Le groupe
Biographie :

Sulphur est un groupe de black / death metal norvégien formé en 1999 et actuellement composé de : Martin Lynn (guitare / ex-Evig Hat), Øyvind Madsen (guitare, clavier, programmation / Vulture Industries, ex-Deathcon), Thomas Skinlo Høyven (chant), Vegard Hovland (basse) et Erik Hæggernes (batterie / ex-Bourbon Flame, ex-Aeternus, ex-Gorgoroth, ex-Deathcon). Sulphur sort son premier album, "Cursed Madness", en Janvier 2007 chez Osmose Productions, suivi de "Thorns In Existence" en Novembre 2009 chez Dark Essence Records, et de "Omens Of Doom" en Février 2016 chez Dark Essence Records.

Discographie :

2007 : "Cursed Madness"
2009 : "Thorns In Existence"
2016 : "Omens Of Doom"


La chronique


Sulphur est un groupe norvégien de black / death signé sur Dark Essence Records. Et c’est donc le moment parfait pour vous faire l’instant publicité. Ce label, basé à Bergen donc, regorge de groupes extraordinaires et je ne peux que vous conseiller d’y jeter une oreille, vous y ferez sans doute des découvertes sympathiques. Le cas Sulphur est un peu spécial, le groupe ayant été absent pendant pas mal de temps. Ils avaient pourtant commencé à se faire une petite notoriété en tournant avec Taake, Helheim et Vulture Industries (que des groupes signés sur Dark Essence, ce qui prouve ce que je vous racontais à l’instant), mais leur principal compositeur faisant parti de Vulture Industries et étant foutrement occupé... la baisse d’activité s’explique, somme toute, assez facilement.

Commençons donc sans plus tarder avec "The Force Of Our Fall". Et ce titre résume en quelques secondes ce qui va se passer sur cet album : des choses étranges. On est face à des sonorités très spéciales et inattendues. Et le rendu final est très surprenant, entre mélodie totalement psychotique et vocaux agressifs. J’avoue, j’ai froncé un sourcil à ma première écoute en me demandant où le groupe voulait en venir. Le tout me semblait être un joli foutoir. C’est donc un peu décontenancée que j’aborde "Gathering Storms". Ici, on trouve une structure plus musicale plus basique mais plus maîtrisée. Et c’est là que Sulphur nous révèle des solos de toute beauté, et un côté mélodique que je n’aurais pas soupçonné au premier abord. Mon sourcil se rabaisse. J’y ai même trouvé un petit côté Enslaved. Mais je salue l’ingéniosité de Sulphur sur ce titre. Le final du morceau est d’ailleurs de toute beauté. Poursuivons donc avec "The Devil’s Pyre". Et mince, les vocaux ! Je commence vraiment à les apprécier. Mais ce qui est le plus remarquable ici, c’est qu’on note une nouvelle fois que Sulphur est en mode électron libre. Ils ont décidé de se libérer de tout carcan musical qui aurait pû restreindre leur liberté artistique, et résultat le tout sonne foutrement original et fantasque. C’est un travail tout en nuances et en variantes auquel on assiste ici. Tout comme avec "Plague And Pestilence" où on retourne vers une ligne directrice plus brutale, mais où on peut sentir une certaine influence venant du hard rock.

Suit "Omens Of Doom" qui pour moi est un titre totalement hallucinatoire. Je m’explique. Avec les changements de tempo aussi inattendus qu’originaux, on a l’impression d’être coincé dans une spirale infernale qui tourne à la vitesse d’une centrifugeuse et qui nous laisse totalement perdus. Et j’ai adoré cette impression. Les vocaux ont aussi un côté assez cérémonial, ce qui renforce cette impression de folie brute. C’est peut-être ça d’être mis au contact du soufre trop longtemps. Bon d’accord, je remballe ma blague. Vient ensuite "Rise Of The Mushroom Clouds" qui s’ouvre sur un clavier inquiétant au possible. Et là par contre, j’ai vraiment ressenti le côté Enslaved. Mais sur ce morceau long de huit minutes, aucun repos n’est accordé à l’auditeur. Il s’agit sans doute de mon titre préféré sur cet album, car j’y ai véritablement ressenti l’intensité que Sulphur cherchait à communiquer. Et il y a toujours cette impression de folie profonde qui habite chaque note et chaque solo, et c’est foutrement spécial à écouter. Et en général, ce qui est spécial me plaît. Parlons ensuite du titre final "Alt Svarter", seul titre à être interprété en norvégien donc. Et bizarrement, il s’agit aussi d’un des titres les plus aboutis de l’album. J’ai même eu l’impression que le vocaliste croyait davantage en ce qu’il racontait parce que justement il utilisait sa langue maternelle, et au final ça ne serait pas étonnant. Il est toujours plus facile de transmettre une intensité en utilisant sa propre langue. Bref, un titre abouti et travaillé qui clôt l’album sur une note largement positive.

Sulphur réussit donc son retour avec ce nouvel album. J’ai nettement ressenti l’impression d’un groupe en évolution totale, qui cherchait à se libérer de ses limites habituelles. En découle une liberté assumée, et une folie qui se ressent presque dans chaque morceau. Je pense que c’est un album qui mérite plusieurs écoutes, la première pouvant être déconcertante et nous perdre. Mais à chaque écoute, les morceaux se révèlent dans toute leur diversité et leur richesse, et on reste surpris du travail qui a été abattu par Sulphur. Je suis donc réjouie de les revoir en activité, cet album étant définitivement celui qui m’a le plus convaincu dans toute leur discographie. Un très bel effort.


Velgbortlivet
Avril 2016


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.sulphurnorway.bandcamp.com