Le groupe
Biographie :

Slaughter To Prevail est un groupe de brutal slam deathcore formé en 2014 et provenant de Russie. Composé d’Alex Terrible au chant, Jack Simmons et Dmitry Mamedov aux guitares, Mike à la basse et Evgeny Novikov à la batterie, le groupe sort en Mai 2015 sa première production en indépendant avec l'EP "Chapters Of Misery". Le premier album, "Misery Sermon", sort en Mai 2017 chez Sumerian Records, suivi de "Kostolom" en Août 2021.

Discographie :

2015 : "Chapters Of Misery" (EP) 2017 : "Misery Sermon"
2021 : "Kostolom"


Les chroniques


"Kostolom"
Note : 18,5/20

Bon, va falloir que je fasse gaffe là parce que Slaughter To Prevail faut pas déconner avec ça. J’ai dans mon entourage, de nombreux potes qui surkiffent ce groupe, et ça peut se comprendre, le truc est béton, le son est incroyable, les compositions efficaces, et qui plus est, le combo bénéficie d’une hype qui est somme toute artistiquement justifiée. Bon, moi c’est pas vraiment ma tasse de thé mais celui qui n’aime pas le caviar peut quand même reconnaître que c’est un plat apprécié. Son deathcore fortement imprégné de Slipknot, car oui, beaucoup de clichés de la formation masquée se retrouvent au sein de la musique de ces brutes épaisses, est vraiment entraînant. En plus, allez savoir pourquoi mais il y a tout un culte sur les Russes en ce moment, non pas par rapport aux actualités plutôt dégueulasses, mais cela fait quelques années, depuis l’essor de Little Big et son imagerie loufoque et les nombreuses vidéos virales de Russes qui font nimp’ sous alcool que la Russie a le vent en poupe. En plus, dans le milieu slam death, beatdown, deathcore, ce grand continent propose des formations efficaces au son massif. Ajoutons à cela le fait qu’Alex Terrible, chanteur de Slaughter To Prevail, alimente les réseaux avec des shorts qui démontrent ses qualités de monstre dans le domaine de la vocalise gutturale tonitruante, mais le gaillard impose par son physique de catcheur et ses aptitudes à rivaliser avec des ours à la baston à mains nues, vous comprenez que ce groupe à tout pour faire parler de lui.

"Kostolom" est le deuxième album du combo, un concentré de riffs efficaces servi par un son de dingue, un riffing millimétré et une densité qui ferait passer n’importe quelle formation du même acabit pour des Jean Michel Faible, en bref, ce disque à tout pour dépoter, et c’est le cas, le truc est terriblement prenant. Le drumming est furieux, les idées fusent et même si le songwriting reste évident, avec des couplets et refrains bien identifiables, il est difficile de s’ennuyer, car une myriade de petits détails viennent parsemer une formule pourtant évidente. Quelques solos bien sentis s’ajoutent parfois, ou quelques lead véloces, d’autres relances rythmiques ajoutent un coup de frais lorsque la formule semble s’essouffler et les alternances chant clair ou semi clair créent du contraste avec les passages plus saisissants, c’est la grande classe. Le groupe est à l’aise tout au long de l’exercice et, ajouté à cette grooooosse prod’ de malade, la claque est encore plus intense. Quelques titres prennent des allures de tube comme "Your Only" et son refrain évident, qui, de ce fait, justifie la comparaison avec Slipknot. Un autre paramètre à ne pas négliger, et qui consolide le fait que oui, Slaughter To Prevail possède une véritable identité, c’est que le combo arrive à se dégager des clichés trop évidents du deathcore. Il n’y a point de gros breakdowns forcés, et le groupe ne s’enlise jamais dans les conventions imposées par le genre, bien au contraire, il développe un son somme toute assez personnel, groovy et efficace, avec de la lourdeur là où il faut et des envolées mélodiques qui tombent toujours à pic. Au même titre qu’un Lorna Shore qui accentue le côté symphonique et qui de ce fait, s’écarte de la masse par un parti pris assumé, il en est de même pour Slaughter To Prevail qui, même s’il en devient de ce fait plus accessible, reste réellement axé sur l’efficacité.

