"Darkanakrad"
Note : 17/20
Nouvelle aventure pour SuidAkrA. Créé en 1994 par Arkadius Antonik
(guitare / chant / clavier, Realms Of Odoric), le groupe aujourd’hui complété par Sebastian
Jensen (chant clair / guitare), Ken Jentzen (batterie, Exit Smashed, ex-Human Debris) et
Hauke Oje (basse, Black Sunfire) dévoile "DarkanakraD", son seizième album, via MDD
Records.
L’album démarre avec les douces mélodies de "The Weight Of Worlds", mais elles sont
rapidement transformées en violence, notamment lorsqu’elles rejoignent "As Heroes Abide"
où le groupe accélère le pas. Les parties vocales furieuses sont également de la partie,
rendant l’approche saccadée encore plus abrasive, mais le groupe propose également des
passages plus calmes, que l’on retrouve également sur "Unravelling Destinies" où les
harmoniques entêtantes rejoignent un groove accrocheur. Le morceau fait rage jusqu’aux
derniers instants, mais "Seven Sentinels" prend une direction différente, couplant d’abord
chant clair et guitares apaisantes avant de laisser l’agressivité refaire surface pour
développer des riffs entraînants tout en conservant sa touche planante. "A Tainted Dominion"
explose assez rapidement après avoir débuté, couplant son death mélodique ravageur à
des influences plus calmes et teintées de folk, mais le titre passe relativement vite et nous
abandonne sur "Ashes Of Truth", où guitares et choeurs nous permettent un moment de répit.
On repart dans l’agressivité épique avec "The Heart of Darkness", composition plus froide et
imposante où les différents hurlements rivalisent avec les leads perçants pour créer un
climat plus oppressant, mais quelques percussions nous emportent vers l’énergique "The
Last Guardian" et à ses touches enjouées. Les éléments plus bruts et lourds font tout de
même partie du paysage, mais les mélodies sont clairement l’élément principal du morceau,
allant jusqu’à adoucir le final pour laisser "Cruinnath's Breath" accentuer le contraste et placer
ses riffs tranchants, mais également ses parties vocales puissantes. Retour à la quiétude
avec "In Shadows Deep", quatre minutes de sonorités rassurantes où guitares et claviers se
mêlent jusqu’à rejoindre "At The Gates Medley", où le groupe rend évidemment hommage au
légendaire groupe suédois du même nom, proposant des riffs directement inspirés de leur
touche furieuse pour clore l’album.
Il n’y a pas de doute, SuidAkrA reste fidèle à ses racines toujours ancrées dans le death
mélodique et le folk metal pour continuer son épopée. "DarkanakraD" nous offre exactement
ce que l’on attend des musiciens, à savoir des vagues de rage et des moments plus
entêtants qui se relaient.
"Wolfbite"
Note : 17/20
SuidAkrA se met à nouveau en marche. Créé en 1994 sous le nom de Gloryfication par
Arkadius Antonik (guitare / chant / claviers, Realms Of Odoric), le groupe subit des
changements de line-up ainsi que de style. Aujourd’hui accompagné par Sebastian
Jensen (chant clair / guitare), Tim Siebrecht (basse / choeurs) et Ken Jentzen (batterie, Exit
Smashed, ex-Human Debris), le groupe nous présente "Wolfbite", son quinzième album,
illustré par Kris Verwimp (Realms Of Odoric).
Après un sample introductif, "A Life In Chains" nous mène dans cet univers sombre et torturé
aux racines folk nordiques. Le titre est lancinant et prenant, offrant des harmoniques parfois
planantes, parfois plus violentes, puis "The Inner Wolf" propose des sonorités plus sauvages
et tranchantes. Les accélérations sont ravageuses et efficaces, promettant des mouvements
de foule importants, ainsi que des séances de headbang intenses sur ces riffs accrocheurs,
alors que "Draconian Slave" est beaucoup plus dansant et accessible, notamment grâce au
chant féminin. Les parties black / death agrémentées d’influences folk sont toujours
présentes, notamment grâce au violon de Shir-Ran Yinon (Eluveitie, Evanescence,
Haggard…). "Faoladh" nous dévoile des sonorités plus lancinantes, que ce soit avec cette
lenteur oppressante ou cette cornemuse, mais également dans ces riffs saccadés et joyeux,
qui sont tout de même contrastés par une certaine noirceur.
