"Shining"
Note : 17/20
La lumière est au bout du tunnel chez Swallow The Sun. Avec "Shining", leur neuvième
album, Juha Raivio (guitare, Hallatar, ex-Trees Of Eternity), Matti Honkonen (basse),
Mikko Kotamäki (chant, Kuolemanlaakso, Hedonihil, ex-Barren Earth), Juuso
Raatikainen (batterie, Hedonihil, Endless Forms Most Gruesome) et Juho Räihä
(guitare, Before The Dawn, Hedonihil, Gloria Morti) et continuent leur partenariat avec
Century Media Records, label qui les accompagne depuis bientôt dix ans.
Les mélodies planantes d’"Innocence Was Long Forgotten" nous emportent immédiatement
dans leur tourbillon réconfortant avant de laisser les parties vocales claires prendre le relai,
officialisant l’approche plus douce du groupe. L’instrumentale saura faire renaître la lourdeur
en temps voulu, mais également la noirceur comme sur "What I Have Become" où le growl
réapparaît, proposant à la fois agressivité et atmosphère plus pesante dans la dualité, en
particulier sur le final où les deux voix se rejoignent. "MelancHoly" reprend un peu de ce
contraste, mais en atténuant les éléments plus bruts pour proposer des harmoniques
épurées ainsi qu’un court passage de chant saturé à la fin de ce court morceau, qui laissera
sa place à "Under The Moon & Sun" où le groupe propose à nouveau un son très délicat. Le
mix reste cependant très limpide, nous permettant d’apprécier chaque note avant que les
grognements ne dynamisent les riffs accueillant le solo, puis le refrain final s’éteindra pour
laisser "Khold" nous replonger dans une atmosphère plus tendue.
Le chant saturé est
majoritaire sur ce morceau qui renoue avec les anciennes influences du groupe, autant en
terme de puissance que d’inquiétude, puis c’est avec une mélancolie solennelle que
"November Dust" nous présente ses leads et son chant profond. La rythmique dissonante
reste harmonieuse en toutes circonstances même lors des parties plus denses, puis "Velvet
Chains" retourne dans ce minimalisme ambiant, doublé par quelques choeurs féminins. Le
titre est assez court et s’oriente vers le post-rock tout comme "Tonight Pain Believes" qui
reste tout de même assez succinct également mais qui placera quelques parties plus
lourdes. Le doom nous captive à nouveau avec "Charcoal Sky", réveillant le chant macabre
du vocaliste qui colle à la perfection à ce climat angoissant et aux riffs saccadés, puis
l’album entame alors sa plus longue pièce, intitulée "Shining", qui va lier entre eux tous les
éléments qui caractérisent l’identité du groupe sur cet album. On passe d’une rythmique
épaisse et torturée à des refrains très calmes où seules quelques notes claires dansent avec
le vocaliste avant de se transformer en longues complaintes pénétrantes lorsque le growl
dynamise le mélange.
Swallow The Sun continue son évolution sonore avec "Shining", osant intégrer des éléments
que l’on associerait sans mal à la scène post, presque même shoegaze. Pourtant, les
racines doom pesantes et sombres sont toujours présentes, surgissant par surprise pour
nous captiver à nouveau. Ne vous contentez pas d’une seule écoute.
"Moonflowers"
Note : 19/20
Swallow The Sun entretient la mélancolie. Créé en 2000 en Finlande, le groupe composé de
Juha Raivio (guitare, Hallatar, ex-Trees Of Eternity), Matti Honkonen (basse), Mikko
Kotamäki (chant, Kuolemanlaakso, Hedonihil, ex-Barren Earth), Juuso Raatikainen
(batterie, Hedonihil, Endless Forms Most Gruesome), Juho Räihä (guitare, Before The
Dawn, Hedonihil, Gloria Morti) et Jaani Peuhu (claviers / chant, Mercury Circle,
Iconcrash) nous offre "Moonflowers", son huitième album.
On débute avec "Moonflowers Bloom In Misery", une composition qui place immédiatement la
tristesse au premier plan. Le chant clair rencontre des riffs aériens et pesants puis
l’embrasement est soudain, avant que le morceau ne s’apaise, se parant à nouveau d’un
son majestueux qui dévoile une rage viscérale qui sert de base aux leads, alors qu’"Enemy"
nous écrase immédiatement avec un son majestueux et lourd. La beauté des riffs nous
émerveille alors que certains passages nous proposent noirceur, lourdeur, leads
fantomatiques, explosions intenses, éléments aériens, puis "Woven Into Sorrow" nous noie à
nouveau dans les ténèbres. Le chant est différent, les riffs sont plus mystérieux, et même si
la saturation embrase la rythmique, on sent une atmosphère aérienne mais pesante, puis le
break renoue avec des tonalités plus brutes. La quiétude guide le titre jusqu’à la lourde "Keep
Your Heart Safe From Me" qui propose un son pesant que les amateurs des premières
heures du groupe reconnaîtront sans mal.
