Le groupe
Biographie :

Sonic Winter tient bien davantage du collectif que du simple groupe. Car autour de la passion commune des deux leaders, ce ne sont pas moins de douze musiciens qui interviennent sur ce projet. Le noyau dur, c’est Jean-Marc Millière (guitares, chant, samples) et Francis Girola (claviers, chant, samples). Mais il s’agit d’un projet bien plus international et ambitieux puisque le groupe est originaire de Glasgow et que l’on recense des musiciens résidant en France, Ecosse, Suède, Brésil…

Discographie :

2013 : "1st Winter"
2013 : "Twice"
2015 : "Magical Silver Bullets And Hell Birdsongs"
2016 : "Party War On The Killing Floor"


Les chroniques


"Party War On The Killing Floor"
Note : 15/20

Je vous avais parlé il y a quelques temps de "Magical Silver Bullets And Hell Birdsongs", premier album de Sonic Winter. Le groupe est déjà de retour avec "Party War On The Killing Floor" et ce nouveau venu a l'air d'être aussi riche et touffu que son grand frère !

Pour ceux qui sont passés à côté du précédent album, Sonic winter est plus un collectif qu'un groupe, on y trouve un nombre impressionnant de membres et de guests qui viennent au gré des morceaux. Pour faire simple, le groupe pratique une sorte de rock aussi accrocheur que psyché dont les influences se situent principalement dans les années 60 et 70. "Magical Silver Bullets And Hell Birdsongs" couvrait déjà un spectre musical assez large et on y trouvait de multiples sonorités datant de ces époques-là sans jamais sombrer dans le revival bête et méchant ou le passéisme. Ce nouvel album conserve le même état d'esprit et "Year Zero" qui débute l'album nous rappelle The Cult, autant dire que ça commence très bien ! "Straight In Your Face" fait remonter des sonorités punk à la Sex Pistols avec moins de deux minutes au compteur, "Dead Brain Century Carnival" pourrait presque faire penser aux ambiances du "Sympathy For The Devil" des Rolling Stones, bref une fois de plus cet album parcourt un nombre incalculable de sonorités et influences différentes. Comme sur le premier album, on ne sent jamais une volonté de copier un style, Sonic Winter a un véritable amour pour la musique de ces années-là et nous le fait ressentir à travers ses albums. Qui dit années 60 et 70 dit aussi musique psychédélique et là encore le groupe nous ressert une louche de morceaux barrés, "Beautiful Queen Of The Golden East" en tête.

Évidemment une telle musique demande un esprit musical assez ouvert, on passe du coq à l'âne pendant toute la durée de l'album et certains morceaux comme "I Lose Control" vont même chasser sur les terres de l'electro ! Malgré cette richesse, la musique de Sonic Winter ne perd jamais en cohérence et ne donne jamais l'impression d'écouter une compilation de quinze groupes différents et c'est sûrement ce qui est le plus impressionnant chez eux. Petite surprise qui fait plaisir, on trouve aussi sur ce nouvel album une reprise de Vulcain, "Le Fils De Lucifer" ! Reprise assez fidèle mais qui présente assez de différences pour être intéressante, en particulier un tempo un peu plus lourd et surtout un chant féminin. Comme je le disais plus haut, avec Sonic Winter nous ne sommes jamais au bout de nos surprises. Le dernier morceau de l'album commence d'ailleurs d'une façon très planante et ambiante pour ensuite repartir dans les terres habituelles du groupe sur un titre qui tape quand même dans les dix minutes. De toute façon, vous allez faire un voyage dans le temps au cours de ces quatorze morceaux et une fois de plus il va falloir multiplier les écoutes pour bien saisir tout ce que "Party War On The Killing Floor" a à offrir. C'est un des points forts du groupe, même si l'on connaît ses influences il arrive toujours là où on ne l'attendait pas et ce nouvel album contient tout autant de surprises que son prédécesseur.

