Le groupe
Biographie :

Temple Of Dread est un groupe de death metal allemand formé en 2017 et actuellement composé de : Markus Bünnemeyer (guitare, basse / Thrashhammer), Jörg Uken (batterie / Crown Of Grief, Rumble Militia, ex-Mandrake, ex-Nocta, Weckörhead, ex-Nightfall, ex-Stormwarrior) et Jens Finger (chant / Slaughterday, The X Factor, ex-Obscenity, ex-Banished). Temple Of Dread sort son premier album, "Blood Craving Mantras", en Août 2019 chez Testimony Records, suivi de "World Sacrifice" en Juillet 2020, de "Hades Unleashed" en Juillet 2021, et de "Beyond Acheron" en Août 2023.

Discographie :

2019 : "Blood Craving Mantras"
2020 : "World Sacrifice"
2021 : "Hades Unleashed"
2023 : "Beyond Acheron"


Les chroniques


"Beyond Acheron"
Note : 18/20

Temple Of Dread annonce son quatrième album. Depuis 2017 en Allemagne, le groupe mené par Markus Bünnemeyer (guitare / basse, Thrashhammer), Jörg Uken (batterie, Adversvm, ex-Nightfall…) et Jens Finger (chant, Slaughterday, ex-Obscenity) n’a jamais ralenti la cadence. "Beyond Acheron" est annoncé pour 2023 chez Testimony Records.

L’album débute dans les ténèbres avec "Charon's Call", une introduction inquiétante qui nous mène lentement sur la vive et dévastatrice "Beyond Acheron", la composition éponyme, où mélodies cinglantes rencontrent une rythmique efficace et accrocheuse. Les parties leads déchaînées collent parfaitement avec l’approche old school et ses riffs énergiques parfois recouverts par des parties vocales féroces, tout comme sur "World Below" où le groupe propose des tonalités entêtantes habilement gérées entre les sursauts de rage. On notera même un break majestueux où un clavier rejoint les autres instruments, puis la longue "Damnation" viendra déverser ses sonorités imposantes sur une base relativement lente qui laisse la marche guerrière nous guider sur des passages plus vifs, empruntant parfois de solides influences heavy. L’approche mélodique reste toujours aussi efficace, y compris sur la fin du morceau qui nous conduit à "Dance of Decay" et à ses patterns plus agressifs qui rejoignent des sons pesants et malsains qui rythment le morceau.

Le groupe reste dans les tonalités tranchantes avec "All-Consuming Fire" et ses racines thrash, rendant le son encore plus sanglant et vif, notamment lors des accélérations soudaines qui contrastent avec les passages plus lancinants où l’atmosphère s’assombrit à nouveau, alors que "The Plague" renoue avec les riffs saccadés gras, pendant que les parties vocales brutes viennent renforcer le côté sauvage. Les musiciens se déchaînent également sur "Carnality Device" qui enchaîne blast solide, riffs effrénés et hurlements puissants entre deux parties plus lentes et aériennes, puis la courte "Asebeia" reprend les éléments les plus dévastateurs pour en faire un condensé de violence aux influences grind. L’album prend fin avec "Hades" qui couple tonalités lentes et leads sombres pour un dernier titre instrumental oppressant mais imposant.

Avec ses nombreuses sorties de qualité en seulement six années, Temple Of Dread se hisse doucement vers le haut du panier du death metal old school. "Beyond Acheron" est un album solide et agressif qui sait exactement où il va, osant même placer des mélodies beaucoup plus douces.


Matthieu
Août 2023




"Hades Unleashed"
Note : 17/20

Temple Of Dread revient avec "Hades Unleashed", son troisième album. Le groupe se crée en Allemagne en 2017 par Markus Bünnemeyer (guitare / basse, Thrashhammer), mais la machine ne démarre qu’en 2018 avec l’arrivée de Jörg Uken (batterie, Rumble Militia, ex-Nightfall) et Jens Finger (chant, Slaughterday, ex-Obscenity). Depuis, les sorties sont régulières et acclamées.

C’est sur "Aithon’s Hunger" que la rage prend vie, grâce à des riffs rapides qui sentent le death old school à plein nez. Côté chant, on reste sur cette voix énergique mais grasse, alors que les leads viennent apporter une dimension plus dissonante et oppressante au morceau, puis le groupe propose une rythmique martiale avec "Necromanteion". Le titre propose tout de même un côté angoissant mais entraînant, puis "Wrath Of The Gods (Furor Divinus)" dévoile des influences thrash pour un mélange épique. Le groupe continue sur "Threefold Agony" et ses riffs accrocheurs au possible qui piochent tout de même dans l’oppression et la noirceur, alors que l’énergie pure refait surface pour "Empyrean", un morceau aux riffs effrénés et au blast assassin.

Si le groupe veut assister à des mouvements de foule, c’est le morceau à jouer, suivi bien sûr par "Crypts Of The Gorgon" et ses influences old school explosives. "Nefarious, I" reste dans cette combinaison énergique et agressive avec des riffs dissonants et abrasifs avant que "Whores Of Pompeii" ne ravive la noirceur dans ce death metal sanglant et tranchant. Ce titre incarne parfaitement l’esprit du death metal avant de clore l’album sur les chants mystiques de la lancinante "Procession To Tartarus", une composition qui accélèrera par moments pour proposer un son entêtant et violent avant de repartir sur cette langueur assommante.

