Le groupe
Biographie :

La genèse de Spheric Universe Experience remonte à 1999, lorsque le guitariste Vince Benaïm décide de créer un groupe de metal progressif en s’associant à deux amis de longue date, le batteur Sam et le bassiste John Drai. Ensemble, sous le nom de Gates Of Delirium, ils se produisent dans différents clubs du Sud de la France, leur région d’origine. Cependant, la formule "trio" leur impose beaucoup trop de limites, et le recrutement d’un clavier et d’un chanteur devient vite une priorité afin que le groupe puisse enfin développer son propre répertoire. C’est ainsi qu’en 2001, ils sont rejoints par Alex au chant et Fred Colombo aux claviers. Optant pour le nom d’Amnesya, le quintette donne beaucoup de concerts et enregistre une première démo. Mais des divergences musicales troublent rapidement cette toute nouvelle association. En Août 2002, Vince, John et Fred décident de quitter Amnesya pour former Spheric Universe Experience.

Discographie :

2003 : "The Burning Box" (Démo)
2005 : "Mental Torments"
2007 : "Anima"
2009 : "Unreal"
2012 : "The New Eve"
2022 : "Back Home"


Les chroniques


"Back Home"
Note : 16/20

Les dernières nouvelles que l'on avait reçues de Spheric Universe Experience remontent à la sortie de "The New Eve" en 2012. Dix ans plus tard, ils reviennent enfin avec un nouvel album nommé "Back Home" pour nous remettre une bonne dose de metal progressif avec un petit pavé de soixante-dix minutes.

"The New Eve" nous faisait entendre un metal prog technique et puissant qui ne cachait pas l'influence d'un certain Dream Theater mais qui se faisait plus accrocheur et direct. On ne change pas de registre avec "Back Home" et on retrouve très vite cette orientation avec "Final Fate" qui se fait d'entrée de jeu technique et touffu avant de partir sur de gros riffs que n'aurait pas renié Symphony X. Donc oui, on sent encore les influences de deux mastodontes du metal prog mais ce n'est pas trop gênant d'autant que c'est assez fréquent dans ce style qu'ils ont marqué au fer rouge. On garde donc cette orientation puissante et accrocheuse qui permet de ne pas perdre le fil malgré des morceaux assez longs. La technique trouve plus d'une occasion de se manifester mais Spheric Universe Experiment garde la mélodie au premier plan et les plans les plus touffus ne sont là que pour apporter une profondeur supplémentaire. Si dix ans se sont écoulés depuis "The New Eve", le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule pour autant et suit la voie tracée en 2012. Le fait que la composition s'est étalée sur cinq ans a évidemment permis au groupe de peaufiner ses morceaux et de rendre le tout encore plus varié et cohérent. On a droit plus d'une fois à des passages tordus et barrés qui débarquent sans prévenir, comme sur "Senses Restored" mais cela ne donne jamais l'impression d'être incongru. Cela reste assez classique pour le genre mais c'est travaillé, bien foutu et systématiquement accrocheur donc on passe sans problèmes sur le fait que les influences se reconnaissent facilement. Un pardon accordé d'autant plus facilement que le groupe développe aussi quelques ambiances épiques ou orchestrales et amène donc sa patte sur cet album concept qui voit des explorateurs de l'espace revenir sur Terre.

On a même droit à une agressivité surprenante sur "Defenders Of Light" qui se montre très nerveux et puissant tout en gardant une fois de plus cette orientation mélodique et accrocheuse. Un petit coup de boost bienvenu qui confirme que le groupe ne se refuse rien et varie les ambiances en n'hésitant pas à verser dans des registres différents. C'est en général léger mais il y a régulièrement quelques passages qui viennent briser la routine en balançant des ambiances plus sombres, plus néoclassiques ou tout simplement plus agressives et metal voire même plus synthétiques, épiques et froides pour les instrumentaux "Synchronicity" et "The Absolution Pt1". Quelques blasts se glissent même vite fait sur "Of The Last Plague", ce qui est moins étonnant quand on sait que c'est cette fois la machine Romain Goulon qui maltraite les fûts. Le niveau technique de tous les membres est affolant de toute façon et malgré ça, "Back Home" ne vire jamais à la démonstration et garde toujours l'efficacité en ligne de mire. Que ce soit par de bons gros riffs de bûcheron ou des lignes vocales qui vous entrent dans le crâne, Spheric Universe Experience trouve toujours un moyen de vous accrocher l'oreille. Une fois de plus, la production est claire, suffisamment propre et puissante pour que tout ça sonne bien et que l'on n'ait pas besoin de tendre l'oreille pour distinguer ce qui est joué et par qui. La variété de l'ensemble et les différentes ambiances posées sur "Back Home" permettent de faire passer la pilule des soixante-dix minutes plus facilement, on ne s'ennuie pas et le groupe place assez de changements de ton pour capter l'attention du début à la fin.

