"Ancient Death Triumph"
Note : 16/20
Il y a dix ans, Jens Finger (guitare / basse, Temple Of Dread) et Bernd Reiners
(chant / batterie, ex-BK 49) décidèrent d’unir leurs forces pour fonder Slaughterday. La
première démo sort en 2013, puis tout s’enchaîne : albums, EPs… et c’est maintenant le
troisième album, nommé "Ancient Death Triumph", qui paraît.
Axé sur un death metal old school sombre, le duo ne lésine pas sur les moyens pour offrir
un véritable voyage dans le temps grâce à des riffs gras et purulents. Même si "Decarnation",
le titre introductif, est plutôt mélancolique et épique, on sent que la musique du groupe sera
lourde. "Ancient Death Triumph" nous le prouve, tout comme "Impenitent Agony". Entre un blast
entraînant, des riffs saturés à foison et des leads perçants comme pour "Explused From
Decay" ou encore "Disincarnate Forces", le groupe met les petit plats dans les grands pour
nous proposer de la graisse brûlante sur laquelle headbanguer. On notera également cette
noirceur particulière pour "Spawn Of The Incubus", et ces accents mystiques plus aériens pour
"Thumbhang", mais l’album reste principalement dans les tonalités qui datent de la création
du style, et un growl caverneux. Se rapprochant parfois du brutal death avec notamment
"Malformed Assimilation", le groupe n’hésite pas à ajouter quelques petites touches de
technicité dans ses riffs, mais le tout reste d’une efficacité redoutable.
Slaughterday nous projette trente ans en arrière, à l’âge d’or du death metal. "Ancient Death Triumph" est gras, sent la mort, et on aime entendre ça sur nos enceintes. On en
redemande, et c’est aidés par Markus Bünnemeyer (basse, Temple Of Dread), Jörg Uken
(batterie, Temple Of Dread, ex-Mandrake, ex-Nightfall) et Tobias Koops (guitare,
Mantrum) que le duo porte ses compositions à la scène.
"Abattoir"
Note : 16/20
Lorsque je dis “death metal”, ça vous évoque généralement quatre ou cinq grands gaillards
avec un t-shirt noir et une expression de tueur, non ? Eh bien Slaughterday, c’est presque
ça, mais avec seulement deux membres. En effet, le groupe est constitué du duo Jens
Finger (guitare / basse) et Bernd Reiners (batterie / chant), et ce depuis 2010. Mais il faudra
attendre 2013 pour enfin entendre les morceaux du groupe, avec entre autres leur premier album.
C’est d’ailleurs également cette année-là que le groupe a commencé à jouer en live,
accompagnés par Christian Pfeil (basse), Ingo Neugebauer (guitare) et Ulrich
Kreienbrink (chant), mais qui sera remplacé par André Janssen (batterie) l’année suivante.
Les sorties sont assez régulières pour le duo, et leur troisième album, nommé "Abattoir", sort
cette année. Préparez-vous à essuyer du sang.
Le titre éponyme, "Abattoir", est chargé d’ouvrir cet album. Une introduction qui en dit long sur
les objectifs du groupe de tout détruire sur son passage à coup de gros riffs qui sentent le
gras, la mort et la désolation. Le chant de Bernd est toujours aussi puissant, et colle à
merveille à la rythmique et aux blasts, mais on sent que le groupe peut aussi partir dans des
envolées plus old school ou des riffs plus brutaux. Une guitare lead plus psychédélique ouvre
la voie pour "Westeland Of Demise" et sa rythmique plus doom / death old school. Je pense
pouvoir affirmer sans me tromper que l’on compte parmis les influences du groupe des
formations comme Asphyx et Bolt Thrower, qui se ressentent dans les riffs. Cependant,
l’accélération qui mène au solo vient bouleverser cet univers avant de repartir sur les riffs
lents et lourds que l’on aime. Le groupe nous offre ensuite la première reprise de l’album, et
c’est Trouble, un des pionniers du doom, qu’ils ont choisi ici. "Victim Of The Insane" et son
hypnotique guitare lead pénètre lentement notre esprit, et la rythmique truffée de sons
vicieux serpente lentement sur les cordes des musiciens. L’accélération finale nous prouve
que Slaughterday a trouvé le son qui leur correspond sur cette reprise.
Nouvelle composition originale, mais qui de mon point de vue reprend les codes du titre
précédent, "Phantasmal Death" est un morceau de pur death metal aux accents doom
malsain qui n’hésite pas à prendre son temps pour étaler l’univers voulu, voire à doubler la
vitesse d’un seul coup pour nous assommer avant de repartir sur leur rythme lancinant.
"Cursed By The Dead" et ses harmoniques old school séduira probablement un public de
connaisseurs, et même si le son imposant nous rappelle des albums qui sont sortis il y a de
cela vingt ans, les plus jeunes générations d’amateurs de death metal s’y retrouveront
également. Les plus perspicaces d’entre nous remarqueront que le dernier titre de l’album
est également une reprise, mais cette fois c’est à une des premières compositions des
Finlandais d’Amorphis que les Allemands se sont attaqués. Tout en respectant la magie des
harmoniques du titre d’origine, ils ont su apposer leur univers plus brut et leur son plus sale.
La chanson n’est absolument pas dénaturée, et colle parfaitement à l’univers de
Slaughterday, si ce n’est que les harmoniques sonnent vraiment finlandaises.
Un album, ou un EP ? Qu’importe, c’est la qualité que je jugerai ici, et Slaughterday, que je
connaissais d’avant cette écoute, ne cesse de s’améliorer. Si leurs premières sorties étaient
un peu hasardeuses, c’est loin d’être le cas d’"Abattoir" qui est un album très réfléchi et
mature.
"Laws Of The Occult"
Note : 14/20
Il n'y a pas que dans le porno gay SM fétichiste que les Allemands sont doués. En effet, dans la catégorie old school, on trouve également le death metal. Même si question originalité, on repassera, les Allemands ont au moins le mérite de bien faire les choses. Voici donc Slaughterday, ou plutôt Jens Finger et Bernd Reiners, qui débarquent avec leur second album, cinq ans après leur création.
Sorti chez FDA Rekotz (Funeral Whore, Decapitated Christ, Necromorph, Resurgency etc...), "Laws Of The Occult" pourrait constituer une sorte d'hommage aux vieux de la vieille, c'est-à-dire aux bons vieux groupes de death d'il y a dix ou vingt ans, à commencer par Six Feet Under, Vader ou encore Nile. Ni brutal, ni technique, ce sont surtout les riffs lourds et puissants qui s'étendent tout au long des dix morceaux. On sent ce bon gros death nettement influencé par ce vieux heavy metal d'antan, celui dont les plus jeunes fans sont aujourd'hui en retraite. La voix quant à elle mise un max sur le growl, caverneux mais intense, qui m'a rappelé celui de Kataklysm.
Mais comme évoqué précédemment, Slaughterday ne révolutionne en rien ce genre déjà épuisé de tous les orifices. Il me semble donc qu'il est avant tout destiné aux plus nostalgiques d'entre vous, voire aux petits jeunes qui aimeraient savoir ce que papa écoutait quand ils étaient encore dans les couilles de ce dernier. Malgré de très bonnes idées, un death qui trouve ses racines jusqu'au doom le plus fat qui soit, Slaughterday éprouve bien trop de difficultés à sortir du lot pour que je m'y attarde plus longtemps. Tant pis, ça reste tout de même bien supérieur à ce qui circule ces temps-ci dans le même style...