Il était une fois, un groupe carolomacérien pas tout à fait hardcore, pas tout à fait rock, pas tout à fait metal… Ce groupe a un style bien difficile à définir alors pour une fois je vais éviter de coller une étiquette. Disons juste que stories… fait quelque chose d’assez mélodique, parfois calme parfois énervé jamais brutal. Cet EP, c’est six morceaux qui représentent six chapitres qui forment une histoire fictive. Là est tout le concept de stories… (comme son nom l’indique). Je vais donc parler des morceaux dans l’ordre de l’histoire et non pas dans l’ordre d’écoute tout en précisant la description du chapitre donnée par le groupe.

Chapitre 1 : "The Sun" ("Le Soleil") : Le personnage perd sa femme sur un lit d’hôpital, se retrouvant seul avec son fils, tout son monde s’écroule, un futur sombre et dépressif s’impose à lui. Dans ce morceau à l’intro très douce, on peut sentir une colère aller crescendo que ce soit dans la voix de Boris ou dans l’instru. Il ne s’agit peut-être pas du titre le plus convaincant de l’EP mais il ne fait que suivre la logique de l’histoire dans sa manière d’être interprété. Au risque d’insister, stories… a un véritable concept entre les mains et il s’y accroche.

Chapitre 2 : "The Other" ("L’autre") : En pleine dépression, suite à la perte de sa femme, le personnage est entrainé dans les bas-fonds de son désespoir. Faisant le lien avec un personnage décrit dans "The Sun", il finit par admettre qu’il a matérialisé son chagrin, et que celui-ci n’est autre que le reflet de son miroir. Là, ça devient très intéressant ! L’histoire prend un chemin original alors que le chapitre ne racontait qu’une chose banale (triste mais banale). On pourrait presque croire à du Maupassant avec "Le Horla" tant on se pose la question suivante : Le personnage est-il victime de sa propre folie ou fait-il vraiment face à un phénomène paranormal ? (Vous avez 4 heures). Ce qui est bien avec ce groupe, c’est que rien qu’en en sachant un peu plus sur le sens de la musique, toutes les paroles et l’instru prennent naturellement leur sens.

Chapitre 3 : "The Failure" ("L’échec") : Toujours affecté par le décès de sa femme, le personnage remet en question sa foi en Dieu, reprochant à ce dernier de lui avoir pris ce qu’il avait de plus cher. Ce morceau rappelle donc "The God That Failed" de Metallica sur l’idée. Ce morceau me semble moins contrasté que les deux précédents mais c’est tout simplement parce que le personnage est moins perdu, ou en tous les cas il sait ce qu’il veut : s’en prendre à Dieu. Il est désespéré et encore une fois ça se ressent parfaitement. Le groupe sait faire passer les émotions nécessaires et ne me laisse aucune impression de déjà-vu (d’où le fait que ce ne soit pas tout à fait du hardcore).

Chapitre 4 : "The Waiting" ("L’attente") : Les années ont passé, mais toujours affecté, le personnage peine à avancer, ne voulant pas se détacher de ses sentiments pour sa défunte, il ressasse son passé sans vouloir écrire un nouveau futur. Rien à ajouter sur ce morceau, stories… continue sur sa lancée, l’histoire suit sa route.

Chapitre 5 : "The Library" ("La Librairie") : Le personnage peine à trouver sa destinée, perdu dans le peu de choix que lui propose la vie, il finit par trouver son but mais ne peut l’atteindre. Il se résout à imaginer sa vie telle un livre où la fin n’est pas encore écrite. Sans aucun doute mon morceau préféré de l’EP, il est aussi celui qui m’a introduit dans l’univers de stories… et qui m’a fait aimer le groupe dès la première écoute. Il mélange parfaitement tout ce que le groupe peut proposer.

Chapitre 6 : "The Wave" ("La Vague") : Acceptant enfin sa réalité, le personnage fini par avancer mais réalise bien trop tard qu’il a perdu du temps à se morfondre. Le chapitre final, celui qui clôture l’histoire, l’EP et la vie du personnage... C’est le morceau le plus lourd. Le temps presse pour le personnage, il n’a plus de temps, tout est rapide et puis soudain, le silence.