Le groupe
Biographie :

Skindred est un groupe de metal britannique, de Newport, né des cendres de Dub War (groupe underground des années 90) et mêlant des styles différents comme le ragga par la voix de Benji (chanteur) et le metal, punk par les rythmiques et les riffs des musiciens. Leur premier album, "Babylon", a été produit par Howard Benson (qui produit aussi Papa Roach, Hoobastank et POD) et a été mixé par Rick Will. A noter que le chanteur, a fait une apparition live avec Korn sur "A.D.I.D.A.S." et Gogol Bordello sur "Tribal Connection", ainsi que deux participations en studio avec Soulfly ("Soulfly") sur "Prejudice" et Bullet For My Valentine ("Scream Aim Fire") sur "Take It Out On Me".

Discographie :

2004 : "Babylon"
2007: "Roots Rock Riots"
2009 : "Shark Bites And Dog Fights"
2011 : "Union Black"
2014 : "Kill The Power"
2015 : "Volume"
2018 : "Big Tings"


Les chroniques


"Big Tings"
Note : 16/20

J’aime bien Skindred, la première fois que je les ai vu en live (sur la tournée d’appui à "Kill The Power" sorti en 2014), les écrans géants disposés dans la salle n’avaient pas manqué de retransmettre ma moitié de l’époque jouant allégrement avec les abajoues me servant de joues et m’alléguant de "gouzi-gouzi" comme un poupon de quelques mois. Paie donc ta crédibilité de métalleux. Mais de toute façon, on s’en fout : Skindred ce n’est pas du metal (rageux trve cvlt RPZ). Alors disons tout simplement : paie ta crédibilité de chroniqueur French Metallien lorsque tu chroniques un disque de Skindred.

Bon, "Big Tings", ce n’est pas le big-deal. En effet, il n’y a pas Lagaf’... "Big Tings", ce n’est pas non plus le Big Mac et encore moins le Ting Mac. En fait, même si c’est aussi gras, il manque quelque peu de salade. Alors arrête tes salades, parce que "Big Tings" est une espèce de roquette dans la discographie de Skindred et que ""Big Tings" (lai)tue. Et bien, commençons par là ! Bien mieux que son prédécesseur si décrié "Volume", "Big Tings" dévoile un Skindred bien plus prêt à tout que par le passé. Tous les styles ou presque y passent ! Des plus énergiques ("Loud And Clear") aux plus dansantes ("That’s My Jam"), des plus hard Airbourniennes ("Last Chance") aux plus fusion dans l’âme ("Machine") en passant par les plus indies remuantes du postérieur ("Big Tings"), "Big Tings" n’a pas peur de s’affirmer justement là où on ne l’attendait pas. Il est agréablement surprenant de voir un Skindred déjà bien atypique le devenir davantage. Ne plus s’enfermer uniquement dans ce mélange entre reggae et fusion mais aller bien plus loin dans ses délires musicaux. Alors, comme le suggère son artwork, "Big Tings" est certainement l’album qui te fera miauler comme un chaton adolescent et rebelle.

En attendant, t’as beau cracher sur le mariage des styles comme sur le mariage pour tous, si t’es pas content tu peux toujours t’exiler quelque part ailleurs. Parce que c’est ça la liberté, Mônsieur ! En plus, comme le dirait Mélenchon : "Je suis la République", eh bien, elle part sacrément en couille la République du rock’n’roll. Mais en tout cas, on s’y marre bien ! Et finalement, l’esprit rock, c’est surtout le fait d’en avoir strictement rien à carrer des avis. Bref, "Big Tings" est certainement la "Big Things" de la discographie de Skindred et j’avoue qu’avec le manque de soleil ambiant, il éclaire pas mal les journées moroses !


Rm.RCZ
Octobre 2018




"Volume"
Note : 09/20

Avant de lire cette chronique, je vous invite à regarder (si vous ne le connaissez pas déjà par coeur) le clip "Nobody" de Skindred. C'est bon ? Voilà, pour moi, c'était ça Skindred, un mélange très bien dosé entre metal, chant énervé et passages légèrement groovy mais surtout très reggae. Et même si je n'ai jamais été un grand fan, je dois dire que je trouvais ce concept tellement original, tellement bien réussi, qu'il pouvait plaire à tous, dont moi, qui ai écouté quasi tous les albums.

