Et voici donc le tout premier monument de Temple, projet au départ créé par AJ Van Drenth de Beyond Belief et l’ex-chanteuse d’Occult et Sinister, la délicieuse Rachel Herzer. Cette dernière abandonnera le projet en cours de route. Très dommage et ce sera donc AJ Van Drenth qui prendra la relève pour la voix… Entre autres car de nombreux guests vocaux, cinq au total, viennent s’ajouter au line-up Néerlandais. Line-up composé de Michiel Dekker de The Monolith Death Cult à la basse et au chant et d’Eric de Windt (Suprem Pain, ex-Destroyer 666) à la batterie.

Nous n’avons vraiment donc pas affaire à des petits joueurs débutants. Si on ajoute à ce line-up de choix des guests tels que Marloes d’Izegrim, Stephan Gebedi de Hails Of Bullets ou encore Sonja et Sven de Dictated, on dit de suite "ça bute" ! Temple, c’est donc du brutal death bien rugueux et dur matiné au black metal au niveau de la rythmique et de le production à des milles de ce qui se fait actuellement avec un son lourd, pesant et sali. Les guitares sont à mon goût trop en retrait, balançant des riffs généreux et chaotiques, enchaînant solos et passages mélodiques comme sur "Higher Perfection", une basse qui fait son job correctement et une batterie qui surplombe absolument tout que ce soit au niveau sonore ou au niveau technicité. Cela n'enlève rien au fait que de Windt soit absolument époustouflant derrière ses fûts et enchaîne les blastbeats. "Dead Sun Festival", morceau instrumental empreint de doom est superbe et remarquable, on peut apprécie tous les instruments et sa structure est vraiment distincte des autres morceaux qui se ressemblent hélas un peu tous malgré les vocals féminines de "Cover Her In Blood"  et les samples sur "Among Ravens". Concernant la voix de AJ, elle est vraiment surprenante et il faut vraiment s’y habituer : rude et rêche et lorsqu’elle est associée aux guest vocaux, c’est limite irritant pour ma part à cause des échos.

Malgré tout, il y a de la brutalité ultra-virile et sombre à revendre ainsi que beaucoup de sueur. Cet opus aux accents brutal death blackisé ravira les oreilles nostalgiques de Behemoth à leur époque black et Severe Torture ; les autres pourront vite être irrités par une production old-school et un certain manque de puissance. Les fondations du temple sont solides, la construction l'est un peu moins.