"Kong Vinter"
Note : 19/20
Ah, Taake... mon groupe fétiche envers et contre tous. Chaque sortie d’un album de Taake s’accompagne chez moi d’un grand sourire euphorique, et d’un regard appréciateur à ma platine qui va forcément accueillir ce nouvel album. Pourtant cette année, j’ai pris du temps avant d’écouter ce "Kong Vinter" La vie étant ce qu’elle est, j’ai largement eu le temps d’entendre les avis de mes amis avant même d’avoir écouté l’album par moi-même. Et au moment où je l’écoute (enfin !), Taake se retrouve de nouveau sous le feu des projecteurs, avec le même acharnement désespérant de la part de certaines personnes qui continuent à faire annuler les concerts du groupe pour un événement survenu déjà il y a plusieurs années, et qu’on devrait tous arrêter de mentionner dans nos reviews et live reports. Cette affaire pose également un autre problème qui touche le black metal depuis maintenant un petit moment : la censure. Je suis curieuse de savoir où va se diriger la scène, dans un monde où on peut désormais faire annuler des concerts parce que le vocaliste a fait quelque chose qui atteint notre sensibilité. C’est un sujet qui m’intéresse vraiment, mais qui me désespère aussi dans le même temps.
Ayant poussé ma petite gueulante, je peux donc passer à l’album en lui-même parce que c’est Taake, et que je ne vais pas bouder mon plaisir.
Nous commençons donc avec "Sverdets Vei". Première observation : pour moi, c’est en continuité directe avec ce qui avait été débuté sur "Stridens Hus". Le développement de ce petit côté progressif est quelque chose qui a été sujet à débat. Certains aiment, d’autres déplorent ce changement. Moi, je me roule dans la boue en ricanant parce que c’est précisément ce que j’attends. Je veux qu’on me surprenne, qu’on me propose des compositions variées, et c’est précisément ce qui arrive ici. Suit "Inntrenger" qui est, encore une fois, un pur produit Taakien. Que quelqu’un écoute les premières notes de ce titre à l’aveugle, et ose me dire que ça ne sonne pas résolument comme du Taake ? C’est reconnaissable entre mille, c’est la patte de Hoest qui a encore une fois tout contrôlé sur cet album. Et comme d’habitude, il fait mouche.
Vient ensuite le duo "Huset I Havet" et "Havet I Huset" qui sont pour moi un duo indissociable. Si le premier titre s’inscrit dans une approche plus traditionnelle de la part du groupe, avec des attaques incisives et lancinantes, le second joue davantage sur le côté mélodique et donne l’impression de vous entourer littéralement pour vous étouffer. Quelque part dans l’ombre, Hoest vous attend avec un oreiller prêt à mettre fin à vos jours, et c’est ce titre qui retentira en fond sonore quand cela arrivera. Le travail sur les riffs est remarquable sur ces deux titres, et particulièrement soigné. Je le répète encore et toujours, mais je suis toujours admirative des one-man bands à ce niveau-là. L’idée que tout a été fait par une seule personne, ça me fascine au plus haut point.
Suit ensuite "Jernhaand" qui annonce un virage important dans la structure de l’album. A partir de ce titre, on va surtout tourner à l’instrumental et les vocaux de Hoest vont largement disparaître du reste des compositions. On va donc arriver à un nouveau point de débat : bon choix ou idée terrible ? Et là, j’ai envie de dire que cela dépend de votre sensibilité. Certains vont complètement lâcher le morceau pendant la dernière partie de l’album, et d’autres vont tendre les oreilles avec attention. Ainsi, on arrive à "Maanebrent" qui... représente tellement le son de Bergen que ça me perturbe vraiment. Et pour le coup, on entend de la basse qui prend son essort ! Et c’est beau ! Et c’est bien ! Pourquoi suis-je donc un public aussi acquis ?
Et enfin, on arrive à la conclusion de cet album avec "Fra Bjoergegrend Mot Glemselen" qui termine le tout en apothéose. C’est le titre qui m’a fait partir en gammes de "oooh" quand je l’ai écouté sur ma platine (parce qu’on fait les choses bien chez French Metal, non mais oh) et je crie au génie. Je crie au chef d’oeuvre.
J’ai presque envie de dire que c’était une évidence que j’allais aimer cet album. Le risque majeur résidait plutôt dans "Stridens Hus", ici on assiste à la suite logique de l’avancée artistique de Taake. Alors oui, j’entends déjà que le côté plus ambiant et progressif ne va pas plaire à tout le monde, et qu’on est loin du génie artistique de la trilogie qui a fait la renommée de Taake... mais moi j’ai envie de vous dire non. C’est probablement lié au fait que je suis beaucoup dans le délire instrumental et atmosphérique en ce moment, mais cet album est une véritable réussite pour moi. Taake a encore frappé, et je suis contente. Voilà. C’est mon groupe préféré, bordel.
