Essai mitigé pour le premier opus digne de ce nom du combo suédois Smash Into Pieces, groupe de "soupe metal" calibré pour les génériques de Teen Movies et TV Shows. 3 années après la sortie de son EP promotionnel, le quintette nous revient plus en forme que jamais avec un "Unbreakable", bien produit, "easy listening" à mort, paré pour tenter de conquérir le marché européen. Bien qu’affublé d’une photo promo de mauvais goût, la formation se rattrape avec la pochette originale de ce CD de 11 titres (présenter l’album comme une affiche de cinéma, avec tous les codes que cela comporte).
Le ton est donné dès le premier titre "Colder", tout en guitares puissantes, en chant clair impeccable, en refrains catchy et en solos de guitares décoiffants. Pas de doute, on est bien sur du metal gentillet à vocation FM, aussi peu énervé que les derniers albums de Stone Sour (mais en moins bon), dans la veine de tous les groupes de "néo metal" mollassons et consorts qui ont bercé l’adolescence des trentenaires d’aujourd’hui. L’architecture de l’ensemble des œuvres consiste grossièrement en une succession de passages mélodiques en chant clair et aux accords peu agressifs assortis de solos avec des passages de "murs de guitares" parfois accompagnés d’une voix scream ("Heroes", "Crash And Burn").
Aussi, même si certaines se font résolument douces, à l’image de "Fading", "Here To Stay" et "Friend Like You" (un peu trop gnangnan à mon goût), on retombe dans une sorte de routine, pas forcément déplaisante d’ailleurs, tout dépend encore une fois des goûts de chacun, qui jusque là ne m’avait pas choqué avec des groupes FM à minettes à la Black Stone Cherry (dans un registre plus rock bien évidemment, mais usant des mêmes stratagèmes bankables). En bref, bien que cet album soit excellemment bien produit, que chaque chanson ne soit pas "en dessous" d’une autre, toutes dignes de passer en radio, il n’en reste pas moins que le résultat global tourne un peu en rond et déçoive à coup sûr les amoureux de la prise de risque et de la recherche musicale (chose que j’avais aimée dans le dernier album de The Intersphere, là encore dans un autre style).
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