Après quinze ans d’absence, Solitude sort un nouvel album. Créé au Mexique en 1996, le
groupe acquiert une certaine réputation, sort deux albums, puis se fait discret. Pourtant,
David Frayre (chant), Antonio Rivera (guitare) et Arael Delgado (guitare) restent soudés
et recrutent en 2014 Habib Florencio (basse) et Diego Delgado (batterie, Mandragore).
Voici donc "Exogenesis", leur nouvel album.
La réputation du groupe au sein de la scène death metal sud-américaine n’est plus à faire,
mais pourtant il semblerait que le groupe avait besoin, ou du moins envie de changement. Et
ce changement, il prend la forme d’un groove metal aux accents de metalcore illustré par
Gustavo Sazes (Angelus Apatrida, Arch Enemy, CyHra, DGM, Dream Evil, Firewind,
Krisiun…), au lieu de leur death mélodique aux accents "technique" habituel. "Exogenesis", le
titre éponyme, le confirme bien vite, car si la rythmique reste efficace et entrainante, le chant
clair vient proposer une toute autre ambiance, puis "Arbitrium Incorporea" vient ajouter des
harmoniques planantes à ces riffs accrocheurs. "Descending Into Flesh" suit également cette
tendance assez accessible mais énergique, puis "Of Thought And Blood" nous propose un
groove intéressant, qui a tendance à devenir plus doux par moments, alors que "As The Sun
Hides" propose un break certes intéressant et bien construit, mais aux antipodes du death
metal, tout comme ce final mélodique. "Theogony" mélange ces mélodies avec une rythmique
solide, proposant un contraste assez marqué, puis "Unshrouded" renoue avec l’énergie pure
sur le début du morceau, puis à nouveau les racines mélodiques et calmes prennent le
dessus pour le break. "Hyadian Slumber" nous propose un interlude aérien et mélodieux qui
nous laisse finalement sur "Shadowbreed", le dernier morceau. A nouveau, la rage pure est
présente, mais elle laisse place à un break très doux et mélancolique qui continuera de
hanter le son jusqu’au final.
L’énergie de Solitude est largement contrastée par ces parties plus douces. Est-ce une
mauvaise chose ? Pas forcément. Pourtant, "Exogenesis" est un album qui semble parfois un
peu perdu entre les deux univers, comme si l’un cherchait à empiéter sur l’autre, et
inversement. Des transitions plus fluides seraient intéressantes, pour ne pas passer du
groove / death au metal alternatif.
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