C'est la mode, tout le monde se range dans la catégorie "core". Comme ça au moins t'es sûr de pas te louper et que ton groupe rentrera dans une correspondance. Bon, il faut dire que Syrinx ne se classe pas là dedans. D'un côté, vous me direz, c'est cool, au moins le groupe ne sera pas assimilé à ce qui peut être un embouteillage de groupes.

Syrinx pratique, lui, un death de base à la fois carré technique et quelquefois mélodique. C'est pas trop mal foutu avec de bons enchaînements et de bonnes transitions ainsi qu'une ligne rythmique bien rentre-dedans. Les morceaux extrêmement carrés n'ont rien à envier à personne et les guitaristes font véritablement un travail de sape énorme autant dans la rythmique que dans les mélodies. Les morceaux s'enchaînent et ne se ressemblent pas, avec des changements de types de chant et de rythmes suivant les morceaux. Le chant clair invitant plus à quelque chose de plus délié alors que le chant hurlé est plus incisif et corrosif. Le groupe a tendance, par certains passages, à flirter avec cette limite très deathcore mais reste dans un death metal technique, droit et densifié, en même temps que dans un metal moderne. Le chant se montre à la hauteur avec un côté saturé à toute épreuve renforcé par des growls qui arrachent. Cette dimension du chant propulse et fait ressortir le côté deathcore du groupe avec une partie rythmique tenant plus que la route. Au niveau des compostions, le groupe s'en sort pas trop mal avec des morceaux variés, des mélodies, et des grosses rythmiques. Pas de temps mort ni de concession, mais quelque chose de varié. La production, totalement à la hauteur, se charge du reste. Cependant, malgré quelque chose qui ne s'avère pas décevant, le groupe ne transcende pas non plus avec cette galette et il manque une petite étincelle, un petit quelque chose qui fera que le groupe dépassera l'entendement avec ses compositions.

En résumé, cet album n'est ni bon ni mauvais, pas totalement original, mais se défend et propose un metal moderne carré avec une touche scandinave derrière. Le groupe ne révolutionnera pas le genre mais dans ces périodes entendues et ré-entendues, je conseille à tout fan de bonne musique bien foutue de jeter un œil, et une oreille, sur la galette made in 2012.