En général, lorsque des groupes s'y mettent à plusieurs pour nous pondre quelque chose chez Kaotoxin Records, on a affaire à du lourd. Ce "Snuff Fetish Infection" n'échappe ainsi pas à la règle, puisqu'en plus il a été masterisé par Dan O'Hare (Brutal Truth, Total Fucking Destruction…). 8 pistes de pur grind bien dégueulasse des familles, toujours à la sauce Kaotoxin, et du classique grindeux de grande envergure.

Premier groupe : Infected society. Des habitués de chez Kaotoxin venus tout droit d'Amiens pour envoyer un grind ultra saccadé, rapide et torturé à souhait. Du bon grind à l'ancienne, dans le lignée des vieux albums de Napalm Death ou de Rotten Sound. Ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu du grind comme ça, qui ne part pas dans des dérives porno-gores ou du pig squeal à outrance. Ce côté presque "sain" est vraiment plaisant à écouter, ça donne à fond du début à la fond, à l'ancienne.

Viennent ensuite trois morceaux d'Anal Penetration qui, comme son charmant nom l'indique produit un grindcore plus brouillon, plus sale. À la frontière entre le death et le goregrind, c'est un vieux routier du metal qui gère toute l'instru et le chant d'Anal Penetration : Nydoom, que l'on a pu voir au sein de très nombreux groupes, d'Alien Possession à Rompestromper, en passant par Suppository, Throw Me In The Crater, Utter, The Bitch In The Van, Ride With Death, le célèbre Last Days Of Humanity et de nombreux autres. Félicitations donc pour cet homme à tout faire, qui parvient sans problème à se faire une belle place bien méritée sur cette production bien réalisée.

Enfin, Kaotoxin boucle son petit bijou avec deux morceaux en live de l'excellent Vaginal Penetration Of An Amelus With A Musty Carrot. Aucune surprise avec cet excellent porn grind venu d'Autriche, du crade à gogo, du gore'n'roll à souhait, du mauvais goût bien comme il faut, ça suinte de tous les côtés, ça transpire des menstruations douloureuses, ça égorge du cochon, ça pend des chatons avec des cordes vocales broyées, bref du gros n'importe quoi musical qui s'apprécie sans difficulté. Brutal Sphincter n'a qu'à bien s'tenir !

Au final, Kaotoxin nous offre une fois de plus une très belle production grind / grindcore. Toutefois, comme je leur reproche souvent d'ailleurs, 8 pistes qui dépassent rarement les deux minutes, ça fait court. Alors certes, un album de grind n'est jamais bien long, mais faire des chansons courtes n'empêche pas d'en faire beaucoup ! Prenez Nasum par exemple, des albums à 30 pistes, ça, ça avait carrément de la gueule ! Surtout que là, on a tout de même trois groupes, donc trois styles assez différents, il aurait été appréciable d'y trouver son compte du point de vue de la quantité. Pour cela, il faudra attendre la prochaine production, que l'on attend déjà avec impatience. Notons enfin qu'il s'agit là d'une réédition vu que l'original était sorti en 2013 mais les 150 cassettes disponibles étaient vite parties…