Le groupe
Biographie :

Surtr est un groupe de doom metal fondé en 2009 par JeFF (guitare/chant) et Régis (batterie) dans le but de créer une musique influencée par des formations comme Saint Vitus, Reverend Bizarre ou encore Black Sabbath. Le groupe vient juste d'enregistrer et de sortir sa première démo en Janvier 2010. L'album "World Of Doom" sort début Mai 2011 chez Altsphere Production. Deux ans plus tard, c'est "Pulvis Et Umbra" qui voit le jour.

Discographie :

2010 : "Surtr" (Démo)
2011 : "World Of Doom"
2013 : "Pulvis Et Umbra"


Les chroniques


"Pulvis Et Umbra"
Note : 13,3/20

C'est toujours difficile de parler d'une musique comme le fait Surtr, parce que le vieux doom ou "heavy doom" n'est pas vraiment un style musical rattaché au metal qui, aujourd'hui en 2013, a les faveurs du public. Et pourtant les trentenaires en passe de devenir quarantenaires, et les quarantenaires bien tassés, sauront vous dire que dans leur jeunesse on a largement usé les pistes des vinyles ou CDs, voire les bandes magnétiques de cassettes, à écouter des groupes tels que Saint Vitus, ou Count Raven. Alors qu'importe, de toute façon on n'a jamais suivi la mode dans la musique metal, ça se saurait, même si maintenant tout le monde a tendance à vouloir trop intellectualiser notre musique, à trop vouloir rechercher des origines non vérifiables, non légitimes parfois et plutôt bancales, à travers des pseudo-thèses, écrits, essais ou autres études sociales, justifiant un intérêt douteux pour ce qu'est véritablement la musique ou le courant metal. Mais le metal, on n'en parle pas, on l'écoute.

Eh bien en tous les cas, c'est dans cette atmosphère de doom poussiéreux, situé aux confins du traditionnel et du "heavy doom" que Surtr a sorti son second album au mois de Mars de cette année. Après un "World Of Doom", pour ceux qui auront posé une oreille dessus, qui aura partagé les avis (certains avaient trouvé ça chiant à mourir, d'autres moins), ce "Pulvis Et Umbra" partagera certainement encore une fois les avis et fera diverger les opinions.... Après les goûts et les couleurs, ça ne s'explique pas, c'est comme pour la politique...

Et il est certain que les auditeurs qui ont détesté le premier album sorti en 2011, détesteront probablement celui-ci également même si les Lorrains ont évolué, et que leur style s'est affiné sur certains points... Alors quand je dis que certains détesteront c'est avec un... quoique. Oui, quoique, parce qu'il y a une bonne évolution entre les deux productions. Le groupe se compose toujours de trois membres, ce qui reste minimal en terme de cellule musicale, mais dans l'absolu le doom traditionnel n'a pas besoin de deux ou trois guitares, et d'autant d'artifices pour dispatcher sa mélancolie. J'en vois venir de loin qui vont s'en méfier de l'album, comme de l'eau qui dort. Indéniablement c'est le chant qui va rebuter la plupart d'entre nous. Le chant de JeFF est utilisé en deux tonalités. Il varie au gré des chansons entre un chant clair, très clair, et un autre nettement plus guttural lorsque les passages deviennent un peu plus "agressifs", plus heavy, plus groovy, à la Black Sabbath. Dualité que l'on pourra écouter dès le premier titre de l'album "Rise Again" et qui se poursuivra sur tous les titres de celui-ci, donc sur environ quarante et une minutes. Et ce chant clair, pourtant posé convenablement peut parfois se contenter de ne suivre que les rythmiques mécaniquement sans vraiment aller chercher des lignes de chant indépendantes de ces rythmiques. Pourtant quand on écoute "Sonic Doom", on s'aperçoit qu'il y a de la recherche malgré tout... Enfin de toute façon c'est peine perdue, si vous n'aimez pas le chant clair, qui possède quelques faussetés (oui il y en a, on ne pourra pas le nier), évidemment vous allez vous endormir ou au pire ruminer en attendant la fin de l'album.

