Remarque préliminaire : si tu penses que Slayer est mort avec le décès de Jeff Hannemann, ou pire, qu'ils n'ont produit que des bouses ces 15 dernières années comme j'ai pu le lire ici et là, passe ton chemin. Toi, le "TRVE", qui connaît tout, a tout vu et tout entendu, qui es blasé quand en 2015 on te parle de légendes comme Slayer, Metallica, Phil Anselmo ou Max Cavalera, je te suggère de rester dans ta grotte avec ta collection des années '90. En effet, on ne peut pas remonter dans le temps, la musique évolue, les modes passent, c'était mieux avant (peut-être), mais il faut savoir vivre avec son temps.
Bien, ceci étant précisé, s'il y a encore des petits curieux, qu'ils soient fans de Slayer ou non, qu'ils aiment le trash ou pas, cette chronique risque de vous intéresser. Certes, la disparition du très talentueux Jeff Hannemann est un drame dont beaucoup ne se remettront pas, mais je pense que Tom Araya et Kerry King ont eu une bonne idée en décidant de continuer cette magnifique aventure. Pour ce faire, ils ont appelé Gary Holt (Exodus) à la guitare et Paul Bostaph à la batterie, habitué du groupe. Nos amis de Nuclear Blast se sont tournés vers un nouveau producteur : Terry Date. Serait-ce là le signe d'un nouveau départ pour les rois du thrash ? À voir.
Comme beaucoup de fans, j'ai attaqué l'écoute de cet album avec des pincettes. Déjà parce que "World Painted Blood" et "Christ Illusion" ne m'avaient pas franchement rempli les vaisseaux sanguins de la verge, mais aussi parce que le single "Repentless" m'avait un peu laissé sur ma faim. J'ai toutefois réussi à mettre ces a priori de côté et le verdict est sans appel : cet album est sûrement le meilleur de Slayer depuis 15 ans !
Ce qui a fait le succès de Slayer est toujours présent, à savoir des riffs de malade mental, 90% trash, 10% heavy. Ici, on ne roule pas à 200 à l'heure non stop, on sait parfois ralentir pour offrir des mélodies plus lourdes, plus posées, mais tout autant diaboliquement ravageuses. Un morceau comme "Vices" n'est ainsi pas un modèle de violence purement thrashiste, mais il est largement correct, et ponctué d'un charmant solo. Parfois, on y croit moins, comme avec "When The Stillness Comes", franchement trop mou pour que je puisse me taquiner le gougeon en bonne et due forme. Et puis il y a ces pistes qu'on ne soupçonnait pas, et qui nous explose à la gueule comme c'est pas permis, genre "Atrocity Vendor", qui me rappelle les plus belles périodes du groupe, idem pour "You Against You".
Au final, Slayer fait du Slayer, point barre. Vous ne vibrerez plus jamais comme vous l'avez fait en écoutant les premiers riffs de "Raining Blood" ou "Angel Of Death", mais Slayer signe là un retour tout à fait correct, après plus de 30 ans de carrière. Un album qui les maintient à la première marche du podium du thrash metal. Tout cela laisse entrevoir un bel avenir à ces vieux papys, qui sans aucun doute continueront de retourner les scènes du monde entier avec cette énergie qui ne les a jamais quittés.
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