Le groupe
Biographie :

Summoning est un groupe de black metal atmosphérique autrichien, créé en 1993 par les deux membres, Silenius et Protector. Après quelques démos, ils signent un contrat chez Napalm Records où ils publient leur premier album, "Lugburz", en 1995. La particularité de cet album est d'emprunter à l'univers des terres du milieu les titres, illustrations, et paroles des textes de Tolkien. Le groupe se sépare de son batteur et commence à travailler avec des claviers et des sons médiévaux. Le résultat très particulier peut-être entendu sur leur deuxième album, "Minas Morgul" ; par la suite, il évoluera avec chaque album, mais c'est ce premier CD qui fera leur style (et leur succès). En 1996, c'est leur album "Dol Guldur" qui fera leur renommée (plus grosse vente du groupe en 2000), puis sort "Nightshade Forests", un mini-CD avec les pistes qui n'avaient pu rentrer dans "Dol Guldur". En 1999, "Stronghold" amène une évolution dans le style musical et les textes proviennent désormais d'autres auteurs, comme Michael Moorcock ou Robert Frost. En 2001, "Let Mortal Heroes Sing Your Fame" continue dans l'ouverture musicale, alors que les deux membres admettent ne plus écouter de metal depuis longtemps. En 2003, un autre mini-CD sort, "Lost Tales", contenant des anciennes musiques, sans chant, et il faudra attendre 2006 pour avoir l'album "Oath Bound", puis 2013 pour "Old Mornings Dawn". L'album suivant, "With Doom We Come", sort en Janvier 2018.

Discographie :

1995 : "Lugburz"
1995 : "Minas Morgul"
1997 : "Dol Guldur"
1997 : "Nightshade Forests" (EP)
1999 : "Stronghold"
2001 : "Let Mortal Heroes Sing Your Fame"
2003 : "Lost Tales" (EP)
2006 : "Oath Bound"
2013 : "Old Mornings Dawn"
2018 : "With Doom We Come"


Les chroniques


"With Doom We Come"
Note : 14/20

Summoning est un groupe de black épique / atmosphérique formé en 1993 en Autriche. Il est composé de Protector (chant, guitare, clavier) et Silenius (chant, clavier, basse). Leur huitième album, "With Doom We Come", est sorti le 5 Janvier chez Napalm Records.

Il semblerait que cette nouvelle année commence très fort, car en effet, Summoning sort son huitième album. C’est un événement à marquer d’une pierre blanche ! Summoning, monstre du black épique / atmosphérique, peut se vanter d’avoir une carrière quasiment irréprochable. Porté par seulement deux hommes, Silenius et Protector – une chose qui vous me direz, est très courante dans le style -, le projet s’est hissé aujourd’hui au statut de classique du genre, où l’univers inspiré de J. R. R. Tolkien et les mélodies aussi belles que bouleversantes sait retourner l’âme de celui qui l’écoute. Cinq ans après "Old Mornings Dawn", l’annonce de la sortie de "With Doom We Come" a fait l’effet d’une bombe. Avec cet album, Summoning parvient-il toujours à maintenir le cap de l’excellence ?

"Tar-Calion", même si rien ne l’indique, s’impose à moi davantage comme une introduction qu’un morceau à part entière. Malgré sa longueur – pas moins de sept minutes -, sa structure, basée sur un thème récurrent qui est certes un peu trop répétitif où le chant parlé retentit au loin, semble servir d’amorce à l’album. On peut notamment entendre les thèmes de la guerre, du combat, de la conquête d’un territoire qui bien entendu seront tous tout à fait épiques. Ces sujets violents sont abordés de manière délicate et mélodique, en soi rien de nouveau sous le soleil pour Summoning. "Silvertine" enchaîne, et on retrouve une structure qui nous est déjà plus familière. Une symphonie d’instruments en tout genre se livre à des expérimentations poussées, sur un lit de guitare saturée au son grinçant. Le chant est le bagage ultime pour le voyage où Summoning compte nous emmener. Malgré l’amour que je porte à ce morceau, je dois bien reconnaître qu’il manque ce moment d’epic-ness qui caractérisait jadis les compositions des Autrichiens. Ici, on se balade en terrain à la fois tortueux et enchanté, mais sans jamais rencontrer le dragon. Schématiquement. Ainsi on perçoit encore cette linéarité, cette absence de risque, de petits passages où après les avoir écoutés, on se dit "Mon dieu, que vient-il de m’arriver ?". Mais je le redis, je prends un réel plaisir à écouter cette composition où je parviens tout de même à m’évader, et mon périple va se poursuivre avec "Carcharoth". Ce morceau de prime abord empreint de nostalgie, va prendre une dimension grandiose, enveloppé d’un nuage d’onirisme. Le chant se fait plus présent, et nous conte son histoire d’une voix relativement claire pour du black metal et en arrière-fond, laissant ainsi la place à la symphonie qui se joue.