Un album qui n'est pas très long, ce qui sera un soulagement pour les non-clients du chant clair. Après de toute façon, loin de vouloir être un promoteur de foi, étant grand fan de Manilla Road (enfin un bon fan du moins) quand on écoute "Crystal Logic", ben mon pépère... le chant sur cet album c'était pas non plus la panacée, alors que l'album est excellent (là aussi, bon du moins).

Bref, aparté plutôt long terminé, il faut aussi se pencher sur la musique elle-même. Et Franchement il y a des passages succulents sur ce "Pulvis Et Umbra". J'en veux pour preuve déjà les débuts de morceaux. En effet six titres sur les sept qui composent cet album, à savoir "Rise again", "Three Winters Of War", "Sonic Doom", "The Call", "I Am The Cross" et "Fred Karno's Army" démarrent sur des riffs d'une spiritualité totalement profonde, avec des introductions comme celle de "Three Winters Of War" qui permettent de donner à l'album un élan hautement plus conséquent que pouvait avoir son prédécesseur. Surtr arrive à mieux saisir les rouages, les arcanes du vieux doom trad', en proposant des titres plus vivants, avec plus de relief que sur "World Of Doom". On se plaît à apprécier l'album en fait, et sa manière d'aborder le côté groove et un peu stone (à peine) arrive quand même à nous sortir de la léthargie. Maintenant il est vrai que l'on ne va pas headbanguer comme sur du thrash, c'est pas du thrash. On ne va pas pogoter comme sur du death, c'est pas du death. Et ce qui est le plus intéressant dans ce second album, c'est qu'on ne le subit pas, alors que, comme on l'a remarqué fortement, les lignes vocales claires étant un peu trop linéaires, c'est ici que demeure le danger pour le groupe, mais les compositions en elles-mêmes ont pris beaucoup plus d'assurance qu'en 2011. Il y a des passages comme à 2'44 sur "The Call", avec une poursuite presque psychédélique, voire hypnotique qui permettent de donner de la couleur aux chansons, et c'est plutôt bon.

Donc à côté de cette musique plus travaillée que le premier album, avec des intentions plus respectables, des variations plus présentes, Surtr a réussi à proposer un second album qui possède un potentiel, en plus de ça le son est vraiment sympa, la basse s'en donne à cœur joie, et la pochette est terriblement lugubre alors que pourtant simple. Les passages épiques de "Rebellion", la lenteur winterienne de "The Cross" (oui winterienne, parce qu'à ce moment précis le poids des riffs en début de morceaux surtout s'approche pleinement des Américains) trouveront oreille à leur style, c'est sûr. Surtr a progressé en bien, ce n'est pas donné à tout le monde, et en continuant ainsi on arrivera certainement à un troisième album efficace, pas sans défaut, mais qui devrait avoir de belles nuances de style...


Arch Gros Barbare
Juin 2013




"World Of Doom"
Note : 07/20

Surtr est un trio lorrain qui sort ici son premier album, "World Of Doom" sur Altsphere Production. Comme son nom l'indique on va avoir droit à du... doom, il y en a deux qui suivent au fond c'est bien. D'ailleurs sur le CD il est indiqué que c'est recommandé aux gens qui aiment Reverend bizarre, Black sabbath et St vitus.

Bon ça va peut être paraître méchant mais tant pis, la première chose qui choque c'est le chant. Alors je sais que dans Reverend Bizarre par exemple il n'est pas toujours juste, mais bon globalement ça passe. Chez Surtr le chant est quasiment toujours faux, et je dois dire que ça rend l'écoute quelque peu éprouvante. L'alternative aurait été de proposer un chant hurlé ou criard, mais non là c'est du chant clair et quand c'est pas dans le ton ça ne pardonne pas.