"Kostolom" est un album qui pèse lourd dans le deathcore game et qui balaye d’un revers de la main la concurrence en accentuant le côté groove metal, un terrain de jeu que peu de formations du genre n’ont réussi à baliser aussi aisément. Pour réduire la chose au plus simple, cet album, c’est le côté le plus énervé de Slipknot associé à un metal résolument plus tourné vers l’avant, avec sa filiation deathcore évidente mais pourtant pas pompeuse. Même si ce n’est pas le type de disque que je vais m’empresser de glisser dans mon lecteur CD, je dois admettre que le combo possède une vision assez personnelle de sa musique, et que rien n’est à jeter. Ils sont forts ces Russes !


Trrha'l
Janvier 2024




"Chapters Of Misery"
Note : 16/20

Les pays de l’Est sortent tellement peu de productions qui arrivent à dépasser leurs frontières qu’on ne peut que s’attendre à du lourd lorsqu’on reçoit leurs morceaux. Bien sûr, Internet a grandement facilité la tâche de ces groupes et Slaughter To Prevail est de ce genre-là, notamment grâce aux performances vocales de son frontman Alex Terrible qui faisait des reprises de ses groupes favoris. Ils ont tellement eu un impact sur Internet que juste avant de sortir "Chapters Of Misery", les gars ont fait une tournée européenne avec ceux d’Acranius et Ingested, rien que ça ; et les ayant vus sur scène, j’étais plutôt excité à l'idée d’écouter les versions studio de leurs morceaux.

Dès le morceau d’intro, on se rend compte que les mecs sont des grosses brutes, ça slamme au début, Alex nous gueule dessus d’une façon ultra énervée et puis ça enchaîne avec de gros breakdowns. Point. Voilà, c’est Slaughter To Prevail. Mais rassurez-vous, ça ne va pas être du slam death débile avec des breakdowns ultra génériques, et contrairement à Ingested et Acranius, ils vont beaucoup jouer sur le rythme tout en apportant leur lot de riffs mais aussi des parties où l’on peut faire du 2-step. "Hell" est bien diversifié dans sa composition, on y retrouve tous les éléments que j’ai cités auparavant et qui en font un bon morceau pour montrer le potentiel du groupe selon moi. "Beast" va faire de même avec un riff d’intro plus technique et va plus jouer dans une rythmique deathcore qui, sur certains passages, fait très Suicide Silence. "Death" est un titre brut, direct et sans concession, incorporant quelques petits riffs qui vont créer une ambiance un peu oppressante, mais le morceau se base plus sur le slam et sur les mosh parts pour finir avec un breakdown de gros porc. Enfin, "Misery" renforce cet aspect malsain avec des riffs de guitare un peu blackened deathcore sur les bords mais aussi des samples qui accompagnent le tout, toujours avec des mosh parts lourdes et brutales. "Crowned & Conquer" termine cet EP par une touche plus technique sur tous les instruments et on a même un petit solo fait par Lucas Mann (Rings Of Saturn) dans le morceau.

Alors, bien sûr ce n’est pas un EP qui va forcément plaire aux amateurs de slam death à la sauce texane mais qui va plus parler aux amateurs de deathcore qui veulent s’intéresser à un son plus lourd et brutal. Ce que l’on peu déplorer sur cet EP, c'est la surenchère d'effets sur la batterie, le son très particulier des guitares et enfin la surproduction sur la voix d’Alex Terrible pour avoir ce genre de death growl ultra lourd (même si je pense qu’elle est peu modifiée car sa voix est vraiment profonde à ce point en live), mais à part ça, "Chapters Of Misery" est un bon premier essai de cette jeune formation qui va sûrement faire beaucoup de bruit dans les années à venir dans le slam deathcore.


Herizo
Juin 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/slaughtertoprevailrus