Attention, c'est la séquence trve !! Sviatibor a sorti ses premiers enregistrements en 2013 sur la célèbre plateforme Bandcamp, où l'intégralité de sa discographie est disponible en streaming et en téléchargement. Le mois que l'on puisse dire c'est que ce projet solo rappelle fortement un grand nom de la scène black norvégienne, j'ai nommé Burzum ! Le fait qu'il ait enregistré un tribute dédié au grand œuvre de Varg "Count Grisnack" Vikernes n'est pas le seul point commun que l'on peut trouver entre les deux formations. Ce sont tous deux des one-man bands et ils versent dans un black ultra traditionnel saupoudré d'un univers païen. C'est d'autant plus patent que les pochettes d'albums se ressemblent, de par leur côté à la fois sombre et contemplatif.

Bon, concrètement, ça donne quoi ? Et bien, la première partie de l'album est assez convenue, avec un petit morceau d'intro atmosphérique sans agressivité ("My Kolovrat Is Shining") pour enchaîner sur des morceaux dans la plus pure tradition norvégienne : riffs nécrotiques et chant écorché au programme. A noter que le son est à géométrie variable, la faute à un mixage approximatif malheureusement, mais qui devrait ravir les fans de la première heure de ce style qui ne fait pas toujours (euphémisme) dans la dentelle ou le hi-fi. On a donc quatre premiers morceaux sympa, bien fichus mais pas transcendants...

Mais, dès la cinquième piste, les choses prennent une tournure plus intéressante. "The Heritage" est une pièce atmosphérique qui a pour principal but de faire avancer le concept de l'album. Elle se compose d'une simple ambiance posée grâce un clavier plutôt bien utilisé et une voix solennelle vient finir le boulot. Après, on enchaîne sur "Battle For The Gods" et on fonce tout droit jusqu'à la fin de l'album. En effet, tous les morceaux suivants se suivent sans interruption, quelles que soient leurs spécificités respectives : ambiant sur "Frozen Tree", low tempo pesant sur "Loss Apogee", mélancolie orageuse sur "Irremadiable Tristis (Praying Perun)" ou encore le morceau-fleuve "The Darkest Winter". Avant de se finir tout en douceur, et comme il avait commencé, sur "After The Coldness".

En gros, il s'agit d'un album dont les compositions sont d'honnête facture, bien que sous grosse influence. Le son gagnerait à être amélioré par la suite pour mieux faire vivre tout le côté évocateur de la musique souvent très ambiancé du groupe. Pour un premier long format, le groupe se défend bien et fait les choses honnêtement, sans chichis, et c'est déjà pas mal !