"Crossing Over" nous propose des tonalités claires avant de lâcher des harmoniques
mélodieuses et entêtantes pour un long mais prenant titre instrumental, puis "Vortex Of
Carnage" revient dans la rage pure mêlée à des riffs entrainants, des tonalités lourdes et des
leads perçants. "Resurgence" renoue avec la mélancolie et une noirceur entraînante, mais à
nouveau la rage gronde, surmontée par les touches folk épiques. "Redemption" propose une
fois encore ce mélange énergique aux sonorités entrainantes, agrémentées d’une certaine
violence fédératrice, puis la fin de l’album se dessine avec "A Shrine For Ages", la dernière
composition. Une introduction mélancolique, un chant clair, puis la saturation refait surface
tout en gardant ces sonorités lancinantes, qui nous offriront un final planant.
SuidAkrA a expérimenté, SuidAkrA a changé, mais SuidAkrA reste fidèle à ses racines.
"Wolfbite" propose autant d’énergie que de mélancolie, de rage que d'intensité, et la longévité
du groupe témoigne d’une continuité dans cet univers épique.
"Cimbric Yarns"
Note : 08/20
A la base, SuidAkrA est un groupe qui mêle quelques influences black metal à un death
metal mélodique au son folk metal prenant et intéressant. Pour "Cimbric Yarns", son dernier
album, SuidAkrA est devenu un groupe de musique de film à la Seigneur des Anneaux.
Créé en 1994 sous le nom de Gloryfication par Arkadius “Akki” Antonik
(chant / guitare / claviers, Realms Of Odoric), l’homme a très souvent changé de compagnons
de voyage. Actuellement, il est accompagné de Sebastian Jensen (guitare / chant clair) et
Ken Jentzen (basse) suite au récent départ de Lars Wehner, Marius “Jussi” Pesch et
Jan Jansohn.
Pour en revenir à ce treizième album de la prolifique formation, on retrouve
tout de même quelques invités : Marcel Schoenen (ex-SuidAkrA), Tina Stabel, Sascha
Aßbach (Fall Of Carthage) et Matthias Zimmer (Perzonal War) au chant, Shir-Ran Yinon
(ex-Eluveitie) au violon et Catalina Popa (Whispering Woods, Haggard) à la flûte. Et nous
allons à présent écouter "Cimbric Yarns", l’album acoustique du groupe.
L’album commence avec une introduction épique du nom d’"Echtra" qui me met dans de
bonnes dispositions pour apprécier ce moment de douceur en compagnie des Allemands. Et
malheureusement, dès "Serpentine Origins"... Sans vraiment d’originalité, SuidAkrA va
enchaîner les clichés du folk, mais sans la puissance du metal. Et cette puissance, c’est
justement ce qui rendait le groupe intéressant ! Alors non, les chanteurs et chanteuses ne
sont pas faux (quoi que… sur certains passages…), mais l’instrumentale est linéaire et il n’y
a absolument rien qui ressort de ces neuf morceaux. Certains sont plus écoutables que
d’autres, comme "At Nine Light Night" ou "A Day And Forever", mais "Ode To Arma" et "Assault
On Urlár" m’ont profondément ennuyé. Même en alternant chant masculin et chant féminin, il
n’y a que peu d’originalité et de différences palpables. J’ai l’impression de suivre un groupe
d’aventuriers déprimés sur un voyage sans fin durant lequel ils observent la nature. Pendant
près de quarante minutes. "Caoine Cruác", le dernier morceau, sauve un peu la face de cet
album mollasson, mais ne parvient évidemment pas à tout rattraper.
