Le groupe
Biographie :

Stillbirth est un groupe de death metal / grindcore allemand formé en 1999 et actuellement composé de : Lukas Swiaczny (chant / Placenta Powerfist), Martin Grupe (batterie / Diaroe, ex-Lethal Dawn, ex-Wounded Entrails, The John Doe Massacre) et Lukas Kaminski (basse / Diaroe, Placenta Powerfist, Omnivores, ex-Divine:Zero). Leonard Willi (guitare / ex-Untethered) et Szymon Skiba (guitare). Stillbirth sort son premier album, "Happy Stillbirthday Party", en 2004, suivi de "Plakative Aggression" en 2009 chez Rotten Roll Rex, de "Endgame Is Near" en 2011, de "Global Error" en Janvier 2015 chez Rising Nemesis Records, de chez "Annihilation Of Mankind" en Août 2018 chez Unique Leader Records, de "Revive The Throne" en Août 2020, et de "Homo Deus" en Avril 2023 chez Distortion Music Group.

Discographie :

2004 : "Happy Stillbirthday Party"
2009 : "Plakative Aggression"
2011 : "Endgame Is Near"
2015 : "Global Error"
2018 : "Annihilation Of Mankind"
2019 : "Back To The Stoned Age" (Compilation)
2020 : "Revive The Throne"
2021 : "Strain Of Gods" (EP)
2023 : "Homo Deus"


Les chroniques


"Homo Deus"
Note : 18/20

Stillbirth frappe à nouveau. Créé en 1999 en Allemagne, le groupe fera une courte pause de 2004 à 2006 avant de revenir sur le devant de la scène. En 2023, Lukas Swiaczny (chant, Placenta Powerfist, Xavleg), Martin Grupe (batterie, Diaroe, live pour Xavleg), Lukas Kaminski (basse, Placenta Powerfist, Xavleg, Sijjeel, ex-Diaroe), Leonard Willi (guitare) et Szymon Skiba (guitare) annoncent la sortie de leur septième album, "Homo Deus", chez Distortion Music Group.

"The Hunt", le premier titre, ne laisse aucun doute : après ce sample introductif alarmiste, le groupe nous attaque à coup de mosh parts bien senties et accrocheuses complétées par des hurlements sauvages et quelques infrabasses. Le son nous mène après un break final à "Disgraced", une composition plus longue mais tout aussi efficace qui laisse aux riffs groovy une certaine liberté, leur permettant d’inclure des leads plus mélodieux et travaillés avant que "Proclaim The Anarchy" ne donne une place importante à la basse, créant des harmoniques entêtantes avant que les vagues de violence ne refassent surface. Les cris massifs rythment la rage entre growl et pig squeal, proposant parfois des influences grind efficaces, puis "Homo Deus", le titre éponyme, placera des leads perçants pour compléter l’agressivité permanente avec laquelle le groupe nous écrase consciencieusement. A nouveau, les mélodies entêtantes vont surprendre, mais elles s’intègrent parfaitement à la déferlante avant que "Slaughtered And Disemboweled" ne vienne prendre part au massacre, ajoutant sa dose de riffs énergiques qui ne manqueront pas de motiver les fosses.

Le groupe nous autorise quelques instants de répit avec l’introduction acoustique de "Rising From The Ashes", puis la rage refait surface avec la saturation qui dévoile une approche légèrement plus old school tout en laissant le mix moderne frapper avant "Autonomous Eradictaion", qui laissera les infrabasses rythmer les vagues de violence. Bomb blast et double pédale se relaye pour ne laisser aucun temps mort à l’auditeur jusqu’à ce que "Seeds Of Judgement" vienne déverser son groove abrasif, qui se transformera sur les mosh parts en véritable rouleau compresseur sauce slamming brutal death. "Descending" laissera les musiciens se déchaîner en proposant tapping et riffs saccadés, complétés par une approche agressive mais toujours travaillée, puis le groupe adoptera des influences blues sur "Tribunal Of Penance". Ce sera forcément surprenant, mais au final, la dimension épique et sombre du son s’associe parfaitement avec les vagues d’agressivité qui suivent, rendant le contraste addictif, laissant finalement "Get Out" clore l’album avec un son doublé de sonorités imposantes qui collent plutôt bien à l’apocalypse que les cinq musiciens alimentent jusqu’au dernier moment.

Stillbirth a toujours manié la violence avec précision et rage, mais le groupe nous montre avec "Homo Deus" son évolution. On retrouve toujours les riffs dévastateurs et les patterns accrocheurs, mais on sent également que le groupe ne se contente pas d’aligner les mosh parts, s’autorisant quelques pointes de technicité.