Un nouvel album qui s'inscrit donc dans la lignée de son prédécesseur avec un metal progressif puissant, mélodique, accrocheur et évidemment technique. Spheric Universe Experience garde donc avec "Back Home" un cap fixé sur l'efficacité et si les influences des grands se font encore sentir, le groupe réussit quand même à développer son petit univers et à donner vie à son concept.


Murderworks
Août 2022




"The New Eve"
Note : 16/20

Vous reprendrez bien encore une petit dose de prog ? Cette fois c'est le quatrième album des Niçois de Spheric Universe Experience qui est au menu, dont vous avez déjà dû au moins croiser le nom. Les trois premières réalisations avaient en effet bénéficié de retours plutôt positifs, même si j'avoue ne m'être jamais penché très sérieusement dessus. C'est l'occasion rêvée de voir ce que ce groupe a dans le ventre autrement qu'avec des morceaux en vrac, place donc au petit nouveau nommé "The New Eve".

Et honnêtement leur bonne réputation n'est pas usurpée, même si le couplet du titre d'ouverture de ce nouvel album m'a un peu fait peur. Pas qu'il soit mauvais loin de là, mais il m'a méchamment rappelé "As I Am" de Dream Theater. Mais bon c'est un peu l'influence obligée quand on pratique un metal prog relativement couillu, et en dehors de ces lignes de chant il n'y a rien de vraiment flagrant niveau ressemblances. D'autant que le morceau est tout de même très bon, avec un refrain accrocheur et d'excellentes mélodies. Constat que l'on peut faire pour la totalité de l'album, on n'est donc pas en présence de la branche la plus démonstrative du prog. Même si le niveau technique des musiciens est excellent, ils savent ne pas en abuser et garder des structures cohérentes. Bon point puisque certains groupes dans ce style ont tendance à partir dans tous les sens, au point que certains donnent l'impression de faire des jams géantes.

Pas de ça chez Spheric Universe Experience, arrivés au quatrième album ils ont eu le temps de faire mûrir leur formule. Et ce nouvel album est quand même diablement efficace, du genre à vous faire taper du pied en vous enfonçant des mélodies dans le crâne à coups de marteau. Malgré une durée avoisinant souvent les 6 minutes le groupe ne nous perd jamais en cours de route, il y a toujours des passages auxquels s'accrocher. Les habitués du genre trouveront vite leurs marques, mais même les néophytes pourront vite apprécier cet album sans avoir besoin de se forcer à l'écouter 230 fois pour espérer y comprendre quelque chose. Et quand on connaît un peu le genre on sait que ce n'est pas si simple que ça de trouver le bon équilibre, le juste dosage entre la complexité rythmique propre au prog et les mélodies accrocheuses. Eux ont réussi à le faire et l'album s'écoute assez facilement tout en étant assez riche pour nous tenir en haleine un certain temps. En plus de ça "The New Eve" ne s'étale pas sur des heures, il dure 50 minutes et comme tous les éléments sont bien dosés ça passe comme une lettre à la poste.

Niveau prod', les Niçois ont sorti l'artillerie lourde, gros son bien propre et un bon mix qui permet de distinguer clairement tous les instruments. Et ça c'est très important dans le prog, parce quand ça part dans des soli guitares / claviers on ne peut pas se permettre d'avoir un son brouillon. Là c'est nickel, on profite pleinement des envolées des solistes et on encaisse avec plaisir les gros riffs de bûcheron qui parsèment tout l'album. D'ailleurs en dehors de la traditionnelle ballade "Angel" il faut reconnaître que la musique du groupe est assez énergique, en gros c'est typiquement le genre de groupe qui pourrait plaire à ceux qui sont réfractaires au prog en temps normal. La balance penche ici un peu plus du côté metal que prog, même si les sonorités prog sont bien entendues très présentes. Mais chez certains groupes il peut y avoir un côté un peu trop gentillet dans les mélodies pour les amateurs de metal un peu plus poilu, "défaut" qu'on ne retrouve pas chez Spheric Universe Experience. Il y a beaucoup de mélodies, mais elles sont régulièrement contrebalancés par de grosses guitares.

Au final certains pourront peut-être leur reprocher quelques influences trop voyantes, ou un certain académisme dans la façon de pratiquer leur metal prog. C'est vrai qu'ils ne sortent pas vraiment des sentiers battus, mais ce manque d'expérimentations est compensé par un sens de l'écriture et de la mélodie qui fait mouche. Je connaissais un peu le groupe comme je le disais pour en avoir écouté en vrac, mais je n'avais pas encore eu l'occasion de me pencher sérieusement sur un album complet. C'est maintenant chose faite et je vais prochainement me procurer leurs galettes, Spheric Universe Experience est un groupe de qualité et très pro qui mérite tout notre soutien. Encore une bonne découverte pour ma pomme donc, c'est mon banquier qui va être content tiens !


Murderworks
Décembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.sphericuniversexp.com