Il semblerait cependant que "With Doom We Come" n’a pas joui partout d’un accueil aussi chaleureux que le mien, il est jugé décevant et loin derrière les chefs d’œuvre du passé. Je trouve cette critique peut-être un peu dure, même si je reconnais que cet album fait preuve de quelques faiblesses, de faux pas et autres pièges artistiques dans lesquels le groupe n’était pas tombé quelques années auparavant. "Herumor" et "Night Fell Behind", qui malgré le fait que ce soit les morceaux les plus courts de l’album, sont au final ceux qui se traînent le plus en longueur. Ils sont comme dépourvus de relief, il n’y a aucune mise en avant et encore moins de prises de risques. Encore une fois je déplore ces structures musicales à répétition, utilisées de manière exagérée, alors que le black atmosphérique se définit également par un juste équilibre des choses et des éléments, pour créer une aura aérienne et magique. Summoning a légèrement glissé vers la facilité, mais a rebroussé chemin juste à temps pour nous délivrer "Mirklands" et "With Doom We Come", les deux derniers morceaux de l’album. Protector et Silenius ont mis le paquet : ces deux mastodontes de onze minutes allient tous les atouts de Summoning. Leur délicatesse et leur sensibilité sont exacerbées par ces fameuses montées en puissance tant attendues, mais surtout par une exécution parfaite. La nappe instrumentale est impressionnante et tous les sons se complètent, de façon à créer un ensemble harmonieux. On frôle tout de même le trop plein sonore, un instrument de plus aurait très certainement détruit cet équilibre. Ainsi, "With Doom We Come" est la consécration de l’album. Il va sans dire que sa place dans l’opus est entièrement stratégique, et ça fonctionne à merveille. Le summum est atteint dans ce morceau, tant instrumental qu’émotionnel.

"With Doom We Come" est un album très bien construit et appréciable. Il parvient à nous faire voyager, sans toutefois nous emmener dans des contrées aussi lointaines et idylliques que ces prédécesseurs. Certaines compositions peuvent être poussives dans leur instrumentalisation et leur exécution, mais cela ne suffit pas à me lasser. Que l’on soit un fan de Summoning ou pas, c’est un album à écouter.


Candice
Janvier 2018




"Old Mornings Dawn"
Note : 15/20

Le duo composé de Silenius et Protector formant le groupe devenu culte Summoning est de retour pour un nouvel album "Old Mornings Dawn" chez Napalm Records. 7 longues années sont passées après "Oath Bound" et on a enfin de quoi se mettre sous la dent. Depuis 1993, les deux Autrichiens oeuvrent dans un black metal ambient et épique avec des élans mélodiques et grandioses propres au groupe.

Cet opus de 8 titres commence par une intro plutôt angoissante, "Evernight". La musique est lugubre avec des murmures quasi-enfantins assez flippants. Puis, cela devient plus épique avec des percussions et des chorus mis en avant. Avec le second titre "Flammifer", on n'a pas de grands doutes, c'est bien du bon Summoning comme on l'aime. Les ambiances flottantes et sombres en même temps sont rejointes par des guitares tranchantes. Il y a des mélodies répétitives qui rentrent très facilement en tête, entrecoupées par des passages plus calmes faisant respirer le morceau. "Old Mornings Daws" est plus enjoué au son des trompettes et autres instruments rythmant ce morceau médiéval. On découvre ensuite le chant black et les guitares mises plus en avant. Ce titre est peut-être moins mélodique et atmosphérique mais cela reste pêchu.

Un superbe riff répété, puis des percussions avec plusieurs instruments viennent s'ajouter pour constituer un ensemble touchant et délicat dans "The White Tower". Le tout est assez hypnotique et envoûtant. Ainsi, nous fermons les yeux et nous laissons porter par les flots enchanteurs de cette musique. La chair de poule ne se fait pas attendre d’ailleurs. "Caradhras" a des sonorités plus asiatiques faisant un peu mal aux oreilles à quelques moments dans les aigus ! La suite est plus conventionnelle et tourne à l'oriental. Quel titre étrange ! On se lasse vite cependant et on perd le fil. Composé de lourdes percussions, on se croirait dans un rituel funèbre avec "Of Pale White Morn". Et effectivement, ce morceau se révèle bien sombre et tortueux, bien qu'il y ait toujours une atmosphére épique. Il y a comme un froid, une émotion vive et triste dans ce morceau. Planant et répétitif, "The Wandering Fire" est assez entraînant puis plus posé et atmosphérique. "Earthshine" est aérien avec les guitares plus accentuées et un chant torturé, sinon c'est un bon titre mais qui n'amène rien de nouveau.

C'est de toute évidence un bon album à écouter mais il manque une pointe de nouveauté et le petit plus qu'il y avait dans certains albums.


Nymphadora
Mai 2013


Conclusion
Le site officiel : www.summoning.info