Matthieu
Mai 2023




"Revive The Throne"
Note : 18/20

Amateurs de furie musicale, Stillbirth est de retour ! Créé en Allemagne en 1999 par Lukas Swiaczny (guitare / chant, Placenta Powerfist), le groupe est contraint à une pause en 2004 puis renaît en 2006 sous l’impulsion de son fondateur. Quelques changements de line-up et six albums plus tard, Lukas passe au chant et est accompagné de Dominik "Pumpa" König (basse / chant), Martin Grupe (batterie), Sims Stürmlinger (guitare), Jens Strack (guitare, Obsolete Incarnation) et Lukas Kaminski (basse, Placenta Powerfist) pour la sortie de "Revive The Throne", leur septième album.

Évoluant dans un mélange entre brutal death, grindcore et slam death, le groupe démarre sans plus tarder avec le sample introductif de "Degraded To Mutilation", un morceau court et entraînant qui nous met tout de suite dans l’ambiance. "Revive The Throne", le titre éponyme, prend la suite, et c’est entre rythmique lourde et dansante, hurlements bestiaux et frappes impressionnantes que le groupe avance. Écrasant tout sur leur passage comme à leur habitude, les Allemands nous offrent quelques secondes de répit grâce au sample de "Degeneration" avant d’étaler à nouveau leurs riffs surpuissants. Pig squeal, screams vicieux et hurlements gutturaux sont au programme, tout comme pour "Mans Tormentor", un titre martial. Alliant rapidité, rage et quelques pointes de technicité, le groupe cale également quelques parties très groovy. On reste dans cette ambiance guerrière pour "Panem Et Circenses", une composition aux parties vocales impressionnantes, même pour les habitués du death metal.

Vous espériez du répit ? Dommage, car "Breed Of Bestiality" revient sur les sonorités les plus grasses et lourdes que le groupe ait pu composer dans sa carrière ainsi que quelques bassdrops pour nous écraser un peu plus. "Eating The Flesh Of The Objector" a visiblement le même objectif, car les coups d’harmoniques mis à part, ce morceau est un véritable tank lancé à pleine vitesse, tout comme "Revolt Of The Weak". Un sample nous laisse quelques secondes pour respirer avant de lâcher les fauves. Blast, riffs sanglants et hurlements sauvages sont à prévoir. Groove et technicité sont les maîtres-mots d’"Echoes Of The Trumpets", un titre à la fois vif de par son côté grind, mais également très imposant grâce au brutal / slam, et le mélange est à nouveau très efficace. On notera la place importante de la batterie pour "Unleash The Mutation", un morceau qui suit aussi la ligne directrice grasse et rapide du groupe, ainsi que cette double pédale en quasi permanence, et on arrive déjà à "Dethrone The King". Ultime composition de l’album, sa seule mission est d’enfoncer une dernière fois le message du groupe à coups de gros riffs.

Pas de doute, Stillbirth est en pleine forme. "Revive The Throne" le prouve à de multiples reprises, le groupe revient plus puissant que jamais, et il est possible que le duo de bassistes ne soit pas étranger à cette nouvelle lourdeur pachydermique !


Matthieu
Août 2020




"Annihilation Of Mankind"
Note : 16,5/20

Stillbirth, c’est tout un poème, un groupe de goût. Déjà, la pochette d’"Annihilation Of Mankind" sème la confusion et le doute. Est-elle simplement géniale ou purement risible ? Non mais c’est vrai, un guerrier post-nucléaire avec son masque à gaz qui tient une tête de saurien sur une lance, au milieu d’un champ de ganja, dans une ville désolée, entouré de bestioles mutantes… Très conceptuel tout ça. En revanche, même si visuellement c’est douteux, Stillbirth à de quoi rassurer l’auditeur avec le contenu de sa nouvelle galette.

Musicalement, le groupe propose un mix très équilibré de deathcore et de slam death. Quand je parle de deathcore, c’est pour les côtés les plus couillus du style, n’imaginez pas un truc dans le genre de Bring Me The Horizon. Stillbirth, c’est des mecs pas contents qui ont tout simplement décidé de perturber vos petites oreilles grâce à un afflux incessant de riffs, de breaks, de syncopes, de breakdowns, de blasts, de variations rythmiques surprenantes et de voix multiples toutes plus violentes les unes que les autres. L’écoute est intense car ces mercenaires allemands proposent un patchwork metallique au premier abord indigeste, mais à terme fichtrement entraînant. Parfois, la manière de sauter du coq à l’âne fait penser à Cryptopsy, le côté brutal death en moins.

