Le groupe
Biographie :

Tenebrae In Perpetuum est un groupe de black metal italien fondé par Atratus (chant / batterie) et The Darkest Abyss (guitare, basse) en 2001. Le groupe sort trois albums puis se sépare en 2010. En Août 2019, Tenebrae In Perpetuum sort "Anorexia Obscura" chez Debemur Morti Productions avec un nouveau batteur, Chimsicrin (Chelmno, Gorrch, Lorn, Moriar, Strix, ex-Inverted). "Vacuum Coeli" sort en Juin 2025 avec un Tenebrae In Perpetuum devenu duo suite au départ de The Darkest Abyss.

Discographie :

2003 : "Onori Funebri Rituali"
2006 : "Antico Misticismo"
2009 : "L'Eterno Maligno Silenzio"
2019 : "Anorexia Obscura"
2025: "Vacuum Coeli"


Les chroniques


"Vacuum Coeli"
Note : 16/20

Tenebrae In Perpetuum est revenu à la vie. Créé en 2001 par le multi-instrumentiste et chanteur Atratus (ex-Beatrìk), le projet sort trois albums, trois splits, un EP et une démo puis prend fin en 2010 avec le départ du batteur. Aratus relance le projet en 2018 en compagnie de Chimsicrin (batterie, Chelmno, Strix, Gorrch...) et la machine repart, dévoilant en 2025 chez Avantgarde Music son cinquième album, "Vacuum Coeli".

"Preludium" nous sort lentement du silence pour nous faire basculer peu à peu dans l’angoisse, d’abord avec un son inquiétant, puis avec l’aide de quelques percussions qui débouchent sur le son froid de "Carmen Ad Noctem" et ses mélodies perçantes. D’abord lent et majestueux, le son explose d’un coup pour devenir beaucoup plus brut et agressif, accueillant les parties vocales terrifiantes, devenant véritablement malsain avant de disparaître doucement pour faire place à "Occhio Ardente, Dio Del Caos" qui se montre immédiatement violente. Malgré quelques pauses, le morceau est très agressif, assumant ses racines primitives et ses harmoniques déchirantes qui collent parfaitement aux cris d’agonie avant de passer aux sonorités lancinantes de "Mors Triumphans" qui développe des tonalités très contrastées comme lorsque le chant clair rencontre le saturé.

On retrouve l’approche théâtrale sur "Un Angelo Nero", le titre suivant, où le vocaliste explore la détresse avec ses hurlements macabres qui complètent une instrumentale dérangeante, profitant d’orchestrations pour accentuer encore une fois la noirceur. "Inverno, È Stato" prend la suite avec de nouveaux riffs chaotiques où les leads tissent toute sorte de sons stridents avant que le capharnaum ne prenne temporairement fin, resurgissant après un moment de flottement pour s’intensifier. Le groupe nous autorise à nouveau à respirer avant de nous faire dériver jusqu’à "Sole Di Tenebra" où il se déchaîne à nouveau un instant, puis nous fait replonger dans son océan brumeux pour finalement nous y molester sans ménagement par vagues. L’album atteint ses derniers instants avec "Vacuum Coeli" qui installe d’abord très lentement son atmosphère occulte, puis la fait s’embraser pour nous y piéger et s’exprimer librement sous des formes et des allures bien différentes avant de finalement mourir devant nos yeux.

Tenebrae In Perpetuum est un duo perturbant qui adopte les codes du black metal, mais qui les façonne à sa manière pour faire de ses riffs une véritable torture. Personne ne passera un bon moment avec "Vacuum Coeli", mais l’album à ce quelque chose de malsain qui nous pousse à rester jusqu’au bout.


Matthieu
Juillet 2025




"Anorexia Obscura"
Note : 15/20

Les Italiens de Tenebrae In Perpetuum n'ont pas envie de se presser et sortent leurs albums quand ils en ont envie, la preuve en est que "Anorexia Obscura"n'est que le quatrième méfait du groupe depuis "Onori Funebri Rituali" en 2003 ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas la bête, le groupe pratique un black metal aux frontières de la vague scandinave traditionnelle avec Darkthrone en tête et de la scène depressive / suicidal black metal.

"Dissonanze Mentali" débute à grands coups de larsens et de riffs malsains pour un morceau qui annonce la couleur et fait comprendre tout de suite qu'on ne va pas se marrer des masses ici. Une belle petite feinte qui nous fait croire à un morceau lourd et oppressant alors qu'une fois démarré, ce sont bien les blasts furieux qui mènent la danse. Les riffs dissonants à souhait nous rappellent au bon souvenir du Mayhem des deux derniers albums et l'ambiance générale est bien évidemment complètement tarée avec un chant bien arraché et qui ne laisse aucun doute sur l'aspect cathartique de ce nouvel album. Le morceau-titre, quant à lui, n'est pas très loin d'un Bethlehem qui se serait laissé aller à fricoter avec le drone et le doom, donc une fois de plus une ambiance pleine de joie de vivre et de bonne humeur. Oui, le black de Tenebrae In Perpetuum est sale, malsain, taré, dépressif, glauque, bref authentique et pour le coup un peu plus varié et personnel que sur "L'Eterno Maligno Silenzio" qui avait quand même une ambiance bien méchante et dégueulasse dans sa besace. Le son des guitares est lui aussi dans la plus pure tradition avec cet effet "lame de rasoir qui vous chatouille les tympans". On entend pas mal de délires noisy sur ce nouvel album, que ce soit des arrangements électroniques en mode bruitistes ou des guitares trafiquées pour vous ruiner les oreilles, il y a ce qu'il faut pour vous agresser et vous faire comprendre que les instigateurs de cette folie sonore ne vont pas très bien. Pour le coup, c'est exactement ce que je recherche quand j'écoute du black metal donc pari gagné, d'autant que Tenebrae In Perpetuum ne se ménage pas sur "Anorexia Obscura" et balance tout ce qu'il a sur la patate.