La rage se mêle à la lourdeur et la mélancolie tout
en nous offrant un chant clair apaisant et mystique, puis le solo offre une énergie nouvelle
qui prend appui sur des leads dissonants avant que le refrain ne revienne, puis "All Hallows'
Grieve" propose une dissonance douce et entêtante en compagnie de Cammie Gilbert
(Oceans Of Slumber) qui nous dévoile un chant envoûtant et mélancolique qui se mêle aux
riffs doux avant "The Void", un morceau au groove chaud mais prenant. Le son s'intensifie par
moments, créant des parties majestueuses avant ce final douloureux qui donne naissance à
"The Flight Of Your Life". Le morceau dévoile une partie calme avant que la noirceur et la
lourdeur ne nous écrase, créant des parties mélancoliques. Le titre nous fait marcher à
travers cette dissonance, puis le glas sonne.
Swallow The Sun a pour habitude de sortir des albums incroyablement intenses. Sans
surprise, "Moonflowers" ne fait pas exception à cette règle que le groupe suit depuis son
premier album. Le règne de la mélancolie est sans fin.
"When A Shadow Is Forced Into The Light"
Note : 19/20
Après nous avoir prouvé qu’ils étaient tout sauf à cours d’inspiration grâce à un triple album,
les Finlandais de Swallow The Sun nous offrent un septième album cette année. Formé en
Finlande en 2000 par Juha Raivio (guitare, Halltar, ex-Trees Of Eternity), il est rapidement
rejoint par Pasi Pasanen (batterie, Bone 5, ex-Morningstar). Les deux amis réunissent un
premier line-up dont seuls Matti Honkonen (basse, Atakhama, ex-Funeris Nocturnum) et
Mikko Kotamäki (chant, Kuolemanlaakso, ex-Alghazanth, ex-Barren Earth, ex-Funeris
Nocturnum) sont rescapés. Le groupe sort un premier album en 2003, puis continue de
composer. En 2009, Pasi quitte le groupe pour laisser la place à Kai Hato (Wintersun,
ex-Rotten Sound...), mais le groupe va finalement remanier une bonne partie de son line-up entre 2014 et 2018. Résultat, on retrouve Juuso Raatikainen (Heathen Hoof, ex-Gian)
à la batterie, Juho Räihä ( Gloria Morti , ex- Before The Dawn ) à la deuxième guitare et
Jaani Peuhu (Iconocrash, ex-Chaoslord) aux claviers. C’est donc de "When A Shadow Is Forced Into The Light" que leur collaboration donne le jour. Je vous préviens de suite, vous
n’êtes pas prêts à tant d’intensité.
L’album débute avec la douce "When A Shadow Is Forced Into The Light". Enfin douce, c’est
selon si vous trouvez les riffs des Finlandais apaisants ou non, mais pour ma part cette
rythmique lourde surmontée de claviers et de quelques harmoniques ont un effet presque
réparateur, que Mikko utilise sa voix claire ou son chant saturé. Les quelques choeurs
proposés par le combo renforcent cet effet mystique, et ne font que rendre l’album plus
agréable à écouter. La composition avance lentement dans un océan mélodique, et c’est
tout naturellement que la douce "The Crimson Crown" nous parvient alors. Plus paisible
encore que le titre précédent, ce morceau n’oublie pas pour autant la rythmique saturée
portée par une basse vrombissante que les Finlandais mettent en place, et qui nous
enveloppe dans un halo de calme. En parlant de basse, c’est d’ailleurs principalement elle
qui mène la danse sur le milieu du riff, avant une longue pause. Le combo rythmique lente,
mélodique et apaisante combinée à un chant très accrocheur frappe encore pour "Firelights",
mais l’aspect plus sombre de Swallow The Sun n’est pas oublié pour autant. En effet, les
hurlements surgissent à nouveau pour redynamiser la composition. Déjà connue depuis
quelques jours, "Upon the Water" était venue nous asséner un violent uppercut en
mélangeant les deux parties du son si particulier du groupe, et c’est donc tout naturellement
que le chant du frontman est empreint de mélancolie et rattrapé par des hurlements, puis
éteinte par un son aérien.
