Le groupe
Biographie :

StarGazer est un groupe d'avant-garde death / black metal australien formé en 1995 et actuellement composé de : The Great Righteous Destroyer (basse, chant / Cauldron Black Ram, Martire, Misery's Omen, Mournful Congregation, ex-Lord Of The Command, The Esoteric Connexion, ex-Johnny Touch), The Serpent Inquisitor (guitare, chant / Cauldron Black Ram, Intellect Devourer, Johnny Touch, Martire, Misery's Omen, ex-Lord Of The Command, ex-Myrddraal, ex-Denouncement Pyre) et Khronomancer (batterie / Altars, Sarsekim, Tzun Tzu). StarGazer sort son premier album, "The Scream That Tore The Sky", en Janvier 1995 chez Agonia Records, suivi de "A Great Work Of Ages" en Août 2010 chez Profound Lore Records, de "A Merging To The Boundless" en Décembre 2014 chez Nuclear War Now! Productions, de "A Merging To The Boundless: Void Of Voyce" en digital en Mai 2017, et de "Psychic Secretions" en Décembre 2020 chez Nuclear War Now! Productions.

Discographie :

2005 : "The Scream That Tore The Sky"
2010 : "A Great Work Of Ages"
2014 : "A Merging To The Boundless"
2017 : "A Merging To The Boundless: Void Of Voyce"
2020 : "Psychic Secretions"


Les chroniques


"Psychic Secretions"
Note : 16/20

L'Australie nous a toujours fourni des groupes de metal complètement dingues et StarGazer ne fait pas exception à la règle. "Psychic Secretions" est son quatrième album en quinze ans et sa première démo est sortie il y a vingt-cinq ans, autant dire que le groupe prend le temps de peaufiner ses morceaux. Et vu l'espèce de death / black technique et barré que pratique StarGazer, je veux bien croire que tout ça ne se compose pas en un claquement de doigts.

Prévenons tout de suite qu'il va falloir avoir l'esprit ouvert et écouter "Psychic Secretions" une paire de fois avant de comprendre de quoi il en retourne. La musique de StarGazer en général est tellement riche qu'il y a des détails à débusquer partout et les premières écoutes ne vont clairement pas tout vous révéler. Il y a du death technique et jazzy à la Atheist, du thrash technique et du black metal là-dedans. "Simulacrum" fait office d'intro et nous accueille avec une minute assez planante qui distille de bien belles mélodies et qui crée un sacré contraste avec ce qui nous arrive sur la tronche après ça. "Lash Of The Tytans" commence lui aussi de manière très mélodique avec des relents qui me rappelleraient presque les premiers Iron Maiden ! Le riff qui suit est par contre bien death / thrash et les blasts ne trompent pas sur la marchandise. La production est redevenue plus sèche et old school et on est heureux d'entendre que l'horrible réverbe de "A Great Work Of Ages" n'est pas revenue. La basse fretless est toujours bien mise en avant et rappelle là aussi les groupes de death technique fin 80 / début 90. "Star Vassal" la met d'ailleurs bien en valeur et le morceau fait la part belle aux structures intriquées. La musique de StarGazer va bien plus loin que l'hommage aux grands du death technique old school, ces Australiens développent un univers plutôt étrange et le mélange entre les passages techniques et les ambiances malsaines et presque cosmique crée un ensemble saisissant. "Psychic Secretions" est un véritable ovni et si on peut lui reconnaître certaines influences, il est bien difficile de le ranger dans une case et d'y coller une étiquette.

"The Occidental Scourge" commence comme du vieux black metal mais repart vite dans ces fameuses structures complètement folles et difficiles à suivre. Si le groupe se coltine le qualificatif d'avant-gardiste, ce n'est pas pour rien et vous allez vite le comprendre en vous perdant dans les méandres de "Psychic Secretions". StarGazer passe d'un registre à l'autre sans prévenir, fait passer les ambiances du chaud au froid plusieurs fois par morceaux, bref le groupe ne vous facilite pas la vie. La production sèche est à des années-lumière de ce qui se fait en ce moment et c'est une bonne nouvelle, elle permet d'entendre toutes les finesses d'un album qui n'en manque pas. Rien que le jeu du batteur est impressionnant et regorge de petits détails qui montrent à quel point le groupe travaille sa musique, le moindre coup de cymbale est à sa place et rien n'est laissé au hasard. Un travail impressionnant qui mérite d'autant plus votre intérêt et votre attention, il y a tellement de groupes qui se contentent de ressortir des formules toutes prêts que lorsqu'on en tient un qui préfère mijoter sa propre recette il ne faut pas le laisser passer ! "Pilgrimage" qui ferme l'album avec près de sept minutes au compteur nous balance des mélodies aussi belles que planantes et nous fait entendre un chant clair surprenant après la violence de ce qui a précédé. Une fin d'album qui nous renvoie à ce que le progressif des années 70 a fait de plus habité et éthéré. Même si la deuxième moitié montre un côté plus extrême et ramène une ambiance malsaine et rampant, la surprise reste agréable.

