Le groupe
Biographie :

Sworn In est un groupe de metalcore / deathcore à forte tendance émo originaire de Chicago dans l'Illinois et fondé en 2011. Le quintette, après 2 EPs en 2011 et 2012 aux fortes teintes de hardcore, signe chez Razor & Tie en 2013 pour sortir son premier album, "The Death Card". Ils jouent plusieurs fois à travers les Etats-Unis et le Canada en compagnie de Hundredth, Thy Art Is Murder, For The Fallen Dreams, Emmure, Attila ou Like Moths To Flames. Deux ans plus tard, ils reviennent avec "The Lovers / The Devil", toujours sur le même label.

Discographie :

2011 : "Catharsis" (EP)
2012 : "Start/End" (EP)
2013 : "The Death Card"
2015 : "The Lovers / The Devil"


Les chroniques


"The Lovers / The Devil"
Note : 15/20

"The Lovers / The Devil", produit par Will Putnez (The Amity Affliction, For Today, Miss May I) et sorti sur le labal Razor & Tie, fait suite au précédent "The Death Card" paru en 2013. A première vue, Sworn In fait visuellement et contextuellement dans l'émo mais j'ai l'impression que peu de gens se souviennent qu'avant, Sworn In était groupe d'ados faisant du deathcore / beatdown pure tradition et super hargneux avec leur 2 premier EP "Catharsis" (2011) et "Start / End" (2012). Le fossé entre cette époque et maintenant est considérable. Avant, les mecs jouaient du hardcore dans des caves ou des salles des fêtes exiguës remplies de hardcore dancers. Depuis 2013, ils se sont tournés vers quelque chose de plus... comment dire... artistique. Vous allez voir.

En premier lieu, je vais aborder le thème de "The Lovers / The Devil" ainsi que son chant. Niveau style musical, on se situe dans une sorte de néo-metal nouvelle génération passée à la moulinette émo et hardcore.

Comprenez que cette jeune formation de Chicago aime évoluer dans les douloureux torrents des passions amoureuses destructrices. Comme indiqué par le titre et l'artwork de cet opus, l'histoire nous plonge dans la tête d'un jeune homme déprimé par une romance à sens unique. Le terme diable se rapporte à la folie naissante chez cette personne et le rejet du monde réel qui s'ensuivra. Tout au long de cette galette, les émotions sont exacerbées à l'extrême et cette banale amourette de lycée prend alors la tournure d'une tragédie grecque. Ainsi, l'ambiance et les paroles représentent les éléments centraux de "The Lovers / The Devil". Tyler Dennen (chant) est super vénère, gémissant sa haine et sa tristesse tout au long des tortueux morceaux. Son chant plaintif et braillard (que ce soit en clair comme en hurlé) est laissé à votre appréciation. Les paroles sont quant à elles simples, directes et parfois crues. Parfaitement dans le thème me direz-vous ? Tout à fait, mais je pense qu'un anglophone serait déconcerté par certaines facilités d'écriture empruntées par Tyler Dennen. Entre l'ouverture"Oh sweetheart, oh sweetheart, this is how we both start, oh sweetheart, oh sweetheart, you're breaking my heart" ou encore le refrain " I don't, I don't, I don't really love you, no, I don't really love you, and I don't care", certains passages laissent parfois pantois. On est à des années-lumière de la classe et surtout la crédibilité des textes de formations telles que Draconian ou encore My Dying Bride. Oui je sais, je donne l’impression de comparer l'incomparable, mais avouez que le point commun entre toutes ces formations et qu'elles abordent les mêmes sujets en l’espèce. La différence est que les deux dernières explorent le mal être intérieur avec beaucoup plus de profondeur et de lyrisme. Quand même, un public néo-metal ou émo est largement en mesure d’apprécier de beaux textes, au-delà des "fuck" et autres phrases ne dépassant pas sujet / verbe / complément.

La musique colle parfaitement aux émotions vécues par le héros de ce concept album, car les compositions des morceaux sont super tortueuses. Comme très bon exemple, le très bon "Scissors" vous demandera plusieurs écoutes. La structure de ce dernier est mal menée : on passe d'un refrain et couplet à la Chemical Romance / Nirvana version lourde, pour ensuite accélérer sur un passage deathcore, puis ralentir à nouveau sur un autre refrain émo. Pas mal de titres de ce même genre mettent à mal l'auditeur. Malgré cela, Sworn In ne brille pas pour autant par ses riffs et ses prouesses à la guitare. La valeur ajoutée se trouve plutôt au niveau de leur son très reconnaissable. Généralement? un morceau de Sworn In tourne entre deux notes de guitares et beaucoup de bruits, c'est-à-dire whammy par si, whammy pas là et autres gratouillements de cordes. Ce n'est pas grand-chose, mais ce "pas grand-chose" fait mal, très mal. Lancez direct la piste "I Don't Realy Love You" afin de vous prendre direct ce son de gratte improbable. Les gratteux sont accordés bas, très bas (#bruit marron) sans pour autant entrer dans une optique djent.

En conclusion, Sworn In propose un concept album en dent de scie : tantôt le groupe perd de la crédibilité à cause de son chanteur à la qualité des paroles plus que douteuses, tantôt il nous tape dedans avec son son gargantuesque et ses compositions psychotiques. D’une part, la formation abuse par moments des refrains ultra racoleurs au chant nasal, d’autre part la hargne de certains passages et la souffrance s’y décrivant sont viscéralement perturbants. Quoi qu’il en soit, que l’on n’aime ou que l’on n’aime pas Sworn In, bienveillant ou ultraconservateur face aux nouvelles tendances, Sworn In intrigue et surprend plus que jamais avec son dernier "The Lovers / The Devil".


Vinny
Mai 2015




"The Death Card"
Note : 18/20

On commence par une intro, un peu déroutante avec un chant rappelant celui de Marilyn Manson et on déroule sur le premier vrai titre de l’album : "Hypocrisy", coup de whammy à la Emmure et chant éraillé rempli de rancœur, on sent que le quintette a des comptes à rendre. Idem pour le morceau suivant "Mindless", ça déboule, c’est énervé, parfait mélange encore néo metal à l’ancienne et deathcore / hardcore. "Dead Soul" confirme que les Ricains sont là pour foutre un bon petit bordel, riff de bûcheron et parties batterie simple et efficace le tout avec un phrasé qui leur est propre. "Senseless", petite instrumentale, bon ici rien de très folichon, bref passons maintenant à "A Song For A Nameless" et son mid-tempo ultra efficace, parfait pour les mosheurs de la première heure. Les titres suivants, "Snake Eyes" et "Deadpan", confirment que le groupe possède d’ores et déjà son propre univers. Deuxième instrumentale, "Mute", pareil, rien de très remarquable. "Three Cheers" déboule en trombe et ne laisse aucun repit à l’auditeur avec son refrain catchy et son breakdown surpuissant. "Bitter Blood", troisième instrumentale du groupe, nous amène sur le morceau "Death", tout est dans le titre, ca maçonne, c’est efficace tout comme "Return", dernier titre de ce premier opus. On peut dire que Sworn In nous démontre qu’il y a encore des choses à exploiter dans le milieu deathcore avec ce premier album qui, pour moi, est une des meilleures sorties de 2013.


Paul
Janvier 2014


Conclusion
Le site officiel : www.sworninband.com