Bien, ceci étant précisé, nous voici donc un an et demi après le très décevant "Kill The Power" (cf. claire et directe chronique sur l'excellent site French Metal), et autant le dire tout de suite, la précipitation risque de coûter cher à Skindred. Ce nouveau "Volume" m'est vraiment resté en travers de la gorge, et les raisons sont nombreuses. Alors, tout d'abord, la voix. Si je ne faisais que me plaindre de nombreux chants clairs, les plus fans me diront que je suis de mauvaise foi et qu'il y a toujours eu de la voix claire chez Skindred. Ok, c'est vrai, sauf qu'il y avait aussi du chant grave, voire un minimum rageux, et que le chant clair ne tombait jamais dans une voix clairement aigüe, genre le chanteur de Placebo à qui on aurait laissé ses amygdales, ou celui de Papa Roach qui ferait un concert dans un collège. Ici, c'est totalement ça.

Ensuite : les riffs. Bon allez, c'est vrai, certaines pistes arrivent à sauver la mise, comme "Under Attack" ou "Shut Ya Mouth". Mais voilà, sur 14 morceaux, je dirais qu'il y a environ les deux tiers qui ne parviennent pas à susciter le moindre petit mouvement de nuque. Le pire, c'est cette mauvaise copie de Soulfly, les pistes "I", "II" et "III", totalement ratées, entre reggae rlectro et swing limite jazzy. Non, ça ne passe définitivement pas, ça sonne même trop commercial à mon goût.

D'une manière générale, cet album sonne définitivement trop néo metal, voire mauvais rock à certains moments. Les trois dernières pistes frôlent le supplice auditif, quel dommage. Ouais, dommage, parce que Skindred nous avait habitués à mieux, et même avant ça, Dub War (dont faisait déjà partie le chanteur) avait créé un véritable concept, totalement nouveau dans les années 90. Alors quand en plus de tout ça je lis quelque part que Skindred rappelle Rage Against The Machine, j'en ai carrément des nausées ! À la limite Sean Paul qui se mettrait au néo, pourquoi pas... Enfin bref, quelle énorme déception de mon côté, même si je ne doute pas un seul instant que quelques fans inconditionnels sauront trouver leur bonheur chez nos amis hipsters. Bizarrement, j'ai quand même hâte de voir ce que deviendront les Britanniques, par simple curiosité (malsaine).


Grouge
Décembre 2015




"Kill The Power"
Note : 10/20

Skindred est un groupe atypique dans le monde du metal, et ce qui est encore plus atypique, c'est le fait que j'aime bien ce groupe. Je n'adore pas ce groupe, mais je l'apprécie fortement, alors quand ils sortent un nouveau album, je m'y colle. Piqûre de rappel pour les absents, Skindred est un groupe de metal qui intègre des sonorités punk, dub et reggae. Mais au fil du temps, la balance penche de l'autre côté de celui auquel j'étais habitué. A chaque album, ces influences dub et reggae (principalement) prenaient le pas sur le côté metal, et ce nouvel album déroge quelque peu à cette règle.

D'un point de vue des musicos, il n'y a pas de problème à proprement parler mais il faut bien avouer qu'on est loin d'être dans le summum technique, voire pas du tout. La voix de Benji est toujours aussi maîtrisée, même si on a droit à énormément de chant clair et très peu de chant énervé. Je parlais du niveau technique plus haut, ici le mot clé est groove, très gros groove même. Mais là où je suis embêté, c'est que j'aimais beaucoup ce mélange metal / reggae alors qu'ici nous ne sommes même plus vraiment en face de metal, mais plutôt d'un rock un peu gras et mélodique mais avec un côté reggae et expérimental beaucoup plus présent. Cet album pourra plaire évidemment mais dans mon cas personnel, il s'avère assez décevant. Il est trop mélodique et le groupe perd ici beaucoup de son énergie et de son côté énervé.

