Si vous aimez le rock prog 70's à la Transatlantic, restez là, on va parler du premier album de Southern Empire qui devrait vous plaire. Le groupe a été formé par Sean Timms d'Unitopia après le split de ce dernier puisque Sean s avait visiblement déjà ces morceaux de côté mais avait besoin de musiciens à ses côtés pour le sortir. Après le recrutement de Danny Lopresto au chant, Cam Blokland à la guitare, Brody Green à la batterie et Jez Martin à la basse, le groupe a pu enregistrer son premier album, celui qui nous intéresse aujourd'hui même.

Comme je le disais, leur musique est assez proche de celle de Transatlantic et de toute la scène rock prog 70's en général, on entendra donc rien de nouveau ici mais on va par contre trouver de la qualité à la pelle. On sent quelques mélodies qui peuvent rappeler Threshold, les passages les plus metal et les plus techniques sont quant à eux clairement hérités de Dream Theater. Cela dit, une fois ces influences posées et repérées, il n'empêche que Southern Empire ne donne pas dans la pompe intégrale, les morceaux sont bel et bien personnels, et avouons-le, sacrément bien foutus ! Evidemment avec les influences que je viens de citer et le style dans lequel évolue Southern Empire, vous devez vous douter que les morceaux sont plutôt longs, vous ne vous trompez pas puisque l'album dépasse l'heure avec seulement 7 titres. Deux tournent autour des 12 minutes, les autres autour des 6 ou 7 mais c'est "The Bridge That Binds" qui détient le record de l'album avec une bonne demi-heure au compteur. Là encore, les habitués de Transatlantic ne seront pas dépaysés puisque ce genre d'énorme pavé est assez fréquent chez ce groupe aussi. Ce titre est donc bien entendu le point d'orgue de ce premier album éponyme, sa durée lui permet de varier les plaisirs et de montrer l'étendue des capacités de Southern Empire. Autant dire que si la musique du groupe a parfois des airs de déjà entendu, le talent de composition et la qualité indéniable des morceaux font que ce groupe a de beaux jours devant lui dans cette scène.

Les mélodies sont superbes et un peu moins naïves que chez Transatlantic d'ailleurs, Southern Empire montrant peut être un côté metal légèrement plus prononcé, sans compter l'incursion assez régulière de sonorités issues des musiques ethniques. Les habituels passages jazzy sont eux aussi au rendez vous, on note aussi que les claviers ne prennent pas une place aussi importante que chez les autres ténors du genre. Il faut avouer que chez certains groupes ces derniers peuvent se faire envahissants, mais ce n'est pas le cas chez Southern Empire chez qui les claviers restent discrets et apportent simplement un supplément en mélodies et en arrangements. Techniquement, c'est la folie mais rien de surprenant à cela quand on sait que Jez Martin, par exemple, fait partie d'un groupe tribute à Dream Theater ; le chant est lui aussi superbement assuré par Danny Lopresto qui allie lignes de chant inspirées à une voix qui sait faire passer les émotions. Les morceaux évitent soigneusement les structures classiques comme vous devez vous en douter mais restent facilement compréhensibles, Southern Empire préférant privilégier l'accroche, l'émotion et la mélodie plutôt que de verser dans des structures ultra tordues et des débordements techniques.

Un premier album qui n'est certes pas révolutionnaire mais qui est dans la très bonne moyenne du rock prog. Les morceaux sont mélodiques, accrocheurs, riches, variés, bref ce groupe a tout ce qu'on demande à un représentant du rock prog alors pourquoi s'en priver ?