Le groupe
Biographie :

Temple Of Baal est un groupe de black / death metal français. Il a été créé en Juin 1998 à Paris et est composé de quatre membres : Arkdaemon (basse, chant / Hell Militia, ex-Deviant), Amduscias (chant, guitare / Bloodoffer, Bran Barr, Conviction, ex-Bael, ex-Banished Spirits, ex-Fly Strike, ex-Antaeus, ex-Silver Machine), Skvm (batterie / Arvakh, Decline of Sanity, Helel, The Order Of Apollyon, ex-Livarkahil, ex-Whisperium, ex-oOo, Holocaust TrashWar, Kaos Konclav, ex-ChokingOnBile, ex-NightShade, ex-Nihilkult, ex-Cocaïne Crux) et Saroth (guitare / Cruxifiction, The Order Of Apollyon, Valhôll).

Discographie :

2003 : "Servants Of The Beast"
2005 : "Traitors To Mankind"
2009 : "Lightslaying Rituals"
2013 : "Verses Of Fire"
2015 : "Mysterium"


Les chroniques


"Mysterium"
Note : 17/20

A peine deux ans après un "Verses Of Fire" bien malsain et brutal qui avait ravi mes tympans, Temple Of Baal revient avec "Mysterium" qui suit la même route, de quoi passer les fêtes de fin d'année en bonne compagnie musicale.

Et l'intro glauque et inquiétante de "Lord Of Knowledge And Death" nous remet tout de suite dans le bain, Temple Of Baal sait toujours y faire en matière d'ambiances sombres et dégueulasses. Quand le morceau démarre vraiment, ce sont les mélodies froides dont le groupe a le secret qui reprennent le dessus avant que les blasts ne reprennent eux aussi leurs droits. On retrouve plus ou moins le Temple Of Baal qu'on avait laissé sur "Verses Of Fire", avec ce black metal froid et rageur allié à la puissance typique du death et à des influences thrash présentes depuis les débuts du groupe et qui ont encore droit de cité ici. Il n'y a qu'à écouter le solo de "Lord Of Knowledge And Death" justement pour s'en convaincre, la première partie de "Divine Scythe" thrashy en diable. Le son des guitares est d'ailleurs toujours délicieusement gras et crade et la prod' a globalement une puissance de feu respectable et tout à fait appropriée pour ce style de metal extrême pouvant vite virer au magma sonore incompréhensible. Ce n'est pas le cas ici, on entend tout le monde malgré l'impression de se prendre une chape de plomb en fusion sur le coin de la tronche. Je tiens d'ailleurs à noter une fois de plus l'excellent boulot de Skvm à la batterie qui trouve toujours le plan qui tue et qui ne se contente de blaster comme un bœuf ou de placer des roulements classiques. Les soli de guitares sont toujours excellents eux aussi, que ce soit des réminiscences de thrash pur et dur ou des soli plus mélodiques, ils sont toujours placés là où il faut quand il le faut et comme il le faut.

Bref, on retrouve une fois de plus un Temple Of Baal au sommet de sa forme qui, sans rien bousculer, continue mine de rien à imposer sa patte, se forgeant une personnalité de plus en plus forte au fil des années et sortant ainsi du lot de toutes les productions qui noient la scène ces derniers temps. Ce qui les différencie de beaucoup d'autres ? Pas compliqué, ce sont toujours les mêmes qualités, à savoir un savoir-faire indéniable en termes de composition, une volonté de n'en faire qu'à sa tête et une sincérité indéniable. Et toujours ce feeling incontestablement old school et cru, loin de toute fioriture. J'ai même l'impression que la brutalité se refait un peu plus de place que sur "Verses Of Fire", ce nouveau venu ne lésinant pas sur les blasts et les parties bien violentes. En tout cas, les morceaux ont plus ou moins gardé le même format, ça tape souvent dans les 6 ou 7 minutes avec quelques incursions dans les 9 minutes. Bref, le groupe prend une fois de plus le temps d'installer ses ambiances et de nous pilonner la tronche sans pitié, et franchement on en redemande. Temple Of Baal ne nous laisse aucun répit, quand ce ne sont pas les blasts qui nous laminent les tympans ce sont les riffs de dix tonnes qui s'en chargent avec plaisir. "Mysterium" est une fois de plus un condensé de violence, de crasse, de tout ce que l'humain a de plus sale et de plus déviant.

