Le groupe
Biographie :

Sol Draconi Septem est un groupe de black mélodique / industriel composé de trois artistes réunis autour d'un projet commun : lier l'harmonie à la poésie et aux rêves inspirés par Les Cantos d'Hypérion, œuvre de science-fiction écrite par Dan Simmons. Les étoiles étaient depuis longtemps dans les yeux de Muon, Tauon et Kaon, et ne demandaient qu'à s'exprimer par leur talent. A l’aube du projet en 2018, Muon prend les commandes et compose les mélodies qui guideront le voyage dans les contrées de l'univers inspiré par l'écrivain. Neuf pistes plus tard, transformées par les percussions de Tauon, les sons électroniques ainsi que les cuivres de Kaon, le disque prend vie. En 2020, "Hyperion" est confié aux bons soins de Sven, que l'on retrouve notamment dans Belenos et Tan Kozh afin d'y apporter les dernières touches de profondeur manquantes grâce à ses lignes de basse. Il se charge également du mixage et du mastering au sein du Howling Cliff Studio.

Discographie :

2021 : "Hyperion"


La chronique


Il y a vraiment une conspiration littéraire dans l'air puisque après avoir chroniqué un groupe qui cherche à me faire relire l'intégrale de "Dune", en voilà un qui s'inspire des "Hypérion" de Dans Simmons ! Mais ne nous égarons pas, Sol draconi septem est un groupe nantais qui nous livre son premier album nommé "Hyperion" (logique !) et officie dans une sorte de black industriel mélodique.

Un black / indus qui sera plus porté sur les ambiances que la violence brute comme nous le laisse ressentir "The Man Who Cried God" qui ouvre l'album avec un peu moins de huit minutes et qui installe de suite une ambiance planante et mélancolique. Si les tapis de double grosse caisse se font entendre par la suite et que des blasts se font entendre, le groupe privilégie souvent le mid-tempo et ce sont bien les leads mélodiques de guitares qui mènent la danse. De discrets claviers appuient encore les ambiances et amplifient l'impression de voyage que crée ce premier album. Pas besoin d'avoir lu les livres en question pour se laisser happer puisque Sol Draconi Septem a un certain talent pour créer des ambiances puissantes. Le côté industriel est relativement discret et s'exprime principalement via quelques arrangements électroniques qui ne prennent jamais le dessus, c'est donc principalement le black mélodique qui se fait entendre. Bien évidemment, si vous recherchez un groupe bourrin, vous allez en être pour vos frais puisque ce n'est pas du tout le propos de Sol Draconi Septem. Si vous avez lu les livres dont "Hyperion" s'inspire, vous vous doutez que c'est surtout quelque chose d'assez épique et dramatique que vous allez retrouver ici, un aspect que le groupe a bien réussi à rendre. Mine de rien, cela lui donne en plus une singularité qui fait qu'il est bien difficile de rapprocher cette musique de celle d'un autre groupe, un très bon point qui va permettre au groupe de se démarquer facilement. Sur une scène qui a parfois tendance à s'enfermer dans des codes trop évident, la volonté de prendre la tangent était probablement la meilleure décision à prendre, même si je me doute que c'est plutôt le concept qui a évidemment motivé cette orientation.

On entend aussi fréquemment du saxophone qui ajoute encore un feeling hors du temps à ces morceaux qui semblent déjà nous arriver de loin à la base. Si Sol Draconi Septem montre un visage très singulier comparé à ses collègues de la scène black metal, il ne sombre jamais dans l'expérimentation à outrance. Il y a au contraire beaucoup de mélodie par ici et c'est par les ambiances qu'il développe que le groupe marque l'auditeur de sa patte. "The River Lethe's Taste Is Bitter" est probablement le morceau le plus violent de l'album et nous balance un solo presque rock'n'roll dans l'esprit, du plus bel effet au milieu de tous ces blasts ! Le test à faire va être de relire les bouquins avec l'album en fond pour voir à quel point cela peut coller, une petite expérience qui devrait se montrer intéressante. A noter aussi que quelques guests apparaissent sur l'album et qu'ils apportent tous leur petit plus pour donner encore un peu plus de vie à un univers qui n'est pas évident à mettre en musique. Sol Draconi Septem ne s'est clairement pas facilité la tâche en choisissant d'adapter le monde de Dan Simmons en musique, ce n'est d'ailleurs pas pour rien que même le projet de film prévu depuis des années n'a toujours pas décollé. Je salue donc à la fois l'ambition et la volonté de sortir des sentiers battus, c'est toujours agréable de tomber sur des groupes dotés d'une vision artistique particulière. Le groupe a déjà une facilité pour créer des ambiances puissantes et évocatrices et s'il continue à développer cette capacité à l'avenir, il y a des chances pour que le voyage soit de plus en plus dépaysant. Évidemment, il va falloir avoir l'esprit musical un tant soit peu ouvert, la musique de Sol Draconi Septem n'est pas hermétique mais reste originale donc un minimum exigeante.

Un premier album évocateur, mélodique et ambitieux qui prouve que Sol Draconi Septem n'a pas froid aux yeux, parce que se frotter à une mise en musique de "Hypérion" en aurait refroidi plus d'un. Et que la suite poursuive avec le même univers ou non, on reste curieux d'entendre ce que le groupe proposera à l'avenir et on va donc surveiller tout ce beau monde.


Murderworks
Mai 2021


Conclusion
Note : 16/20

L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.facebook.com/soldraconiseptemfr