Le groupe
Biographie :

Slow est un groupe de funeral doom metal belge formé en 2007 et actuellement composé de : Déhà (instruments / Acathexis, Anāʻanā, Bræ, Chaînes, COAG, Cult Of Erinyes, Déhà, Drache, Fallen, God Enslavement, Herzog, Imber Luminis, Impending Triumph, Iniquitatem, Lykta, Maladie, Saturnian Tempel, Silver Knife, Sorta Magora, The Nest, The Penitent, Transcending Rites, We All Die (Laughing), Wolvennest, Wrath Of The Nebula, Yhdarl, Dead, Ignifer) et Lore (paroles, basse, chant, arrangements / Anāʻanā, ex-Ter Ziele). Slow sort son premier album, "I - Silence Lives Out/Over Whirlpool", en autoproduction en 2009, suivi de "II - Deeper In The Space, Higher In The Ocean" en Novembre 2011, de "III - Gaïa" en Février 2013 chez Silent Time Noise, de "IV - Mythologiæ" en Avril 2015 chez GS Productions, de "IV - Mythologiæ" en Décembre 2016 en autoproduction, de "V - Oceans" en Juillet 2017 chez GS Productions, de "IV - Mythologiæ" en Janvier 2019 chez Code666 Records, de "VI - Dantalion" en Novembre 2019, et de "Abîmes I" en Décembre 2023 chez Aural Music.

Discographie :

2009 : "I - Silence Lives Out/Over Whirlpool"
2011 : "II - Deeper In The Space, Higher In The Ocean"
2013 : "III - Gaïa"
2015 : "IV - Mythologiæ"
2016 : "IV - Mythologiæ"
2017 : "V - Oceans"
2019 : "IV - Mythologiæ"
2019 : "VI - Dantalion"
2023 : "Abîmes I"


La chronique


Slow est un des multiples projets du plus que productif Déhà qui se voit ici rejoint par Lore pour créer un funeral doom dans la grande tradition. C'est le septième album de ce duo qui nous occupe aujourd'hui, un album qui semble démarrer un nouveau cycle puisque si les six premiers étaient numérotés de I à VI (logique...), celui-ci se nomme "Abîmes I".

Quatre morceaux pour près de quarante-quatre minutes, si vous n'aviez toujours pas compris où vous mettiez les pieds cela devrait suffire à vous éclairer. "Implode" ouvre le bal avec déjà neuf minutes au compteur et démarre sans la moindre introduction, ce qui fait du bien tant cette dernière ressemble à un exercice que tous les groupes s'efforcent de faire parfois en dépit du bon sens. Une introduction pour un album concept ou particulièrement porté sur le théâtral pourquoi pas, dans la pluaprt des autres cas cela ne sert à rien. Mais revenons-en à la musique de Slow qui dégage de suite avec ce premier morceau une ambiance magnifique autant que désespérée. Il y a une beauté noire qui se dégage de ces mélodies que l'on pourrait rapprocher des deux premiers Shape Of Despair. Une beauté froide qui aurait copulé avec la noirceur et la folie suicidaire d'un Skepticism période "Lead And Aether". Les growls déchirés de Déhà ne font rien pour alléger l'ambiance tant on sent qu'ils viennent des tripes. On sent un peu de Colosseum aussi sur "Barren" avec ces nappes de clavier qui déploient elles aussi des mélodies d'une tristesse terrassante. Ce nouvel album est un énorme bloc de charbon qui vous tombe sur la tronche et qu'il est évidemment conseillé d'écouter d'une traite, c'est là que le désespoir qu'il dégage vous saisit vraiment.

C'est certes relativement classique mais c'est très efficace, Slow n'ayant aucunement envie de bousculer quelque formule que ce soit. Le principe est de proposer un funeral doom pur et dur, aussi monolithique et écrasant que beau et désespéré. Et si "Abîmes I" ne réinvente rien, il porte bien son nom et nous fait plonger tout au fond pendant quatre titres tous aussi écrasants, massifs et empreints d'une beauté funèbre qui frappe en plein cœur. La dernière partie de "Collapse" qui termine l'album avec plus de quatorze minutes est d'ailleurs sublime, avec là encore des mélodies qui frappent là où ça fait mal et déploient un désespoir palpable. On a carrément l'impression d'une acception de la fin, une contemplation de la mort droit dans les yeux. La petite accélération qui se fait entendre à la toute fin évoque l'envie de tout envoyer valser puisque de toute façon c'est fini, un dernier accès de rage avant de s'éteindre. La production amène encore un peu plus à cette impression de distance, de détachement, avec un son puissant et propre mais avec un chant parfois en retrait et une espèce de petite réverbe qui donne l'impression que cette musique nous provient directement de l'au-delà.

"Abîmes I" propose donc un funeral doom fidèle à la tradition, qui n'a pas l'intention de bousculer quelque frontière que ce soit mais qui fait entendre de très belles ambiances. L'album a son lot de passages poignants et si les deux premiers Shape Of Despair vous parlent, vous allez vous sentir comme à la maison !


Murderworks
Janvier 2024


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/slowdooom