Pour ce qui est de la prod', rien à redire, le son est très propre. La pochette, quant à elle, est assez minimaliste et guère jolie. Au final, quand j'ai vu ce CD arriver, j'étais content, et après l'avoir écouté... beaucoup moins. Je vais me faire un p'tit Cannibal Corpse pour digérer, tiens...


Danivempire
Mai 2014




"Union Black"
Note : 18/20

Skindred est de retour, pour mon plus grand plaisir. Pas besoin des les présenter et si besoin est, Google est votre ami, bande d'incultes. C'est donc reparti pour du ragga-metal, style ô combien spécial, d'ailleurs c'est simple, un groupe comme ça, on aime ou on déteste. L'album commence par l'hymne national anglais version dub, assez spécial mais bon, passons.

Le premier (vrai) titre commence et on est en terrain connu, un mélange de metal (assez soft, il faut l'avouer) et de chant typé reggae avec la voix inimitable de Benji, et qui donne toute la saveur à ce groupe. La voix mêle mélodie et passages "hurlés" (il faut écouter pour comprendre l'ampleur de la chose) et le tout est emporté pas un groove imparable. Le groupe alterne donc passages mélodiques et passage plus "violents", mais pas trop, ce n'est pas du grindcore non plus. Musicalement, les musicos ne sont pas super techniques mais encore une fois, c'est le groove qui prime. Pile poil au milieu de l'album, le titre "Guntalk" marque le creux de l'album, entendez par là un titre entièrement reggae où la dernière minute se termine en dub, morceau super efficace ! Après ce morceau, les titres plus "metal" reviennent évidemment. Il n'y a aucun mauvais titre sur cet album, ils sont tous super travaillés, et intéressants !

La production sonore n'a pas à rougir face à la concurrence, c'est nickel chrome. A la limite il n'y a que la pochette qui ne me plaît pas trop. Je termine cette chronique, ici, ça ne sert à rien de continuer, l'album est terrible, un point c'est tout ! Et si vous vous demandez comment un fan de musique brutale peut aimer ça, c'est simple, ça s'appelle un bol d'air frais !


Danivempire
Mai 2011




"Shark Bites And Dog Fights"
Note : 18/20

Skindred, rien qu'à la lecture de ce nom, j'ai sauté en piaffant sur mon fauteuil Ikea, répondant à Petebull : "Me le faut celui là !". Pourtant, à première vue, moi qui suis plutôt axé brutal death, grindcore, ou autres trucs bien bestiaux, on pourrait se demander ce qui m'attire chez ce groupe. Et là je vous répond "merde, je fais ce que je veux d'abord !". Non non, revenez, je ne voulais pas être grossier, revenez. Skindred est un groupe de reggae metal.

Le groupe marie subtilement ces deux styles a priori éloignés loin de l'autre. Musicalement, leur metal est tout de même assez soft, un peu logique d'ailleurs. Les riffs et la batterie sont d'assez bonne facture mais on est loin de la fracture des tympans. Par contre, la basse est très bien mise en avant et est très sympa. Mais ce qui fait que cet album (et ce groupe) est magique, c'est la voix de Benji, avec son ragga bien tapé, super mélodique mais qui sait bien gueuler quand il le faut. Malheureusement, je me rends compte en écrivant cette chronique que les mots sont très loin de pouvoir rendre justice à cette voix. Les titres sont tout simplement superbes, à chaque fois on trouve une accroche bien là où il faut.

Donc voilà, du ragga metal assez mélodique, mais attention ce ne sont pas des mous du genou non plus, c'est bien rythmé quand il le faut et ça gueule quand il le faut ! Ceci est un album à savourer, le genre ORMNI (Objet Rond Musical Non Identitifé) qu'on aimerait écouter plus souvent !!!


Danivempire
Novembre 2009


Conclusion
L'interview : Arya Goggin

Le site officiel : www.skindred.com