Changement de tonalité avec "Stone Wings", un titre qui prend le temps nécessaire pour
amener l’intensité à son climax avec une introduction progressive, qui va finalement se
briser avec l’arrivée du chant puis explose soudainement. Peu de hurlements, mais les riffs
sont largements nécessaires pour sublimer le chant clair, alors que les cris amènent ce
changement d’ambiance, en assombrissant le reste du titre. Un deuxième chant et un violon
s’ajoutent à la fin de cette composition pour un rendu exceptionnel. Un peu trop rapidement,
le groupe embraye sur "Clouds On Your Side", un nouveau titre mélancolique qui emprunte
largement quelques racines folkloriques avant de nous asséner un riff pachydermique en
pleine face. Et on a beau se l’être pris une fois, la surprise sera toujours la même lorsque le
hurlement de Mikko reparaît avec le son saturé des guitares de ses comparses. Mais
surprise, la chanson se termine avec quelques phrases en français d’une voix féminine.
Vous en voulez encore ? Ca tombe bien, car "Here On The Black Earth" est le titre le plus
mystérieux de l’album. On sent que quelque chose va se passer, mais sans jamais avoir la
certitude de ce que c’est, et lorsque les riffs montent avec des cris couplés au chant clair, on
se sent soulagé. Mais bien vite, le manège recommence, inlassablement jusqu’à la fin du
morceau. Pour clore l’album, c’est la délicieuse "Never Left" que les Finlandais ont choisi, avec
ses sublimes harmoniques glaciales. Et c’est à nouveau à du génie que nous faisons face,
car les Finlandais arrivent à mêler harmonies ambiantes, tristesse, mélancolie, fureur,
violence, son saturé, chant clair, chant implorant, samples épiques, solo dissonant, double
pédale… et tout ça sans la moindre fausse note.
Si j’ai ardemment écouté la discographie entière de Swallow The Sun au cours de ma vie,
je ne savais pas encore qu’il me manquait "When A Shadow Is Forced Into The Light". Alliant
pureté, créativité, émotions et diversité sonore, cet album est sans conteste l’une des
meilleures productions du groupe. Les titres peuvent paraître longs, mais ils passent tous
avec une facilité déconcertante. Leur dernier passage sur nos terres commence à dater,
alors je suggère de rattraper ça le plus rapidement possible !
"Songs From The North I, II & III"
Note : 14/20
Depuis la parution de son premier opus en 2003, Swallow The Sun s'est rapidement hissé au rang de fer de lance du death / doom mélodique. En effet, le groupe a tenu la gageure rarement égalée d'enchaîner les albums tout en gardant une solide continuité dans l'excellence. "Emerald Forest And The Blackbird", dernier opus en date, n'avait pas échappé à la règle en concluant avec brio cette série de cinq albums. Trois années plus tard, le groupe tiens à nous montrer qu'il n'a pas fini de puiser dans ses réserves avec un audacieux triple album sobrement intitulé "Songs From The North I, II & III". Selon le guitariste et compositeur du groupe, Juha Raivio, les trois CDs correspondent chacun à un aspect particulier de la musique du groupe qu'on pourrait qualifier par Gloom, Beauty & Despair. Le premier doit s'inscrire dans la continuité des précédents opus en conservant le style death / doom typique au groupe, le deuxième doit proposer un style plus orienté acoustique tandis que le troisième se veut plus noir et extrême en proposant un style funeral doom.
Le décor général étant planté, il est temps de poser nos oreilles sur le premier disque. On remarquera tout d'abord que le son est une fois de plus excellent. Il faut dire que ce paramètre joue beaucoup dans la réputation du groupe. Sans s'embarrasser d'éventuelles interludes ou introductions comme on aurait pu s'y attendre devant ces presque trois heures d'écoute, les huit morceaux qui composent ce premier album sont livrés sans enrobage. Huit morceaux dans lesquels le groupe réutilise les vieilles recettes qui ont fait le succès des précédents albums sans toutefois parvenir au même niveau d'excellence. L'ensemble est varié, l'écoute agréable, on y attend de bonnes, voire très bonnes choses, mais le tout semble un peu bâclé, notamment dans la construction des morceaux. On remarquera par exemple que les titres se concluent tous de façon assez anecdotique. Le titre "10 Silver Bullets" est bien représentatif de ce constat général ; il propose plusieurs riffs très accrocheurs mais se perd malheureusement en longueur et gâche ainsi un beau potentiel. De la même façon, on pourrait aussi citer l'Opethien "Silhouettes" qui cache un très bon morceau derrière une mise en route un peu laborieuse. Je finirai par une anecdote amusante : le riff d'introduction de "Rooms And Shadows" ne sera peut-être pas sans vous rappeler le thème de "L'Enfant Sauvage" de notre Gojira national...