Vous l’aurez sans doute compris, je ne suis pas convaincu par la tournure acoustique. Si en
soi, je n’ai absolument rien contre le metal folk ni le folk acoustique, j’ai été déçu par
"Cimbric Yarns". SuidAkrA est un excellent groupe, et je suis certain qu’un retour au metal
leur sera aisé. Cet album a probablement séduit quelques fans du groupe, mais pour ma
part c’est un non.
"Realms Of Odoric"
Note : 16/20
Mine de rien, c'est le douzième album que nous sort SuidAkrA. Dorénavant, on peut dire que le quatuor germanique a de la bouteille tout en gardant sa notoriété. Surtout qu'avec une sortie d'un nouvel album pratiquement tous les deux ans, on peut penser que les gars habitent dans le studio d'enregistrement. En cette année 2016, le groupe nous présente son nouvel album "Realms Of Odoric".
Si je devais vraiment me souvenir de quelque chose de ce groupe, c'est de son style folk death metal avec un côté bien pêch, sans oublier leurs ballades celtiques, la plupart des pistes étant accompagnées par un chant féminin (et qui d'ailleurs n’apparaît pas avec le groupe sur les dernières photos promotionnelles, invitée de session ou pas ?). Dès l'introduction, SuidAkrA nous ramène à son folk metal avec une introduction mélangeant instruments acoustiques et guitare saturée. Plutôt bon mais pas de réelle surprise. Cependant, la suite avec "The Serpent Within" alternant chant clair et rauque commence à montrer le potentiel du groupe. Même si celle-ci reste classique, on apprécie son efficacité. Quant à la piste suivante, "The Hunter's Horde", on rentre vraiment dans quelque chose de plus sérieux avec des passages taillés pour lie live et d'autres plus calmes, avec un très bon solo de guitare. L'interlude "Creeping Blood" est vraiment excellent, mélangeant à la fois guerre et terreur. Et l'on sent bien qu'au fur et à mesure que les pistes défilent, SuidAkrA nous raconte une histoire. Au sujet des pistes où le chant féminin intervient, pas de grandes surprises mais le plaisir d'écoute y est toujours.
"Realms Of Odoric" garde sa force de pouvoir et s'écoute avec aisance. Une des chansons qui sort vraiment du lot est "Pictish Pride" avec son côté épique à la guitare solo et son refrain en duo qui peut être accompagné en live. Mention spéciale également à "Dark Revelations" qui regroupe tous les meilleurs éléments de l'album en une seule chanson. Folk metal, côté épique et passages à la fois mystiques et sombres font de cette chanson la pièce maîtresse de l'album. Et comme toujours, on n'oublie pas les ballades "Braving The End" et "Cimbric Requiem" qui donnent un air de douceur, toujours dans un esprit celtique. Pour conclure, SuidAkrA a su se renouveler avec "Realms Of Odoric" après s'être quelque peu évaporé sur l'album précédent "Eternal Defiance". Maintenant, je peux dire que la relève de "Book Of Dowth" est bien arrivée.
"Eternal Defiance"
Note : 14/20
Deux années après leur album "Book Of Dowth" auquel j’avais pris beaucoup de plaisir à écouter (pour précision, je découvrais SuidAkrA en même temps), les Teutons sont de retour avec "Eternal Defiance". Que fait SuidAkrA exactement comme style de metal ? Plutôt du death folk bien rentre-dedans avec du chant rauque, clair et une partie avec du chant clair féminin.
En écoutant cet album, je constate que SuidAkrA n’a rien perdu de son énergie : un son toujours propre, des compositions bien carrées, un chant masculin et féminin gardant toujours d’aussi bonnes intonations. Et sans oublier les parties folk avec guitares acoustiques, cornemuses et quelques parties symphoniques entendues régulièrement sur l’album.