Techniquement parlant le son n'est pas dégueulasse, mais je suggère l'achat d'un métronome pour la suite. Là encore je suis indulgent avec les groupes en général, la mise en place n'est pas toujours parfaite et pour un jeune groupe ça peut se pardonner. Le problème c'est que dans certains passages on a carrément du mal à comprendre ce qui se passe ("Part 1" vers les 7 minutes c'est la cacophonie). D'autant plus que le guitariste chanteur n'en est pas à son premier groupe et qu'on est en droit d'attendre un peu plus de soin après avoir assuré le poste dans plusieurs projets différents, l'underground n'excuse pas tout.

Et le coup de grâce c'est que l'originalité est aux abonnées absentes, vous me direz que ce n'est pas vraiment le propos des groupes de doom trad' et vous n'aurez pas tord. Mais là c'est quand même très très proche des classiques du genre au point qu'on en reconnaît presque certains passages, pas besoin de lire les influences au dos du CD ça s'entend tout de suite. Je ne dis pas ça pour tailler un groupe gratuitement, je veux simplement dire que quand on sort son véritable premier album on est en droit d'attendre quelque chose de travaillé et de peaufiné. Là des fois j'ai l'impression que l'album a été composé et enregistré vite fait bien fait histoire de sortir un truc. Bon je laisse le bénéfice du doute parce que c'est le premier album, mais si un deuxième est prévu j'espère vraiment qu'il sera plus inspiré.

Je suis pourtant friand de doom, traditionnel ou non, mais là j'avoue que ça ne passe pas. Je parlais de Reverend Bizarre tout à l'heure, on a droit à une reprise de leur "Doom Over The World". Et pour bien connaître la version des Reverend, je peux malheureusement affirmer que celle de Surtr est encore plus mal chantée que l'originale. Déjà que même en aimant le groupe certains morceaux me froissent les tympans à cause du manque de justesse du chant, là ça ne passe carrément pas du tout. Et puis de toute façon comme je le disais plus haut, les influences sont trop marquées et il ne s'en dégage aucune ambiance vraiment prenante.

Bref je ne vais pas tourner autour du pot, je me suis fait chier en écoutant cet album. Je répète que ce n'est pas une attaque et que je n'aime pas descendre les groupes. Si les membres de Surtr se remettent en question et effacent leurs faiblesse je serai le premier à en dire du bien, mais là c'est beaucoup trop juste pour que je laisse passer.


Murderworks
Avril 2011




"Surtr"
Note : 05/20

Dès la première seconde de ce produit, on ne peut s’y tromper. Ceci est bien une démo, au vu du son. Pour cette raison, nous devons au premier abord essayer de faire abstraction de ce souci sonore. Pourtant, même en faisant preuve d’indulgence, force est de constater que le travail présenté ici est bel et bien mauvais. C’est une mauvaise farce, ne jouons pas sur les mots. Les deux premiers titres intitulés respectivement "Part I" et "Part U", sont un hymne au suicide collectif, le chanteur devrait sérieusement revoir ses gammes (voire sa vocation ?) , les faussetés sont tellement omniprésentes que cela en est insupportable, ajoutons à cela des compositions d’une platitude affligeante, sans originalité, sans saveur, sans solos dignes de ce nom. On a la désagréable sensation que lors de l’enregistrement les musiciens, chanteur y compris, furent sous l’effet d’un breuvage étrange, tellement on a la tête qui tourne. Faire un grand huit serait plus appréciable. Quant au troisième titre, reprise de Black Sabbath, que dire ? C’est un massacre dans toute sa splendeur. Je ne continuerai pas plus loin cette analyse, car à mon grand regret, il n’est nul besoin de rajouter quelque chose à cela. Surtr a beaucoup de travail et de chemin devant eux, espérons qu’ils en prennent conscience.


Malicia
Mars 2010


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.surtr.net