Tout en jouant un style connu de tous, Temple Of Dread se forge son propre son. "Hades Unleashed" pioche évidemment dans les racines du death metal, mais on retrouve des sonorités parfois plus énergiques, plus ambiantes ou plus grasses.


Matthieu
Septembre 2021




"World Sacrifice"
Note : 15/20

Si ses membres ne sont pas des débutants et ont déjà officié chez pas mal de monde, Temple Of Dread est tout de même un jeune groupe puisque "World Sacrifice" est son deuxième et qu'il sort à peine un an après "Blood Craving Mantras" ! Visiblement, on n'aime pas perdre son temps par ici et vu que le groupe fait du death, il va falloir s'attendre à perdre quelques dents à l'écoute de ce nouveau méfait.

Le morceau-titre qui ouvre l'album confirme mes dires avec un up-tempo façon death old school qui ne laisse aucun doute sur la volonté du groupe de tout raser. Mais tout raser à l'ancienne, c'est à dire sans gros blasts et sans atteindre vitesse vertigineuse, même si certains blasts viennent épisodiquement mettre un petit coup de pression. Temple Of Dread donne plutôt dans le up-tempo façon Asphyx ou Obituary dans leurs moments les plus énervés et le break un peu plus mélodique pourrait presque rappeler les vieux Hypocrisy. Bref, ça ne fait pas dans la dentelle et si le groupe ne cède pas à la course à la vitesse, cela ne l'empêche pas de défoncer tout ce qui bouge. La plupart tournent tout de même dans les cinq minutes mais le groupe alterne suffisamment les passages nerveux et ceux plus lourds avec ces bons vieux tapis de double pour que l'ennui n'ait pas le temps de s'installer. On ressent cette fameuse science du groove dans la brutalité propre aux groupes de death à l'ancienne et qui démonte systématiquement la nuque et la mâchoire. "Commands From A Black Soul" a d'ailleurs des passages assez destructeurs dans le genre, la fin du morceau casse des bouches malgré la présence de mélodies à la suédoise. Même le chant bien arraché nous rappelle un croisement entre Martin Van Drunen et John Tardy, c'est vous dire la finesse de la bête ! D'ailleurs, histoire de bien marquer le lien avec le old school, le groupe reprend "Sold Baptism" issu du premier album de Morgoth, "Cursed", reprise d'ailleurs assez fidèle à l'original. Bon, Temple Of Dread se lâche quand même bien comme il faut sur le court "Machine" avec de bons gros blasts partout et un rythme global bien plus énervé que sur le reste de l'album.

Malgré le fait que la plupart des morceaux flirtent avec les cinq minutes, l'album n'atteint même pas les quarante, ce qui fait que le tout reste finalement assez compact et direct. Le fait que le groupe rende ses morceaux dynamiqueq et change régulièrement de rythme avec plus ou moins d'accélérations et de tapis de double aide aussi à ne pas être linéaire et à ne pas laisser l'ennui s'installer. Et malgré le fait que l'on sente les influences de pas mal d'anciens de la scène et que Temple Of Dread ne réinvente rien, le groupe est suffisamment efficace et percutant pour que ça ne pose jamais le moindre problème. On sent l'amour du genre et le fait de mélanger plusieurs écoles différentes apporte assez de dynamisme à l'ensemble. "World Sacrifice" a sa dose de riffs puissants, d'accélérations vicieuses et de brutalité frontale donc tout est là pour déclencher un headbanging sauvage et se prendre une bonne tarte dans les dents. On a quand même un changement d'ambiance sur "Blood Craving Mantra" en fin d'album avec ces choeurs en fond qui font presque penser à une incantation. Et oui, le dernier morceau porte le titre du premier album, je ne me suis pas mélangé les saucisses. En tout cas, cela confirme que le groupe ne veut pas se contenter de ressortir les vieilles formules et il y a des chances que l'on ait encore droit à quelques petites surprises dans le futur. Cela dit, il y a déjà largement de quoi se prendre une bonne mandale sur cet album et il n'y aucune raison de ne pas aller y jeter une oreille de suite. Si le death old school et puissant est votre came, vous devriez avoir une bonne surprise et vous demander comment vous avez fait pour passer à côté de Temple Of Dread jusqu'à maintenant.

Un deuxième album très efficace qui ne fait pas de quartiers et qui présente suffisamment de changements de ton et de rythme pour maintenir l'intérêt. Quelques petites surprises viennent ajouter un peu de profondeur à ce death fortement teinté old school et permettent à Temple Of Dread de développer encore sa personnalité. Déjà très convaincant, le groupe risque bien de faire de gros dégâts s'il continue à s'affirmer, à surveiller de près tout en profitant de ce "World Sacrifice" ravageur.


Murderworks
Novembre 2020


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/templeofdread