Nouvel album de Sonic Winter qui ne devrait pas dépayser ceux qui ont aimé "Magical Silver Bullets And Hell Birdsongs", on retrouve le même esprit et le même mélange des genres. Si vous aimez la musique rock au sens large des années 60 et 70 et que vous ne connaissez pas encore le groupe, je vous conseille vivement d'y jeter une oreille attentive.


Murderworks
Avril 2017




"Magical Silver Bullets And Hell Birdsongs"
Note : 15/20

Dans le genre groupe atypique, Sonic Winter se pose là, projet franco-écossais monté par Jean-Marc Milliere et Francis Girola tapant allègrement dans le rock voir la pop psyché des années 60 et 70 ! Et encore vu la forme que prend le projet sur cet album je pense qu'on peux plus parler de collectif que de groupe, une bonne quinzaine de membres différents y prennent part.

Ce premier album, "Magical Silver Bullets And Hell Birdsongs", prend lui aussi une forme particulière puisqu'il regroupe pas moins de 20 morceaux enregistrés à divers endroits en diverses périodes. Il en résulte un pavé d'un peu plus d'une heure, de quoi se faire plaisir et d'explorer pas mal de sonorités différentes. On pense forcément à des groupes cultes comme le Velvet Underground par exemple, un peu de Rolling stones, toute cette scène des années 60 et 70 qui expérimentait joyeusement en se foutant allègrement de ce que le public allait en penser. Malgré tout, il y a quand même une grande musicalité qui ressort des morceaux de Sonic Winter, le groupe ne fait pas du psyché juste pour faire du psyché et il y a quand même de quoi accrocher l'oreille et quelques mélodies bien agréables. "Miles Away" en est un bon exemple d'ailleurs, ouvrant l'album sur du pur rock and roll puis virant au délire psyché, le tout avec un refrain accrocheur en diable. Ce qui est fort c'est que même la production semble d'époque ! La majorité des morceaux sont d'ailleurs assez courts, tapant souvent dans les 2 ou 3 minutes voir un peu moins sur certains délires. En tout cas, pour situer la bête, disons que ça sent constamment l'Angleterre des années 60 et 70 encore une fois, rien de moderne là-dedans au sens où on l'entend maintenant. Ce premier album c'est retour vers le futur mais en musique, on pourrait vraiment croire que ces morceaux sont d'époque.

Alors certes on pourrait être tenté de se dire que cet album va avoir du mal à trouver son public en dehors des nostalgiques de toute la scène précitée, mais ce pourrait aussi être un bon moyen pour les plus jeunes de découvrir tout ça justement. On sent un réel amour de cette musique sur ce premier album et le groupe connaît ses classiques sans les pour autant donner dans le plagiat, et de toute façon même si c'était le cas quasiment plus personne ne fait ce genre de musique de nos jours. Un morceau comme "Where The Wolf Goes" fait même penser au vieux punk, encore une fois de la même époque bien sûr. L'album part dans tous les sens, peut être même un peu trop des fois. Quoique le vrai problème n'est pas vraiment le nombre d'influences qu'on peut y retrouver mais plutôt le nombre de morceaux, l'album aurait gagné à être raccourci d'une poignée d'entre eux. Par exemple "Dark As Sin" n'était peut être pas indispensable, il y en a quelques autres comme ça qui sans être mauvais aurait pu rester de côté et alleger un peu l'ensemble qui dépasse quand même l'heure. Cette durée n'est pas un problème en soi, mais là ça peut donner l'impression d'un album qu'on rallonge inutilement en y mettant absolument tout ce qui a été composé. Mais en dehors de ce petit reproche, "Magical Silver Bullets And Hell Birdsongs" est un bon substitut pour les amateurs de toute cette scène, et même tout simplement un bon album.

Un premier essai physique (puisque le groupe a déjà sorti plusieurs albums digitaux) très sympathique pour les amateurs de rock anglais et de pop psyché des années 60 et 70, 20 morceaux qui explorent pas mal de territoires voire même un peu trop. Un deuxième album est apparemment prévu pour début 2016, une bonne occasion de voir ce que ça donne sur un album composé d'une façon plus conventionnelle.


Murderworks
Décembre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.sonicwinter.bandcamp.com