Tout cela n’est que du pur bonheur quand je raconte cela mais il y a quand même un défaut qui me gêne énormément. En effet, cela manque d’un certain charisme. Certes, il sera bon pour ceux qui découvriront le groupe avec cet album. Mais de mon côté, je n’ai pas réellement trouvé de réelle originalité comparé à leur album précédent. Autant sur "Book Of Dowth" tout allait bien mais avec "Eternal Defiance", j’ai l’impression d’écouter un deuxième épisode qui ne nous donne pas de réelles surprises.
Pour conclure, même si celui-ci reste agréable dans la catégorie folk death metal, il n’y vraiment pas de quoi s’emballer. Comme pour moi, probablement que cet album vous donnera envie d’écouter le précédent par pure nostalgie.
"Book Of Dowth"
Note : 16/20
Groupe de death folk metal mélodique venant des contrées Germaniques, le groupe SuidAkrA a la discographie bien chargée se prépare à guerroyer et à nous faire rêver. Dans une introduction à la cornemuse rattrapée par un jeu de batterie rythmique et des guitares saturées, celle-ci est de suite accrocheuse annonçant la prochaine bataille du metal. La deuxième piste "Dowth 2059" qui est également le clip furieusement folk death metal (plus death que folk quand même) dégage une excellente énergie avec des chœurs et claviers. Si cette piste n’arrive pas à vous réveiller de votre coma et à brandir vos armes, alors vous pouvez passer votre chemin. La piste suivante "Battle-Cairns" reste dans la même lignée avec une introduction et des mélodies aux guitares plus marquantes. Je précise également que le chant sur ces deux pistes dans les tons rauques rappelle par moments le groupe Equilibrium mais sans en être une copie.
Et pour souffler quelques instants, la ballade mélancolique de "Biróg's Oath" aux guitares acoustiques et finissant dans des guitares saturées est accompagnée uniquement d’un chant clair féminin. De toute beauté, cette chanson se distinguant des autres pistes se reconnaît tout de même dans le style de SuidAkrA. La passion du metal et la ballade folklorique y sont valorisantes avec un très beau final à la contrebasse et au piano. Pour la piste suivante "Mag Mell", c’est toujours une ballade mais cette fois-ci uniquement acoustique avec chant masculin clair et chant féminin clair mais beaucoup plus en recul. Pas la peine d’essayer de vous endormir sur ces deux ballades consécutives, appréciez-les plutôt car SuidAkrA renchaîne sur le death folk metal si bien maîtrisé depuis leur première piste. C’est le cas pour la chanson "The Dark Mound" qui vous donnera les mêmes sensations que les autres pistes metal au chant rauque citées précédemment. Tout en continuant l’écoute, "Balor" est mélange de ballade acoustique et folk metal. L’instrument le plus mis en valeur est la batterie avec son jeu mis au-dessus de l’ensemble de l’instrumentation. Pas désagréable du tout et c’est vraiment une autre façon que nous propose le groupe d’écouter leur chanson. La guitare rythmique et la guitare solo ultra rapide se font vraiment plus que remarquer au point que l’on ne ferait plus du tout attention au chant.
La piste suivante "Stone Of The Seven Suns" est une pièce taillée pour le live surtout quand vous entendrez le refrain qui est le même titre que la chanson. De quoi donner l’envie de lever le poing et de les accompagner. Comme pour l’avant-dernière piste "Fury Fomoraigh", cela reste toujours dans la veine folk metal mélodique guerrière tantôt avec force, tantôt avec passion mais dans une ambiance que SuidAkrA sait maîtriser et saura vous faire aimer. Et pour finir, vous pourrez vraiment vous reposer sur la dernière piste à la guitare acoustique accompagnée d’un clavier sur un fond sonore d’orage qui vous amènera au plus loin des batailles une fois terminées. Pour conclure, cet album est un vrai bijou que j’ai écouté et chroniqué avec passion que je conseille à tous les fans de death folk mélodique metal.