Une petite déception donc pour ce premier pan de la trilogie avec un doom / death de qualité mais dans lequel on ne parviendra cependant pas à retrouver le grands frisson des précédents opus.
A peine a-t-on lancé le deuxième CD qu'un vent glacial envahit l'espace. Une mélodie de piano grave et solennelle fait son entrée, bientôt accompagnée par la plainte lointaine des loups. On peut dire que pour cette deuxième partie, le groupe aura soigné son entrée en matière avec cette intro qui nous plonge directement dans un univers glacial. Mais la froideur du dehors va vite laisser place à la chaleur d'une guitare folk, comme si on venait de refermer la fenêtre d'un chalet du grand nord pour s'installer autour d'un feu généreux. C'est dans cet agréable cocon que le groupe nous convie pour écouter ses chansons du Nord. Après une superbe entrée en matière avec le très imagé "The Heart Of A Cold White Land", le groupe nous embarque tout en douceur dans un délicat voyage musical. Ici, pas de guitare saturée ni de vocaux écorchés. Mikko Koamäki nous berce de son chant calme et nous dévoile une belle palette vocale dans un registre qu'il n'avait jusqu'ici jamais exploré avec autant de profondeur. Le doux voyage va progressivement nous emmener vers la chanson éponyme "Songs From The North" qui nous proposera un un refrain chanté en finnois par une voix féminine. A ce stade, on commence à se demander si la douceur n'est pas en train de céder discrètement le pas à la mièvrerie. Heureusement, l'instrumental "6650N2840E" viendra agréablement nous remettre sur les rails. La grosse caisse appuyée au début de "Autumn Fire" nous sortira un peu de notre rêverie tandis que la guitare acoustique se verra bientôt agrémentée d'envolées de guitare électrique aux sonorités très post-rock (on pensera par exemple à God Is An Astronaut). Tout cela pour nous amener vers le très lumineux "Before The Summer Dies" qui conclut ce deuxième CD en beauté.
Avec une construction bien pensée, qui ne s'étale pas en longueur, et un travail sonore vraiment magnifique, Swallow The Sun nous offre ici une deuxième partie très agréable à écouter et vient joliment s'illustrer dans un registre sur lequel on ne l'attendait pas. Pour moi, il s'agit vraiment de la partie la plus intéressante et réussie de ce triple album.
Mais soudain, les lumières s’éteignent, la chaleur disparaît, et on se sent vertigineusement glisser vers l'abîme. La troisième phase de notre voyage a commencé. Ici, la moindre lueur d'espoir se voit rapidement engloutie par les ténèbres. La voix de Mikko Koamäki se fait plus abyssale que jamais et le tempo devient de plus en plus lent. Terriblement lent. Et cette lenteur extrême s'étendra ainsi sur les cinq interminables titres de ce disque. Si bien que la noirceur vient progressivement laisser place à l'ennui. C'est en tous cas ce que j'ai ressenti lors de ma première écoute. En définitive, il faudra s'y prendre à plusieurs reprises, s'armer de patience, et surtout se trouver dans les dispositions propices pour vraiment apprécier ce troisième CD. Le morceau "7 Hours Later" en particulier peut, à force de lenteur, vraiment donner l'impression de durer effectivement sept heures ! L'ensemble reste tout de même bien travaillé avec de nombreux éléments sonores (orchestrations, chœurs, déclamations) qui viennent enrichir l'univers proposé par le groupe. On pense notamment aux chants religieux ponctués par le tintement des cloches dans "The Clouds Prepare For Battle". Mais les cinq longs morceaux étant tous forgés dans le même moule, l'album a du mal à se renouveler et devient difficilement digeste. On a l'impression qu'à vouloir coller trop parfaitement au concept de funeral doom, le groupe s'y est un peu enlisé.
"Songs From The North I, II & III" ne marquera donc pas une consécration pour le groupe. Au contraire, on a plutôt l'impression que les musiciens cherchent ici à trouver un second souffle pour pouvoir renouveler leur propos. Ce triple album aura peut-être permis de présenter trois CDs qui – n'étant soit pas aussi aboutis, soit trop différents des précédents opus - auraient peut-être été moins bien acceptés individuellement. En tout cas, il semble clair que le groupe est bien décidé à continuer à faire parler de lui, ce qui - à tout prendre - est plutôt bon signe pour la suite.