"Stridens Hus"
Note : 17/20
Taake est un groupe qu’on ne présente plus, fer de lance de la scène black metal norvégienne et dont la popularité a augmenté de façon assez incroyable ces dernières années. La raison se trouve sans doute dans des tournées assez fréquentes, et on ne va pas se mentir à des compositions qui envoient sérieusement du pâté. Pour prendre un exemple récent, qui ne se souvient pas du solo de banjo de Myr ? Bref, après les trois ans habituels d’attente, et un traditionnel EP, Taake revient avec un nouvel album. Le grand dilemme de Taake peut être résumé assez brièvement : rester fidèle aux racines black metal, norvégiennes mais ne pas se faire chier en tournant en rond comme peuvent le faire certains groupes, coincés dans des compositions répétitives et démotivantes. C’est donc là dessus que je vais me pencher en gardant à l’esprit une question d’ensemble : alors Taake, c’est surestimé ou ça vaut vraiment son pesant en chocolat noir ?
Comme d’ordinaire, c’est Hoest qui a écrit les paroles (à l’exception de Gamle Norig) et qui s’est chargé de tous les instruments. A noter cependant que les membres live ont cette fois-ci contribué à l’ensemble. Pourquoi pas.
Parlons justement de ce "Gamle Norig" qui ouvre l’album. Il y a un thème de prédilection qui revient sans cesse dans Taake, et de façon générale dans le black metal, et qui s’avère être le respect des racines. Et chez Taake, cela prend d’autant plus de sens que Hoest ne se contente pas seulement de nous sortir des hymnes sur la beauté de la côte ouest norvégienne... mais qu’il reprend aussi du Ivar Aasen. Je ne tiens pas à vous refaire toute l’histoire de ce célèbre personnage, mais son travail a eu un impact décisif sur la culture et la langue norvégienne. Reprendre donc ses oeuvres dans un groupe qui prône un attachement patriotique à la Norvège prend donc tout son sens ... On y avait déjà eu le droit avec "Dei Vil Alltid Klaga Og Kyta" sur le précédent opus, et rebelotte ! Et que dire de ce morceau ? Pour moi, c’est une introduction parfaite. Ca sonne résolumment comme du Taake, ça envoie déjà la purée et c’est sans compromis. Et au risque de paraître singulièrement untrve, dès la première écoute, j’ai souri comme une abrutie parce que c’est ça que j’attends d’un groupe de black.
Le titre suivant est probablement mon favori. "Orm". Franchement, les riffs de ce titre viennent d’ailleurs, et en y rajoutant les traditionnels choeurs pour lesquels j’ai toujours eu une terrible faiblesse... Et c’est sans doute ça qui fait la force de Taake, cette capacité de mixer des éléments traditionnels du black metal et de la culture scandinave avec... d’autres choses qui pourraient sembler terriblement déplacées, si ce n’était pas aussi bien pensé. Ce titre est extraordinaire, fight me. "Det Fins En Prins" est le seul morceau qui avait été dévoilé sur l’EP "Kulde" sorti il y a environ 3 mois (pour ceux qui n’y ont pas encore jeté une oreille, je le conseille... cette reprise de The Cure est vraiment spéciale). Et encore une fois cette signature vocale reconnaissable entre mille... ce morceau est d’ailleurs pour moi un hommage à Taake par Taake. On y retrouve tout ce qui fait ce groupe. L’atmosphère qui rappelle "Nattestid", ce côté black’n'roll, les choeurs, les hurlements de Hoest. Encore une fois, une réussite.
Un autre point à noter sur "Stridens Hus" est la frontière assez floue qui existe entre chaque morceau. Les titres ont tendance à se mêler les uns aux autres, comme une suite continue. Quasi, on pourrait parler d’un morceau de presque 50 minutes. "Stank" s’avère donc être la suite logique du morceau précédent. Et on y a le droit à un guest : Infernus. Je suppose que depuis que Hoest est devenu le vocaliste live attitré de Gorgoroth, les liens se sont resserrés. Enfin, on me dira que dans Taake c’est aussi monnaie courante d’inviter tout Bergen à guester d’une façon ou d’une autre. A noter sur ce titre également, la présence de H’grimnir de Helheim, et de Eld de Krakow. Une affaire quasiment familiale, c’est bien ce que je disais !
