Si les amateurs de rock ont la réputation d’être aussi amateurs de belles mécaniques, ce n’est pas Six In Line qui ira à l’encontre de cette idée. Avec un six cylindre en ligne en guise d’artwork, le groupe ne pouvait pas faire plus logique. N’oublions pas non plus le nom de cet EP, "Head Gasket For The Devil", alors espérons que cette galette ne soit pas aussi chiante à écouter qu’un joint de culasse à changer.

La réponse est assez rapide avec "Cardinals Sins", et son rock costaud, fougueux, bénéficiant de la polyvalente voix de Nils Wayne (hurlements et chant) et d’une production fort agréable. Une belle entrée en matière qui ne déçoit pas et qui ouvre l’appétit aux oreilles pour la suite. "Sexual Transition" nous emmène dans des sonorités plus lourdes, plus stoner avec cependant une basse slapée ainsi qu’une voix assez grunge. On change à nouveau d’ambiance accompagné de "Hero", bien plus rapide, bien plus piquant, un rock de très bonne facture en somme. Pour un premier EP le groupe a probablement voulu montrer l’étendu de son savoir-faire en la matière et c’est une stratégie plutôt risquée mais ici cela passe plutôt bien. On retrouve un peu de lourdeur avec "Monolith"un titre lui aussi plus typé stoner où le growl et les guitares pesantes se nourrissent mutuellement pour offrir un résultat impeccable.

Le skeud se termine avec "The Larch", un titre instrumental. Un pari plutôt osé sur une galette avec seulement cinq titres (le comble pour un groupe au nom de Six In Line) mais finalement la musicalité du morceau l’emportera sur mes doutes et la ligne de basse qui se mêle aux différentes couches de guitares qui se superposent offre un rendu des plus réussis. C’est donc un premier EP très prometteur que nous proposent ici les Alsaciens et leur évolution devrait continuer sereinement avec leur label  Superstrong. