Les choses vont très vite chez ten56.. A peine rentrés des tournées pour promouvoir leur premier album, Aaron Matts (chant, ex-Betraying The Martyrs), Quentin Godet (guitare, Kadinja, ex-Zuul Fx), Luka Rozaka (guitare / chant), Arnaud Verrier (batterie, Uneven Structure, ex-Kadinja) et Steeves Hostin (basse, ex-Betraying The Martyrs) dévoilent déjà "IO", leur second opus, via Out Of Line Music.
On entre directement dans le vif du sujet avec "Doormat", premier titre qui annonce déjà son agressivité moderne avec le bruit oppressant, mais les riffs saccadés et les rugissements d’Aaron suivent rapidement, tout en restant dans un climat oppressant. Le final chaotique mène finalement à "PiG" qui explore les influences trap pour créer un morceau hybride assez sombre qui sait parfaitement quand et comment frapper pour un maximum d’efficacité avec un discours sur les pensées intrusives, puis on passe à "Snapped Neck" qui nous montre à quel point le groupe peut être versatile. Les moments de chant clair rendent le morceau planant à souhait sans empiéter sur l’agressivité, mais le titre finira par laisser place à l’étrange "LIFEISACHORE.MOV", une voix samplée sur une instrumentale beaucoup trop enjouée qui débouche sur "I Know Where You Sleep", titre assez court où la violence pure fait son grand retour.
On continue avec "Good Morning" qui fait déjà ses preuves en live et qui nous fera encore une fois remuer le crâne tout en intégrant des samples dérangeants dans ses mosh parts, puis "Earwig" reprend la même recette et frappe à son tour avec des riffs simples mais explosifs en quasi-permanence. Le final bruitiste est parfaitement taillé pour le live, tout comme l’accrocheuse "ICU" qui a également déjà sa place sur les setlists du groupe et qui développe une rythmique puissante avant de repartir dans la saturation sombre grâce à la basse sur "Pty Fck", créant un mélange hybride assez pesant. Le groove du titre et les cris du vocaliste le rendent très accrocheur, et on notera un véritable contraste avec l’introduction de "Friends", un extrait de discussion houleuse samplé qui se transforme finalement en touche rap avant de nous écraser grâce à sa lourdeur inattendue. "Banshee" prend le relai et nous inonde de samples bruitistes pendant que les musiciens tiennent une rythmique simple et efficace pour soutenir les parties vocales, puis le final majestueux et inquiétant nous mène à "IO", titre éponyme où la voix claire rappée nous propose un univers assez différent, permettant au chanteur d’exorciser ses démons pour clore l’album.
La modernité a parfois du bon, et même si certains riffs sont extrêmement simples, ten56. maîtrise parfaitement son sujet. Tous les titres sont accrocheurs, le groupe a d’ailleurs déjà l’expérience du live avec une bonne partie, ce qui fait d’"IO" un très bon album.
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