Coupure assez brutale donc, pour une transition directe avec "En Sang Til Sand Om Ildebrann", qui sonne tellement Taakien que je ne sais même pas comment le décrire d’une manière différente. Et j’hésite encore de savoir si c’est un problème, ou un atout. Franchement, je ne sais pas. C’est LE titre qui pourrait être qualifié de problématique pour moi. Avec "Kongsgaard Bestaar", je quitte ce statut passager d’indécise et retourne vers le camp des convaincues. En fait, ce titre est dans mon top 3 de l’album avec des changements de rythme vibrant d’intensité. C’est sans doute le titre le plus rapide cet album, mais qui est contrebalancé par des moments plus mesurés, plus... glacials. Et ces vocaux si caractéristiques, donc je ne me lasserai je ne pense jamais.
A la fin de ma première écoute, en arrivant à "Vinger" conclusion de l’album, je n’ai pu m’empêcher de me sentir blasée. Hé oui, c’était déjà la fin. Et "Vinger" ferme ce nouveau méfait en beauté, d’une façon toute traditionnelle.
Alors, qu’en est-il de ma grande question ? Je pense que ça va être un peu long, alors restez avec moi. "Stridens Hus" est un bon album, qui sonne résolumment comme du Taake, avec quelques petites innovations mais aussi ce que je qualifierais de moments d’hommage aux albums passés. On retrouve la patte de Hoest à chaque minute, à chaque morceau. Alors, je dirais que si vous êtes fan de Taake et de la façon dont sonne Taake, cet album passera en boucle chez vous. Après, je me doute que certains cherchent toujours dans Taake, cette originalité démentielle qui nous avait offert ce banjo extraordinaire dans "Noregs Vaapen". Bon, il n’y aura pas de moments aussi incroyables dans "Stridens Hus" mais personnellement je ne m’en plaindrai pas.
On a affaire à des musiciens de talent, et à l’expertise de Hoest. Ce gars est franchement talentueux, et personne ne pourra le nier. J’ai presque envie de dire qu’avec moi, Taake jouait en terre conquise depuis un bon moment mais franchement... Taake n’est pas surestimé, et je crois honnêtement que c’est un groupe qui a encore énormément à apporter à la scène black metal. Et ça, c’est plutôt prometteur. Et quel talent, bon sang.
"Noregs Vaapen"
Note : 14/20
Je sais que dans le petit monde du black metal, les deux premiers albums de Taake sont considérés comme cultes par pas mal de monde. Je le dis tout de suite je n’en fais pas partie, je n’ai jamais réussi à véritablement accrocher à la musique du groupe et à trouver ce qui rend ces albums si vénérables. Et de façon somme toute logique, les adorateurs des deux premières galettes ont trouvé le précédent album beaucoup moins à leur goût. En effet, Hoest a opté depuis quelque temps pour un black débarassé de ses accents folk et réhaussé d’une influence rock 'n’ roll. Comme c’est justement la touche folk que j’ai souvent du mal à encadrer, ça se présente pas trop mal pour ce "Noregs Vaapen".
Malgré la disparition de cette touche folk donc, les mélodies sont encore bien présentes et Taake n’a pas sombré dans le black brutal et bourrin. On a droit à quelques accélérations, un peu de blast, des gros riffs bien méchants mais pas de bourrinage intensif genre débarquement de blindés sur la tronche. Par contre le virage black 'n’ roll peut éventuellement rappeler les Satyricon et toute la clique qui a suivi, du black qui fait headbanguer quoi. Bon c’est vrai que ça non plus je n’en suis pas fan en général, mais là le fait que ces passages soient alternés avec d’autre bien plus mélodiques ou nerveux rend le truc un peu plus intéressant pour ma pomme.
D’autant que le problème avec les autres groupes qui tapent dans le black 'n’ roll c’est que c’est souvent plus rock que black, d’où un côté assez "dansant" qui fait que j’ai du mal à cerner le truc. Pour cet album Hoest a bien pris soin de garder l’identité black metal, le côté dark est bien là et les riffs épiques n’ont pas totalement disparu non plus. Ce "Noregs Vaapen" est un hybride réussi, aucun aspect ne prend le pas sur l’autre. Niveau prod' c’est bien dans les codes du genre aussi, pas trop de basses, presque tout dans les médium et aigus, un peu de crasse pour la forme et ça roule comme il faut. On est quand même largement au dessus de la prod' très crade, donc très black traditionnel, des deux premiers albums. Le côté plus percutant nécessite de toute façon ce genre de traitement, quand on a une approche plus rythmique à gros riffs que portée sur les ambiances le son crade ça fout tout en l’air.