Nouvel album dans la continuité du précédent, toujours aussi sale, malsain, old school, peut-être un poil plus brutal cette fois mais dans tous les cas toujours aussi bon. Toujours ce mélange de black et de touches death et thrash, de violence brute et d'ambiances sombres et crades, bref du metal extrême de haute tenue une fois de plus.


Vinny
Décembre 2015




"Verses Of Fire"
Note : 17/20

A ses débuts, Temple Of Baal faisait partie des représentants français d'un black metal pur et dur, frontal et sale comme le veut la tradition. Son propos avait déjà évolué sur "Lightslaying Rituals" qui, tout en gardant sa brutalité d'antan, croisait déjà le black des origines avec des sonorités plus death voire thrash. La musique du groupe vient de franchir une nouvelle étape avec ce quatrième album, "Verses Of Fire" apporte en effet plusieurs changements non négligeables.

Que les puristes se rassurent, la violence tient encore une grande place dans la musique de Temple Of Baal. L'agressivité pure et directe a encore voix au chapitre mais elle n'est plus la seule à s'exprimer, des ambiances poisseuses et une bonne couche de crasse ont cette fois réussi à percer la ligne de front. Si les premiers albums nous faisaient tomber une pluie de balles et de plomb sur la tronche, ce nouvel album nous laisse un peu de temps pour respirer, juste assez pour remarquer qu'on a les pieds dans un mélange de boue et de sang. Les assauts meurtriers à coups de blast et de riffs écrasants ont cette fois du renfort, quelques mélodies vénéneuses viennent installer un climat oppressant, dissonant et malsain. Temple Of Baal était brutal, bourrin et frontal, il se fait maintenant plus vicieux, plus écrasant tout en gardant la même vélocité et la même volonté de détruire les tympans du malheureux auditeur non averti qui se sera égaré en ces noires contrées. Par conséquent, la musique du groupe s'est considérablement enrichie, ces ajouts d'ambiances et de quelques passages plus lourds présentent d'autres facettes de la personnalité du groupe. Une évolution qui pourrait faire penser, toutes proportions gardées, à celle de groupes comme Hell Militia ou Arkhon Infaustus. Le propos se veut tout aussi destructeur que par le passé mais de façon plus réfléchie, plus sournoise en quelque sorte.

Mais comme on dit, chassez le naturel et il revient au galop, d'où la présence de quelques morceaux comme "Bloodangel" ou "Golden Wings Of Azazel" qui constituent finalement les réminiscences des débuts, des morceaux directs et sans fioriture et qui écrasent tout sous une avalanche de blast. On note d'ailleurs sur ce dernier un cri du plus bel effet en plein milieu du morceau qui n'est pas sans rappeler celui de Tom Araya sur "Angel Of Death", preuve que les pincées de thrash sont encore là et que le groupe est bien ancré dans le old school ! Comme vous pouvez vous en douter, cette évolution se ressent aussi au niveau des structures, ce qui fait que la longueur de la plupart des morceaux a été considérablement allongée. On flirte en effet régulièrement avec les 6 ou 7 minutes, voire carrément 10 minutes pour le final "Walls Of Fire" pour une durée totale d'une heure. Temple Of Baal nous livre donc avec "Verses Of Fire" une musique bien plus complexe que par le passé, plus riche et relativement éloignée du pur black des débuts. Mais je le répète, ça reste quand même sacrément violent et brutal, n'allez pas croire que le groupe a adouci son propos parce que ce n'est pas le cas ! Temple Of Baal attaque toujours, c'est juste que sa stratégie a changé et au lieu de foncer dans le tas le groupe préfère maintenant la jouer fourbe. Le son des guitares est encore bien gras mais les riffs se font plus dissonants, les structures changent plus souvent, et tout l'album se montre dominateur et menaçant. En tout cas, le groupe réussit à évoluer sur la forme tout en restant fidèle à ses racines dans le fond, preuve d'un évolution naturelle et sincère.

Voilà donc un quatrième album qui marque encore une étape dans l'évolution de Temple Of Baal, preuve que le groupe a encore beaucoup de choses à dire. Pas de changements drastiques qui pourraient réellement mettre sur le cul, mais un changement dans la continuité foutrement bien mené. Un bon gros pavé de noirceur, de brutalité et de crasse qui devrait flatter les tympans de tout amateur de metal extrême qui se respecte.


Murderworks
Février 2014


Conclusion
Le site officiel : www.reverbnation.com/templeofbaal