Un nouvel album qui prouve que StarGazer reste un groupe à part et totalement barré. Tout le monde n'accrochera pas à ce mélange de death, de black, de progressif des années 70 mais ça fait toujours du bien d'entendre quelque chose qui sort des sentiers battus. D'autant que StarGazer a un certain talent pour nous créer des ambiances malsaines et bizarres plantées dans des morceaux à tiroirs qui vous demanderont bien plus d'une écoute pour être cernés.


Murderworks
Avril 2021




"A Merging To The Boundless"
Note : 18/20

Les Australiens de StarGazer sont des musiciens très actifs que ce soit dans ou en dehors du groupe. On pourrait penser le contraire en regardant leur courte discographie qui ne compte que trois albums en vingt années de carrière mais ce n’est pas vraiment le cas. En effet, ils veulent une perfection ultime dans leur musique, ils soignent donc à l’extrême chaque détail, ce qui obligatoirement prend plus de temps. Les trois membres nous offrent ainsi après 4 ans d’attente "A Merging To The Boundless" chez Nuclear War Now! Productions.

Durant l’écoute des 7 titres, on constate que le groupe est toujours en évolution et à côté de cela, on reconnaît totalement et facilement sa musique. Mais attention, si elle se reconnaît assez vite, la musique est loin d’être “facile”. La technicité est de haut vol avec notamment le bassiste qui ne fait pas semblant ! La basse est assez en avant et on distingue de nombreux solos et parties complétement folles. Cela donne une superbe couleur aux morceaux qui vivent vraiment. Et c’est aussi grâce à des riffs et ambiances originaux et le plus souvent décalés.

Ainsi, chaque titre est différent, chaque titre nous étonne comme "Black Gammon" qui est très old shool avec un chant parlé et qui n’est absolument pas mélodique, ressemblant plus à une démonstration. A l’opposé total, "Old Tea" se veut posé avec des passages plus aériens, avec plus de place pour les mélodies, et "An Earth Rides Its Endless Carousel" qui est léger et atmosphérique dans une simplicité faisant respirer l’album. Les structures sont, elles, très progressives et il est dur de donner un style précis à StarGazer mais le black / death avant-gardiste le représente plutôt bien. La plus grande partie des morceaux contient des passages planants et atmosphériques. "The Grand Equalizer" représente alors le sommet de leur art et le point culminant de cet opus avec 11 minutes qui ne sont pas de tout repos. On passe de riffs lumineux et de parties atmosphériques à des passages bien glauques et pesants. Et la structure est une fois de plus complétement déstructurée avec des parties plus développées dues à la longueur du titre. Le groupe sait aussi faire dans le rentre-dedans et le violent avec "Ride The Everglade Of Rogniroro", "Incense And Aeolian Chaos" et avec "A Merging To The Boundless"” dans une veine plus death.

Tantôt technique, tantôt atmosphérique, leur musique black / death est en fait une sorte de génie en constante évolution. Le groupe se renouvelle ainsi à chaque titre en gardant un fil conducteur. C’est alors une musique complétement barrée mais extrêmement structurée et encadrée. Ils savent où ils vont et ont tout compris. Ce sont d’excellents musiciens qui savent composer des morceaux riches, denses et accrocheurs, gardant l’auditeur jusqu’à la dernière seconde. Ils jouent cependant une musique assez particulière qui peut déranger ou tout simplement déplaire à certaines personnes, mais même si le “concept” ne leur plaît pas, elles ne pourront nier le talent et l’originalité mis en œuvre dans cet album parfaitement abouti.


Nymphadora
Décembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/pages/stargazer/292821067421712