Tenebro marche fièrement vers son deuxième album. Après des débuts difficiles, le groupe
dont les premières traces remontent aux années 2000 créé par Il Becchino (tous
instruments / chant), et finalement rejoint en 2019 par Il Beccamorto (basse / batterie,
Celebrarian, Engrosso, Sepolcro…) continue sa collaboration avec Xtreem Music pour la
sortie d’"Ultime Grida Dalla Giungla".
L’album débute avec "Ferox" et son sample introductif qui évoque le cannibalisme avant
qu’un duo basse / batterie groovy ne vienne proposer de la lourdeur, suivi par la guitare
criarde qui deviendra rapidement accrocheuse. Les quelques grognements s’intègrent très
bien à la vague de rage qui nous mène à "Lo Squartamento Della Tartaruga" et à son
approche relativement plus énergique et saccadée, laissant le duo évoluer à un tempo
assez élevé. Le morceau est court, forçant le groupe à ne pas nous laisser un seul temps
mort avant que "Feto Strappato E Gettato Nel Fango" ne prenne sa place, apportant
également sa dose de saturation écrasante et ses sonorités horrifiques, que ce soit par les
samples ou le chant. Le titre progresse assez régulièrement jusqu’à "Khakhua" qui va profiter
d’une batterie ravageuse pour nous piétiner pendant que les riffs restent efficaces,
ralentissant pour accueillir des cris samplés avant de repartir sur "Ultime Grida dalla Giungla",
le titre éponyme, et ses patterns enjoués malgré l’approche old school assumée.
Le son va
devenir beaucoup plus lourd, puis plus inquiétant avec les éléments terrifiants et dissonants,
puis les riffs explosent à nouveau avant que "Pellicola Maledetta" ne prenne part au massacre
d’abord à pleine vitesse, puis avec une rythmique solide mais plus mesurée. "Il Ritrovamento
Della Donna Impalata" débute sur des riffs plus lancinants, troublés par une double pédale et
un blast dévastateurs, apportant un contraste avec le reste du titre, qui va rester ancré dans
la dissonance avec "A Caccia... Di Umani", avant d’accélérer pour devenir beaucoup plus
brutale. Le groupe conserve son approche pachydermique avec "Il Paese Del Sesso
Selvaggio", une composition relativement efficace qui place des harmoniques déchirantes
dans sa marche, puis avec "Massacro Della Trouppe" et ses interventions vocales plus
sauvages et diversifiées. Côté rythmique, le groupe reste sur de l’efficacité brute et
sous-accordée, tout comme sur "Oscuro Rito Sessuale", le dernier morceau, qui propose une
approche plus agressive et remuante, tout en restant dans les sonorités grasses.
"Ultime Grida Dalla Giungla" est le parfait compromis entre un film d’horreur gore et le death
metal. Bien que Tenebro n’en soit pas à son coup d’essai, il s’approprie aisément les deux
genres et nous sert une tranche de graisse et de violence bienvenues.
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