On se prend peut-être moins de blasts discontinus sur la tronche que sur les précédents albums mais c'est malgré ça un des plus éprouvants ! La violence a pris une autre forme, plus insidieuse et sournoise mais ne se fait pas prier pour s'exprimer pleinement. Les blasts sont évidemment toujours là et se font entendre à plusieurs reprises mais le groupe a élargi son panel de méthodes de tortures sonores et prend un malin plaisir à toutes les utiliser sur vos pauvres oreilles qui n'en demandaient pas tant. Le revers de la médaille, c'est que cet album va en laisser quelques uns perplexes tant Tenebrae In Perpetuum n'en fait ici qu'à sa tête et se permet quelques expérimentations, mais j'ai comme l'intuition que les membres du groupe s'en foutent royalement. Si son black metal est pur dans le fond, il prend pas mal de libertés sur la forme et risque de froisser les blackeux indécrottables qui n'aiment pas trop que leur style de prédilection fricote avec d'autres influences, tandis les autres se délecteront de cette crasse sonore. L'ambiance est indéniablement sale et la folie suinte de partout rendant l'écoute de "Anorexia Obscura" assez éprouvante. Ce nouveau méfait est vraiment un hybride, à cheval entre la tradition black metal et les expérimentations débridées, flattant les puristes d'un côté pour mieux les tacler de l'autre. Il est quasiment sûr que le groupe va diviser mais l'authenticité de la chose ne fait aucun doute et si ce sont les ambiances malsaines, la folie et la violence que vous recherchez, vous allez être servis !

Un nouvel album plus expérimental mais toujours aussi torturé qui va en laisser quelques uns sur les rotules. Tenebrae In Perpetuum prend quelques libertés avec le black metal traditionnel mais crée une ambiance tout aussi malade, glauque et violente qui rend l'écoute de ce nouvel album éprouvante dans le bon sens du terme.


Murderworks
Octobre 2019




"L'Eterno Maligno Silenzio"
Note : 10,5/20

Bon, eh bien... Tenebrae In Perpetuum, c'est clair qu'avec ce groupe faut pas aller chercher les fioritures. Troisième album des Italiens qui ont une régularité triennale pour pondre un album. Ce dernier ne m'a pas excité le pistil plus que ça.

En guise de black metal, Tenebrae In Perpetuum n'a à offrir que des riffs malsains, haineux, obscurs et torturés, accompagnés d'un voix criarde, constamment déchirée sur un fond de batterie ultra rapide et régulière, mais franchement à part si on est un vrai puriste, il me semble difficile d'apprécier cet album à sa juste valeur. L'underground a ouvert ses portes à Tenebrae In Perpetuum, et il continuera à le faire je n'en doute pas, maintenant ce n'est pas cet album qui permettra à ces derniers la conquête de l'humanité. La production est aussi sombre et noire que la pochette de cet album. La batterie est totalement pure, parce que la puissance en termes de décibels n'est pas au rendez-vous, on entend une caisse claire et des cymbales très cinglantes. On les entend bien c'est vrai, mais la grosse caisse, oh, ce n'est pas la guinguette non plus, quand j'écoute du black, je n'ai pas envie d'entendre les bandasses... Alors qu'on a l'impression d'être derrière la porte du studio à écouter la musique qui se dégage de "L'Eterno Maligno Silenzio", avec un peu de réverbe de fond de cave, on se dit que cette sensation de bruit sourd, d'étouffement aurait pu être améliorée. Maintenant c'est du black metal, alors... C'est vrai que ce qui est plutôt bien foutu, ce sont plus les passages dépressifs, avec du chant clair lancinant plus que les parties surblastées lugubres et haineuses.... Donc je conviens que le but recherché dans cet album c'est surtout la noiceur diabolique du black metal, mais malheureusement hormis les moments où les vocaux sont plaintifs, dépressifs comme sur le titre de l'album notamment, avec en plus un exotisme italien typique, ainsi que sur "Rapitemi, Anime Della Natura" (morceau qui diffère des autres par son côté atmosphérique), la lassitude était là.

Le seul véritable morceau qui ma sorti de ma torpeur c'est le dernier : "Oltre I Confini Umani", un morceau satanique, plaintif, triste et inhumain, qui se complait dans le mid-tempo glacial et putride. Rien d'exceptionnel avec cet album, il plaira aux puristes c'est tout.


Arch Gros Barbare
Janvier 2010


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/tenebraeinperpetuum