Retour aux vieilles habitudes pour votre chroniqueuse : critiquer un groupe mené par une chanteuse. Une chanteuse à voix claire, "naturellement"’. En même temps, avec un nom tel que Sleeping Romance, il faut avouer qu’il aurait été difficile d’imaginer autre chose !

Me voici donc à présent à l’écoute du premier album de ce quintette italien. Croyez-le ou non, le premier défi d’un tel groupe se trouve dans la voix même de leur chanteuse, parfois même avant la qualité des compositions. Parce que, sérieusement, il m’est arrivé plus d’une fois ("plus d’une fois", oh oui…) de me retrouver bouche bée, abasourdie devant un résultat disons… surprenant. C’est-à-dire des morceaux plus ou moins intéressants, mais avec une voix mise en avant à l’excès, et fausse par-dessus le marché ! Et oui, ça arrive. Et oui, il est difficile de faire des efforts quand il semble que tout ce que le groupe a à proposer de "nouveau" (notez les guillemets, que j’aimerais plus visibles) est le fait d’avoir une frontwoman. Dieu merci, aucune catastrophe de la sorte à signaler avec Sleeping Romance. Et puisque je parle de chanteuse, venons-en directement à Federica Lanna. En voilà, une agréable surprise ! Une voix claire, un timbre suffisamment personnel pour être reconnaissable, et aussi, et surtout, une justesse à toute épreuve ! La demoiselle est suffisamment compétente pour connaître sa texture vocale et ses capacités techniques, louables ! Avec une maîtrise de telle sorte, il va sans dire que le résultat est à la hauteur. Federica est bel et bien une chanteuse très charmante, aux lignes réfléchies. De plus, si elle choisit de rester la plupart du temps dans les mêmes tonalités, elle nous fait le plaisir de nous surprendre avec quelques montées dans les aiguës merveilleusement exécutées ("Passion Lost", "Devil’s Cave").

Quant au travail de composition du guitariste Federico Truzzi, pour faire court, il plaira aux amateurs et déplaira aux autres. La description peut sembler simpliste, et de fait, mais vous comprendrez en jetant vous-mêmes une oreille sur "Enlighten". Les titres sont de qualité, et le travail sur les orchestrations est appréciable et crédible (on retrouve même de faux airs de Within Temptation sur "Free Me"). Ceci dit, malgré la courte durée des titres, on ne peut s’empêcher de trouver ceux-ci monotones, curieusement "trop longs". C’est très sympathique, c’est gentillet, et la qualité est là. Mais c’est impersonnel et, malheureusement, ça ne pardonne pas. Ceci dit, ne soyons pas trop durs : je rappelle que Sleeping Romance ne sort ici que son premier album. Et le travail effectué mérite d’être félicité. Avec un peu de chance, nous retrouverons un groupe compétent, brûlant de sa propre flamme, d’ici quelques années.