Mélangeant les univers des membres de ce supergroupe, Svärd nous dévoile "The Riff", son
premier EP. Formé par Cornelius Althammer (batterie / Ahab, Dead Eyed Sleeper), Tim
Nedergård (guitare/ c hant, In Mourning), Björn Pettersson (guitare / chant, In Mourning) et
Pierre Stam (basse / chant, ex-In Mourning) en 2017, les musiciens, prennent le temps de
peaufiner leur riffs avant de nous offrir cet EP.
On démarre par "Hallowed Grounds", une introduction assez intrigante pour susciter l’intérêt
et qui en même temps ne dévoile pas réellement les influences du groupe, mais ouvre plutôt
la porte de son univers. "A Rift In The Green" aligne donc les prémices d’une rythmique à la
fois groovy, lourde, mais surtout bourrée de sonorités qui piochent dans les diverses racines
des membres. Les riffs se basent essentiellement sur le duo basse / batterie, et on le
remarque également sur "Paleocene Flames". Les harmoniques se multiplient pour habiller
cette rythmique entraînante. Côté chant, les trois vocalistes nous font profiter de leur voix,
avec plus ou moins de saturation, d’intonations aussi différentes que complémentaires… Et
ça marche ! Continuons avec "The Burning Asylum", un morceau qui reste dans la veine des
titres précédents, mais qui devient un peu plus sombre avec la progression des instruments.
Les harmoniques sont plus lourdes, le son plus tranchant, et cette impression se poursuit
sur "The Portal", le dernier titre. Plus de neuf minutes de son sur lesquelles le groupe
développe au maximum ses influences à la limite du mystique, sa lourdeur et son
oppression, ainsi qu’un son envoûtant, qui laisse place à la rêverie. Pour être honnête, ce
morceau m’a paru presque trop court tant il nous happe et nous dévoile image par image
son contenu. Le reste du titre est très lourd, lancinant, et cesse finalement dans un larsen
contrôlé.
Pour un premier EP, Svärd nous offre une production de qualité. "The Rift" a beau être court,
on sent clairement la direction musicale que prend le groupe, ainsi que leurs diverses
influences allant du stoner au prog et en passant par quelques dissonances
psychédéliques. Pour ma part, c’est un gros oui.
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