"Emerald Forest And The Blackbird"
Note : 17/20
Je vous préviens à l'avance, même si le groupe existe depuis près de 10 années, c'est la première fois que je vais écouter son doom / death metal mélodique sur cet album au titre poétique : "Emerald Forest And The Blackbird".
L'album commence par une ambiance douce avec la tombée de la pluie et le chantonnement d'une enfant, une guitare claire et saturée arrivent simultanément suivies d'un chant masculin clair. D'entrée, je plonge direct dans l'ambiance de cet album avec lequel je sens que pas mal de surprises vont nous être réservées. Certaines parties possèdent un chant hurlé gardant toujours cette force doom / death metal et savent nous faire replonger dans une ambiance plus calme. A noter un accompagnement partiel de violoncelle et de choeurs (ces derniers pouvant faire penser qu'ils ont été enregistrés dans une église). La force et le mysticisme y sont bien présents et c'est aussi sans oublier une mélodie revenant plusieurs fois afin ne pas nous faire perdre le fil de cette première piste durant près de 10 minutes. La piste suivante, "This Cut Is The Deepest", nous plonge dans une ambiance plus doom metal pouvant rappeler par moments Anathema mais le déchaînement du groupe intervient juste après dans "Hate, Lead The Way" avec un côté plus agressif niveau chant et guitares, avec des choeurs soutenant la piste avec force. Un superbe contraste qui continue à nous coller à l'ambiance de l'album. Arrive "Cathedral Walls" avec en invité Annette Olzon (Nightwish), cette chanson est beaucoup plus douce avec une alternance de chant masculin /féminin dont certaines intonations et notes peuvent faire penser à The Gathering. Très bon duo et très belle chanson mélancolique qui est également le clip officiel du groupe.
Quant aux autres pistes de l'album, je ne ferais que me répéter si je parlais des diverses mélodies, douces et agressives, toujours soutenues par des choeurs. Pour pouvoir réellement apprivoiser cet album, il faudra l'écouter plus d'une fois afin d'assimiler toute la puissance musicale qu'il génère. "Emerald Forest And The Blackbird" bénéfice par ailleurs d'une superbe qualité de son. Le seul regret est que le doom / death mélodique n'est pas très "bankable" ni accessible au grand public et donc que beaucoup risquent de passer à côté de cet album. Néanmoins, tous ceux qui se le procureront n'auront pas de regrets.
"New Moon"
Note : 19/20
L'émotion ! Voilà ce qui qualifie relativement bien ce quatrième full length.
"New Moon" c'est une musique émotionnelle qui alterne aisément passages plus calmes, voire très doux par moments et passages beaucoup plus sombres et lourds. La majorité du temps le tempo se fait lent telle une marche funèbre, sauf à quelques exceptions où le groupe finlandais accélere le ryhtme mais ceci reste tout de même assez rare.
Swallow The Sun est un groupe qui nuance ses ambiances et ce de façon parfaite avec une musique variable dont un chanteur faisant de véritables performances, il réussit plus que aisément à passer des cris black (sur les passages plus rapides entres autres) à un chant juste et doux sans difficulté.
Les nombreuses ambiances sont faites pour nous faire voyager dans cet univers un peu spécial, voire paradoxale : tantôt ça sera cafardeux / mélancolique et puis d'un coup l'ambiance se fera plus tragique et ce même si la majorité des morceaux font pour moyenne de 6 à 7 minutes et bien on ne les voit pas vraiment passer tellement le sujet est maîtrisé de façon parfaite, c'est subtil et surtout très fluide.
Près d'une heure de dark doom, black metal etc... tout ceci ne sont que des étiquettes alors disons qu'ici c'est presque 60 minutes de pur bonheur et que ça se rapproche du chef d'oeuvre musical, honnêtement !
Si on aime un tant soit peu le style du groupe, on remarquera aisément que chaque note, chaque ambiance, transmet ce petit truc qui touche l'auditeur, c'est presque impossible de ne rien ressentir à l'écoute de "New Moon" tellement c'est bien joué.
Ecoutez un titre comme "Lights On The Lake (Horror Pt III)" avec ce chant féminin des plus envoûtants, une musique enivrante qui est certainement le point fort de l'album, ce titre est un excellent résumé de ce que le groupe peut nous offrir en terme d'émotion, d'ambiance mais également en terme d'agressivité et ce en 8 minutes ; c'est long mais comme je le disais, les minutes passent sans s'en rendre compte, c'est jouissif et tout simplement sensationnel.