Le groupe
Biographie :

SunStare est l’expression des pendants lourds et agressifs des inspirations musicales de chacun de ses membres. Créé à l’été 2013, c’est sur une scène, aux côtés de groupes contemporains devenus familiers que le quatuor lillois se forge une identité sonore autant que scénique. Une cohésion forte dans l’arrangement harmonique et rythmique et une recherche de la pertinence du riff font du projet une entité marquée, affinant un style arpentant les frontières des genres de metal les plus caverneux ; du sludge au doom en passant par le post-hardcore. Début 2015, un premier album voir le jour, "Under The Eye Of Utu". Trois ans plus tard un second effort fait son apparition. Toujours dans le même registre, "Eroded" sort en 2018. SunStare revient avec "Ziusudra" en 2022, un troisième album disponible chez Source Atone Records.

Discographie :

2015 : "Under The Eye Of Utu"
2018 : "Eroded"
2022 : "Ziusudra"


Les chroniques


"Ziusudra"
Note : 18/20

Il y a des artistes que je suis toujours content de retrouver. J’avais écrit quelques lignes sur les deux premiers opus, le dernier datant de 2018. Il y a un truc en revanche, récurrent dans le doom comme dans le sludge, ce sont les thématiques autour de la mythologie, qu'elle soit réelle ou fictive. Non pas que je trouve que ça n’a pas sa place ici, mais personnellement ces univers ne me touchent pas. Ainsi je préfère, à travers cette épopée musicale, laisser libre court à mon imagination. Voyons qu’elle aventure nous propose "Ziusudra".

"Ziusudra" est un monstre. Colosse au pas assuré, tout le travail qui gravite autour de l’enregistrement soutien parfaitement à la fois l’univers et la créativité de SunStare. Passé ce premier constat, la musique capte mon attention rapidement. Les compositions tapent dans le mille et je me retrouve bien malgré moi fondu dans un décor ancestral, habité par des hommes primitifs, eux-mêmes surplombés de légendes. Incontestable. La cohérence entre le propos et la musique est incontestable. Je ne devrais être qu’à moitié surpris, c’était déjà le cas sur leur deux premiers efforts. Cependant, on trouve ici quelque chose de plus équilibré, notamment grâce à une richesse musicale accrue.

"Ziusudra" est un édifice qui, qu’on le veuille ou non, nous transporte dans son univers et nous relâche au bout de quarante-cinq minutes, un peu écrasé, un peu vaseux. SunStare passe l’épreuve du troisième album haut la main et le résultat est à la hauteur de ses ambitions. Signé chez Source Atone Records et mis en avant par Singularités, "Ziusudra" est un album à écouter fort, très fort, pour que les vibrations de chaque instrument viennent parcourir ton corps. C’est ainsi que "Ziusudra" prendra possession de toi.


Kévin
Juillet 2022




"Eroded"
Note : 18/20

Dans notre belle région de Normandie, cela fait plus d’un mois que la météo est digne d’une carte postale. En ce jour du 30 Juillet de l’an 2019, nous voilà retombés en automne le temps d’un tour de cadran. Autrement dit une journée parfaite pour découvrir avec un peu de retard "Eroded", dernier opus de SunStare.

L’artwork est aussi gris que les nuages lourds venant se poser en casquette sur les immeubles, grisâtres, eux aussi. Néanmoins, il y a quelque chose de plus organique, de plus moléculaire, de plus terrestre dans ce que j’ai sous les yeux. Autant d’adjectifs qui pourraient aussi bien être utilisés quand on parle de la musique des Lillois. Lourdes et puissantes, les compositions semblent presque parfois aller à l’économie de notes, et pour autant jamais ne manquent d’efficacité. Dans l’idée, on est sur le même schéma qu’un peintre qui te représente la colère et l’étonnement en trois coups de poils. La musique de SunStare est-elle simple ? D’autant moins puisque cet exercice de réduction, de minimalisme pour ne retirer que l’essentiel, le plus profond, la substantifique moelle diraient d’autres, est un travail parmi les plus complexes.

Au-delà des profondeurs on trouve tout de même quelque chose d’explosif à l’instar de "Am I Art ?", "Requiem For The Sky" où une énergie titanesque fait surface, assez délirante pour te faire friser les lobes. C’est ultra propre, ultra précis, efficace à souhait, le dosage parfait. Wah…Au fil de l’album, les morceaux me paraissent de plus en plus aboutis, ou alors c’est une impression après que la première moitié nous ait fourni la notice ? Toujours est-il que la plus convaincante partie voix se trouve juste avant la fin avec "How To Fill The Eternal Silence ?". Chaque instrument a sa place, chaque note est utilisée a bon escient et les mélodies ne manquent pas non plus à l’appel.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas écouté un album aussi équilibré ! Incroyable de justesse, démoniaque dans l’interprétation avec un travail studio et post-prod' clairement à la hauteur. L’album s’écoute et se ré-écoute sans faim / fin, tellement l’oreille et le cerveau se focalisent sur des choses différentes à chaque fois. Sunstare offre une richesse rare, c’est une musique stratifiée, pleine de nuances et l’heure de musique que le groupe vous sert va clairement modifier votre perception de l’heure que vous auriez dû vivre.


Kévin
Août 2019




"Under The Eye Of Utu"
Note : 14/20

Sans anesthésie, sans avertissement, "Inverted triangles" pose les bases rugueuses d’un album brûlant, "Under The Eye Of Utu". Aussi bien dans la rythmique, que le son, les premières sensations s’avèrent chaudes, rougeoyantes, et le chant, venu des profondeurs de la terre, nous rapproche un peu plus d’un magma cuisant. Quelle chaleur ici !

Le groupe continue d’envoyer des riffs d’argile, au rythme de ma machine à laver de dix ans en mode essorage. Le groupe, heureusement, aère son contenu avec des spoken words et autres moments d’accalmie sans toutefois que cela ne suffise à faire oublier la longueur des morceaux. Là où les compositions s’étirent difficilement en un format moyen de 6-7 minutes sur l’album, elles auraient été ultra pertinentes sur un format de 3-4 minutes. Ceci étant, on apprécie, piste après piste, les riffs saillants que le groupe nous sert. On scotchera particulièrement "A Sun That No Longer Rises", la grosse basse overdrive de "Love Sex Death" qui, malheureusement, a bien du mal à rendre les cordes, et le chant assourdissant de "Escaping Irkalla". La production est propre, assez lisse finalement, pour un rendu sonore que l’on appréhende facilement.

Installant des ambiances sur la durée, cet opus de SunStare est davantage à mettre en fond sonore, sans rien de négatif à ça, plus qu’à écouter réellement. Une fusion de sludge, de doom et de post-hardcore pour densifier l’air de ton salon. Un groupe à garder sous le coude et dont, peut-être, on se souviendra lors d’une prochaine sortie.


Kevin
Avril 2015


Conclusion
Le site officiel : www.sunstaredoom.com