Comme d’habitude les morceaux ne tournent pas vraiment autour des durées réglementaires pour radios, ça tape allègrement dans les 6 minutes, la routine quoi. Mais le détail qui tue, et qui en a tué pas mal d’ailleurs, c’est la présence de ce fameux banjo sur le titre "Myr". Bon sur le coup c’est clair que ça surprend, on se demande qui a balancé un album de country en même temps que le dernier Taake. Mais bon finalement on s’y fait, et ça passe plutôt pas mal même si a dû faire hurler pas mal de trues blackeux. C’est vrai que ça donne un côté fun carrément décalé et donc inhabituel pour le genre, de quoi faire une bonne gross crise cardiaque en plein milieu du morceau. Le reste du titre est largement plus conventionnel, disons que ça fait un petit break rafraîchissant.
Je ne suis peut-être pas la meilleure personne pour comparer cet album au reste de la discographie, mais je peux quand même noter que c’est au dessus de la plupart des concurrents dans le genre. Je ne m’en relèverai pas la nuit, mais on a affaire à un album plutôt efficace. Partant du principe que je n’ai jamais été un dingue de Taake, vous devriez pouvoir à peu près situer la chose.
“Taake”
Note : 15/20
Déjà Mea Culpa, je dois bien avouer que je connaissais davantage ce groupe pour sa réputation sulfureuse (pour pas dire nauséabonde) que véritablement pour sa musique…
Et déjà la bonne première surprise vient pour moi du son : effectivement ici la production est vraiment très bonne : puissante mais aussi très claire, pour ne pas dire limpide !
Pourtant étiquettée formation "Culte & Underground" depuis 10 ans déjà, je pensais avec Taake devoir subir les écueils d’un son "nécro" ou "true" (pour ne pas dire volontairement mauvais) et bien ce n’est pas le cas,
je dois dire que j’ai été assez bluffé !
Deuxième point positif, le côté mélodique, moi qui pensais avoir affaire à un groupe de black brutal, j’ai été plutôt positivement surpris, et j’ai plusieurs fois pensé que l’ombre du grand Dissection planait sur Taake, comme quoi les aprioris existent pour être défaits !
En effet, même si ça blaste souvent, on est pas non plus dans un grand bourrinage sonore qui relèverait du n’importe quoi, au contraire les morceaux sont très bien foutus puisque la variété semble être le maitre-mot grâce à la présence pertinente de nombreux breaks.
Entre accalmies, riffs tantôts lourds, tantôts très rapide, tantôts mid-tempos, je ne me suis pas ennuyé une seconde ! Maintenant il faut l’avouer on a affaire ici a du black metal on ne peut plus classique, cet album pourrait même servir d’étalon tant il respire la musique des pays nordiques : en effet, l’ombre des anciens n’est jamais loin et tour à tour, j’ai pensé à Mayhem pour le riff assassin qui déboule sans trop prévenir, à Burzum pour la voix douloureuse et la répétition à l’épuisement, quasi-hypnotique de certains riffs !
Les ambiances oppressantes et les parties de gratte sont purement blacks, elles sonnent très froides certes, mais se révèlent assez inspirées et des plus entraînantes sur les parties speed, elles accrochent l’oreille à votre insu et tournent de manière très efficace… De plus point positif, loin d’être noyée, on entend très distinctement la basse, ce qui n’est pas pour me déplaire…
La structure des morceaux sans être non plus trop complexe s’avère cependant loin d’être basique et nous offre de superbes accalmies entre deux tempêtes…
La pochette il faut l’avouer est splendide, graphiquement sobre et très explicite quant au contenu.
Le livret nous indique "True Norwegian Black Metal" et bien, pas d’erreur sur la marchandise, ne cherchez pas le moindre clavier ici, nous n’en trouverez pas ! Idem pour les voix féminines, tout au mieux pourrait vous entendre des hurlements de douleurs de jeunes filles mais leur expression s’en tiendra à ça !
Et pourtant à l’écoute de la dernière piste de cette galette, on peut cerner un petit côté "dramatique", presque "ambitieux" à cette musique, et tout ça uniquement du aux superbes riffs de guitare qui se superposent !
Dés les premières secondes, le ton est donné, une voix autoritaire éructe quelques phrases en norvégien avant qu’un riff déboule… Ca m’a vaguement évoqué l’intro de l’album "Nemesis Divina",
l’un des chefs d’œuvre de Satyricon, des Norvégiens encore !
