Intéressant, voici le premier mot qui me vient à l’esprit après l’écoute de cet EP de Subdivision. Pas franchement mauvais mais pas totalement superbe non plus, ce "Day 0" alterne entre des longues parties musicales complètement schizophréniques et un chant à la limite d’un thrash metal profond, réhaussé par des parties électroniques omniprésentes.
Le groupe démontre tout au long de ce CD des qualités réelles de composition, avec des parties travaillées et ciselées, un véritable régal musical, mais paradoxalement d'autres parties viennent de temps en temps perturber le travail d’orfèvre réalisé.
Reprenons, après une introduction électronique à base d’ambiances angoissantes et de pianos synthétiques, on enchaîne directement sur un morceau "Nil" lancé par des boucles electro, puis s’enchaînant sur de grandes envolées de guitares entrecoupées de parties avec un chant guttural omniprésent. Les morceaux se suivent entre parties guitares techniques et véritables pièces d’orfèvre, le chant fait des apparitions succinctes et des bases électroniques donnent de la profondeur aux morceaux et une identité propre au groupe en lui-même. Les morceaux sont bien mixés, complets et puissants, le groupe se démarquant d’une manière générale des autres, construisant ses titres, son univers et ses propres codes. L’apport sur le morceau "Impersonate" de Julien de chez All The Shelters n’est pas négligeable avec un autre aspect du groupe et une autre vision que l’on voit, mais Subdivision garde tout de même son identité et sa façon d’écrire et d’amener les morceaux.
Se détachant totalement de la majorité des groupes de la scène française avec sa façon de composer, la technique inclue dans son environnement metal des passages progressifs qui, au fond, ne sont pas totalement inintéressants. Bien mixé et bien exécuté, l’ensemble du CD passe un peu comme une lettre à la poste. Techniquement au-dessus, le groupe va quelquefois s’enfermer dans des méandres musicales un peu trop profondes pour le commun des auditeurs, mais il peut se le permettre.
Bel EP, pas révolutionnaire, mais apportant son lot de nouveautés, proposant un univers propre qui, malgré la technicité de ces musiciens, aurait pu s’avérer très banal si les nappes de synthé ne créaient pas un environnement et n'apportaient pas de la profondeur à l’ensemble. Il manque ce petit quelque chose qui donnerait un regain d’intérêt au groupe.
Le skeud se défendra sur scène et, grâce à l’énergie du live, proposera un univers et une interprétation puissante et technique gagnant l’ensemble du public et de l’auditoire qui, eux, sont encore peut-être sceptiques quant à certains passages.
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