Trouver l’inspiration utile et nécessaire pour rédiger toute bonne chronique digne de ce nom n’est pas toujours une tâche facile. Certes, lorsque l’objet s’avère être phénoménal ou tout bonnement infâme, se forger une opinion sur la chose prend relativement peu de temps. Mais lorsque le disque est tellement quelconque que déterminer s’il est bon ou mauvais nécessite une réflexion dont l’intensité approche de très près la méditation… la situation devient problématique. Dédicace aux copains de chez Metalchroniques qui ont trouvé un moyen, simple mais efficace, de solutionner le problème. Ce moyen, c’est de se poser la question : "Cet album vaut-il mieux que le silence ?"

Simple, non ? Mais loin d’être stupide et insignifiant pour autant. En effet, cette question sera d’une importance capitale à l’écoute du premier album de Sons Of Aeon, au titre éponyme. Si sur le plan de la communication, la présence dans le line-up d’anciens membres de Swallow The Sun, Ghost Brigade, Entstand et de Code For Silence est particulièrement mise en avant, cela prouve une fois de plus que tout est relatif en ce bas monde : rien, absolument rien de l’opus, allant de la pochette au moindre petit riff, au moindre coup de batterie, à la moindre ligne de chant, ne présente un tant soit peu d’innovation.

Si la production elle, n’a absolument pas à pâlir de honte quant à sa qualité, le reste manque cruellement d’originalité (et encore, c’est un euphémisme). Même mettre le doigt sur le style du combo devient problématique : si l’on effectue des recherches sur le net, Sons Of Aeon est la plupart du temps caractérisé de death metal mélodique. Ah oui, ça pour être mélodique, ça l’est ! Prenez un mixeur, versez-y du Arch Enemy, du Soilwork et du Dark Tranquillity, mixez bien le tout et diluez la solution et vous obtiendrez l’éponyme des Finlandais. Pas besoin de s’étendre à outrance sur le sujet, comprenez riffs, batterie et chant simplistes, le tout ponctué de quelques mélodies de guitares mélancolique (ou mièvres selon votre sensibilité à la chose) comme sur "Burden" ou le plutôt sympathique "Black Sheep Process". Là où ça en devient perturbant, c’est lorsque pendant une écoute distraite de certains titres (en même temps, difficile de rester concentré dessus tellement le résultat rentre par une oreille et sort par l’autre), l’auditeur se surprend avec horreur à penser à certains groupes de metalcore en vogue mais dont le nom ne mérite certainement pas d’être cité ici (sur "Enemy Of The Souls" ou "Seeds Of Destruction", à titre d’exemple).

Le premier effort de Sons Of Aeon n’est donc pas un franc succès, de par son manque cruel d’originalité. Néanmoins, les experts du genre pourront peut-être y trouver un certain charme. Le groupe est encore jeune et il est à espérer qu’avec le temps, leurs compositions s’amélioreront… mais pour l’instant, à la question "Cet album vaut-il mieux que le silence ?", la réponse qui finit par se dessiner après moult écoutes n’est qu’un maigre "Peut-être, si l’on n’a rien de mieux à se mettre sous la dent".