Ce titre nous offre un joli échantillon de ce que seront les points forts de cet album au niveau du son, à savoir de très bonnes parties de basse, des guitares très froides, quant à la voix, elle est tout simplement glaciale ! De plus de nombreux breaks viennent parcourir ce titre…
Hommage ou petit clin d’œil au passé ? On notera la présence de vieux "Uh !" des familles qui n’auraient pas dépareillés sur un album de Celtic Frost…
Voici donc un morceau très épique pour ouvrir cet album, auquel est quasi-mixé la seconde piste, l’enchaînement est donc parfait… L’intérêt pour ma part est d’installer une ambiance sombre, de poser un riff d’ouverture hyper-entrainant (un modèle d’efficacité !) et de s’achever d’une très belle façon avec ce riff simple.
Troisième titre très typé Norvégien, épique à souhait mais très mélodique également surtout sur les solos. Les changements de tempos se font plus marqué, l’occasion pour Taake de nous prouver que le groupe excelle tout autant des les parties plus lentes que dans la sauvagerie !
Baptisé "Doedjarl", le quatrième titre nous fait repartir cash sur les chapeaux de roue…
"Motpol" en cinquième piste est quant à lui un morceau plus lent et atmosphérique… encore une fois une très bonne ambiance se dégage de cette complainte macabre. La folie est proche, je pense notamment à ce cri strident et quasi-inhumain à 3’00, et ce ne sont pas les divers hurlements d’horreur qui me donneront tort, à noter aussi un très bon solo mélodique.
La sixème piste m’a parue un peu plus anecdotique, même si l’influence de Darkthrone se fait sentir, j’en veux pour preuve la fin du morceau très typée rock 'n' roll (pour pas dire punk), si simple et pourtant au combien efficace, une meilleur son en plus, cela va sans dire !
"Velg Bort Livet", septième et dernière piste, et c’est parti pour 10’30 de bonheur...
Dix longues minutes certes mais au combien riches en rebondissement, c’est bien simple si il ne fallait écouter qu’une seule piste ce serait celle-ci !
Le passage à 2’25 est tout bonnement génial d’efficacité, ceci cumulé aux nombreux breaks et changements multiples, comme le long riff sauvage qui s’éternise pendant 1’30 à compter de la quatrième minute, suivi d’une courte accalmie de 30’ avant que ne déboule un nouveau riff à la sixième minute, un riff qui évolue, se transforme lentement en une superbe partie épique avant de clore cette chanson de la plus majestueuse des façons…
J’avoue que l’écoute de cette galette m’a interpellée par le talent de son seul maître à bord, Hoest ! C’est particulièrement admirable et rare d’entendre toutes les lignes musicales se révéler inspirées, qu’il s’agisse des guitares, de la basse, du chant et enfin de la batterie.
On a en effet l’impression que chacun des instruments justifie sa place et qu’aucuns d’entre eux n’est traité au rabais ou noyé dans le mix ! Quand on repense au fait qu’il n’y a qu’un seul compositeur / exécuteur, on ne peut que s’incliner ! Ca donne à réfléchir à l’intérêt de certains groupes aux nombreux membres sur scène qui nous livrent un rendu parfois stérile…
Toutefois, et c’est la seul point négatif à mon humble avis, un truc un peu gênant apparaît au bout de plusieurs écoutes attentives : une formule type semble revenir de manière récurrente sur plusieurs morceaux : à savoir – démarrer sur un riff black très rapide – ralentir sur le même riff joué plus lentement et de manière plus appuyée, plus écrasante – retour du riff typé black / thrash très rapide du début – solo mélodique jusqu’au crescendo final…
Bon alors après il est vrai qu’à de rares exceptions prés, le black metal n’est pas par essence le style le plus propre aux fantaisies ou libertés musicales, qu’il est de bon ton de répondre à une espèce de cahier des charges d’obédience Norvégienne ou Suédoise, mais quand même je ne sais pas je reste un peu sur ma faim…
Rien à redire au niveau de l’interprétation, encore une fois on ne peut que saluer la multi performance d’Hoest, rien de dramatique non plus au niveau de la composition et pourtant… Et pourtant un petit truc me gêne et m’empêche d’accorder une note supérieure à cet album, sans doute ce trop grand classicisme qui fait sans doute que j’ai du mal à être surpris, définitivement rien de mauvais la dedans mais peut être m’attendais-je à être davantage "étonné", je ne sais comment dire ?
En définitive, un bon, un très bon album même mais pas assez pour me transcender, quoiqu’il en soit, aucun doute possible, les fans apprécieront, quant aux autres la grande qualité de cet album mérite largement qu’ils y jettent une oreille curieuse !
A bon entendeur… Salut !
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