Le son est bon, la prod’ est efficace, l’équilibre des éléments de la batterie est bien homogène et les guitares, râpeuses comme du papier de verre, sont suffisamment puissantes et graves. La basse parvient à trouver sa place et apporte toute la profondeur nécessaire à ce genre de musique. Encore une fois, Unique Leader se fend d’une nouvelle signature qui vient gonfler les rangs des super nouveaux groupes de metal brutal. Pas moins de 12 titres jalonnent ce nouveau méfait, au profit de 43 minutes intenses et stimulantes. A la rigueur, pour titiller, je dirais que le seul bémol à "Annihilation Of Mankind", c’est qu’il manque ce petit je ne sais quoi qui fait basculer l’appréciation "bon album" vers "album excellent", même s’il n’est pas loin d’y parvenir ! Il faut dire que les mecs essayent des tas de trucs, ils expérimentent plein de structures, de tempos, et préservent l’écoute sans rendre la musique indigeste pour autant. On perçoit quelques plans qui sonnent vraiment cliché deathcore, mais cela reste suffisamment épisodique pour éviter d’entacher la qualité de la musique. Franchement, mention spéciale au chant, dont les voix d’évier qui dégorge, les screams, les growls et tout le bordel, sonnent monstrueusement bien. Le gars possède une palette d’expression assez incroyable, on n’est pas loin d’un Julien Truchan dans le genre. Tiens, d’ailleurs puisqu’on en parle, y'a des petits relents de Benighted dans tout ce fatras.

Pour conclure, voici un autre album qui n’est pas là pour le bien de notre portefeuille. Il en sort tellement en ce moment que ça devient délicat d’arriver à boucler les fins de mois. Encore un excellent groupe de death qui concilie puissance, gros son et groove !


Trrha'l
Janvier 2019




"Global Error"
Note : 19/20

Sortez les bavoirs. Après quelques années d'absence, le groupe le plus raffiné que l'Allemagne ait connu revient avec une véritable bombe nucléaire. Stillbirth, ce sont d'anciens membres de Bereaved, Eradicator ou Laid In Ashes, qui viennent te poser un bon gros death bien crade, le tout bien arrosé d'une énorme (et nouvelle) voix on ne peut plus gutturale, qui n'aura rien à envier aux pires groupes de gore grind.

Vous savez, le gore grind, ce sont tous ces groupes aux noms tous plus dégueulasses les uns que les autres, composés de mots comme "vomi", "intestins", "avortement" ou encore "placenta." Je vous laisse le soin de traduire en anglais. Bref, tout un tas de groupes qui ont comme atout cette terrible voix capable, comme celle de Stillbirth, d'envoyer d'énormes pig squeals à longueur de chansons. Des groupes comme Vomitory, Vulvectomy, Through The Eyes Of The Dead, ou bien pire encore, Parasitic Ejaculation, Fermented Masturbation ou pourquoi pas Visceral Disgorge etc… Bref, amis de la poésie, vous l'aurez compris, ces groupes offrent tout ce qu'il y a de plus sale dans le metal, et ils le font très bien.

Mais Stillbirth, notamment grâce à son nouveau chanteur, Fabian Wallenfang, parvient à rester du côté du death. Jamais cet album ne commet l'erreur de basculer du côté obscur d'un grind quelconque. Pourtant, derrière de puissants riffs de death (le début de la chanson "Global Error" m'a fait penser à "In Shadows And Dust" de Kataklysm), une grosse voix parvient à imposer ses entrailles et réussit à nous écraser les tympans en s'étripant l'oesophage. Cette lourde voix sait aussi faire place à des moments plus mélodiques, qui certes ne sont pas très techniques, mais ont au moins le mérite d'être beaucoup plus propres et parfaitement enregistrés (contrairement à tout ce délicieux vomi auditif que l'on peut trouver dans le grind). La pire (et donc la meilleure) piste pour moi est "Mothertrucker", dont le calme début laisse rapidement place à une extrême violence, un vrai déchaînement de rage intestinale, et surtout d'hurlements dignes des meilleurs étranglements de cochons de basse-cour.

On ne peut donc que s'incliner devant ces 12 terribles pistes, qui pour la plupart dépassent les 3 minutes, ce qui nous confirme que nous sommes bien face à du death et que l'ingrédient porn grind n'est que le petit plus germanique. La quasi-perfection ne s'arrête pas là, le talent peut encore nous surprendre. En effet, la pochette de cet album est tout simplement magnifique ! Loin des couleurs fades du black metal, encore plus loin de ces noms de groupes de grind gribouillés en guise de pochette, et même tout aussi loin de ces pochettes death qui se ressemblent toutes plus ou moins, on a ici un somptueux mélange de couleurs vives représentant une grenouille géante prête à dévorer la ville, comme cet album nous déguste les oreilles.

Amis de la poésie, foncez vous régaler et avec cette onctueuse découverte qui ne laissera pas vos anus indifférents ! Bon appétit.


Grouge
Mars 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/stillbirthparty