Le groupe
Biographie :

Après des débuts en 1997, le premier line-up se stabilise en 2000 et avec un regain d’activité du groupe c’est le début d’une volonté d’aller toujours plus loin. Le groupe sort plusieurs démos, dont un CD démo trois titres distribué gratuitement qui va attirer les chroniqueurs de tout l’hexagone. Le style s’affine et après avoir écumé les salles du Nord-Pas-de-Calais et de la Belgique le groupe décide de s’attaquer à un premier album qui sera enregistré au studio le LB Lab de Stéphane Buriez (Loudblast), sortira sur Emolution pour être distribué par Overcome Distribution. "This Quietness Booms About On The Walls Like Birds In Panic" connaît un franc succès et permet au groupe d’enchaîner les lives. Après plus de cinquante dates Ismaël doit lâcher la seconde guitare et sera remplacé par Sébastien (Klang!!! / Shagma). Avec le soutien de Domaine Musiques, le groupe enregistre un second album aux studios Feeling à Tourcoing et d’aller le mixer au légendaire Tonteknik Studio (Refused, The Hives…) en Suède avec Magnus Lindberg (Cut Of Luna). "Another Thousand Days, Out Of This World" sort en 2006, Tang obtient le soutien de La marmitte qui leur offre un showcase à la Maroquinerie à Paris, ainsi que le soutien de l’Aeronef de Lille qui leur offre une semaine de résidence qui se conclura par un showcase devant plus de 400 personnes. Le groupe enchaîne les concerts, les festivals, et est sélectionné comme Découverte du Printemps de Bourges en 2007. A partir de 2008, le groupe décide de se concentrer sur l’écriture de son troisième album en prenant le temps nécessaire pour réussir l’exercice. Après de longs mois de travail, ils prennent la route du Boss Hog Studio où ils enregistrent avec Cément Decrock (General Lee). Masterisé par Bob Katz à Digital Doamin (USA), l'opus s’intitule "Dynamite Drug Diamond" et sort en 2012. Tang reprend alors la route avec toujours autant de plaisir. L’histoire se répète encore une fois puisque Tang nous livre en 2017 "And Still No Sunrise".

Discographie :

1998 : Démo 6 titres (Cassette)
2000 : Démo 4 titres
2002 : Promo CD 3 titres
2003 : "This Quietness Bomms About On The Walls Like Birds In Panic"
2006 : "Another Thousand Days, Out Of This World"
2012 : "Dynamite Drug Diamond"
2017 : "And Still No Sunrise"


Les chroniques


"And Still No Sunrise"
Note : 17/20

C’était il y a plus de dix ans, avec l’album "Another Thousand Days, Out Of This World" que je découvrais Tang. On brisait nos oreilles depuis quelques années déjà avec des groupes comme Gameness, Orchid et autres Amanda Woordward. Dès 8h le lundi matin dans le bus à l’aide de nos baladeurs MP3 512 Mo, on pensait déjà au concert à 100 bornes le samedi soir prochain, dans un bar inconnu. Putain on l’aimait cette vie, les heures à chercher les meilleurs titres, des meilleurs groupes, à se les partager, à dépenser nos revenus inexistants en vinyles.

Tang fait partie de cette histoire-là. C’est pour ça qu’à chaque nouvelle sortie il y a cette exigence des émotions d’avant et "And Still No Sunrise", fait le taf comme jamais. Les ambiances sont très intelligemment charpentées, les arrangements fins et la musique voluptueuse. Je me retrouve catapulté du canapé dans ma maison de campagne au lit que j’avais dans la chambre chez mes parents. Et encore, pas tout a fait. Pas tout à fait parce que la musique de Tang a muri en même temps que j’ai quitté l’adolescence. Tang s’appréhende comme un personnage de série que l’on suit et qui prend de la texture au fur et à mesure des épisodes. Et puis il y a cette voix, cette technique qui nous met pile à mi-chemin entre le chant et les hurlements, qui vous accrochent les tripes.

Clairement, il est parfois bon de reprendre les fondamentaux, revenir à ce qui nous a construit. Pour le plaisir déjà, puis les souvenirs, et les émotions ensuite. Evidemment il est toujours possible de retaper dans les galettes déjà sur-usées mais le plaisir l’approche n’est pas la même. Ici, la surprise musicale et totale et nous oblige à lui accorder toute notre attention.

1 - Si tu ne connaissais pas Tang avant de lire cette chronique je te conseille vivement de reprendre toute la discographie depuis le début.
2 - Si tu fais partie de cette génération né entre 1980 et 1990 et que tu as vu déferler et grandir cette vague de musiciens au talent exutoire… que reste t-il de tout ça ?

Merci Tang de revenir à chaque fois.


Kévin
Juillet 2017




"Dynamite Drug Diamond"
Note : 18,5/20

Après avoir hiberné pendant près de six années, Tang nous revient enfin avec "Dynamite Drug Diamond". C’est qu’ils nous avaient abandonnés sur "Another Thousand Days, Out Of This World" en 2006 ! Alors les Lillois ont-ils atteint la sagesse qui justifierai de nous avoir laissé crever la faim pendant tout ce temps ? On va éviter de se la jouer à la Nikos en laissant un suspense ridicule, la réponse est oui.

Dès "Highway Encounter" on retrouve le son si personnel de Tang sur un titre qui donne envie de gober l’album plus que de le découvrir en prenant son temps. Cette envie de toujours en écouter plus ne s’estompe pas une seule fois sur les onze pistes de la galette. Ainsi, "Run And Run And Die" prend le relais et poursuit l’album au milieu de sonorités screamo, post-hardcore et noise. "Dynamite Drug Diamond" est un album émouvant, il vous chope les tripes et les jettent loin de vous pendant près de 48 minutes sans être un opus extrêmement sombre, déprimant. De "Paint In Black" à "Lost In Prayers" en passant par "Eve Of Ceasefire Talks" et "Wrong Place Wrong Time" le plaisir est indiscutable, intact, on se surprend même à (re)découvrir et ressentir une certaine forme d’émocore aujourd’hui un peu old-school, l’authentique, pas l’émo à mèche. Sortez vos ciseaux à bouts ronds il y a du vrai son à se mettre dans les écoutilles. Pas un seul titre n’est à jeter, même si certains se détachent comme "In Loving Memories" où le travail des voix est fort agréable. Un seul et unique titre possède une personnalité un peu moins forte que ses frangins c’est "To Wake Up With A Broken Heart" mais là je suis vraiment tatillon. Bien entendu Tang ne s’arrête pas là où on les attend et nous propose quelque chose d’innovant, de frais, à l’image de "Hellissandur" où s’invite une trompette du plus bel effet pour des émotions garanties. Tang pose à nouveau les bases d’une musique désenchantée avec tout le talent qu’ils ont à nous offrir sur "Life Of Shooting Stars", mais en cherchant bien on devine un peu d’espoir, quelque part, pas très loin. Toute cette énergie, cette fougue, cette nostalgie, cette détresse, ce désespoir propre à un style que Tang maîtrise si bien, s’achève par "Roses Out Of Chaos", un titre instrumental dont la cerise prend la forme d’un violon.

Alors si tu n’as pas encore compris, toi petit enfant ce qu’est Tang, je te conseille vivement de te procurer cet objet et si tu es un amateur de la première heure (ou de la deuxième d’ailleurs) je te donne le même conseil. "Dynamite Drug Diamond" c’est le plaisir de la beauté, ce sont des émotions profondes matérialisées sur une galette de plastique. Un indispensable.


Kévin
Mai 2012


Conclusion
Le site officiel : www.tangtangtang.net