet album propose une musique plus proche d'un death brutal teinté de grind ou de crust, donc pas la peine d'espérer un retour à "World Downfall". Ce qui n'aurait de toute façon eu aucun intérêt, tenter de refaire un album dans l'esprit du premier album sorti 23 ans plus tôt serait totalement vain. Ce ne sont plus les mêmes personnes, plus la même époque ni le même esprit et ça les puristes de tout poil devront bien finir par s'y faire.

Mais le gros point noir de cette horde de zombies se situe au niveau du chant, plus monocorde que ça tu meurs ! C'est un style et ça plaira sûrement à certains, mais pour moi ça ne fait que rendre le tout carrément monotone. Un peu de variations n'aurait pas fait de mal, même dans des registres aussi cloisonnés que le grind ou le death il y a quand même moyen de faire quelque chose de plus vivant à ce niveau. D'autant que musicalement ça bouge un peu plus, on a du véloce, du lourd, quelques passages plus crades ou dissonants qui pointent le bout de leur nez, bref ça remue un minimum. A la limite ce genre de non lignes de chant peuvent bien passer quand le chanteur a une voix particulière, mais là c'est du chant death banal. Bon maintenant c'est peut-être moi qui me fais vieux, allez savoir !

Par contre même si l'album n'est pas mauvais on ne peut pas dire que c'est renversant, tout ça s'écoute bien et la durée relativement courte fait qu'on n'a pas trop le temps de s'endormir. Mais malgré ça on reste sur notre faim, peut-être le poids de la légende qui fait que nos attentes sont démesurées ? Entre le fait d'avoir le line-up sous les yeux et le nom Terrorizer sur la pochette on a tendance à se dire que ça va tout péter, donc forcément quand on se retrouve avec un album juste sympa on est un peu déçus. J'ai beau l'avoir écouté plusieurs fois je n'arrive pas à en retenir grand chose, je ne m'ennuie pas mais je l'ai déjà presque oublié une fois terminé.

Bref "Hordes Of Zombies" n'est pas un mauvais album, c'est juste qu'il n'était peut être pas nécessaire de le sortir sous le nom Terrorizer. Il risque de finir noyé dans la masse, ce qui est quand même dommage pour un groupe dont le line-up pourrait faire des merveilles !


Murderworks
Mai 2012


Conclusion
L'interview : Wolf

Le site officiel : www.terrorizergrindcore.net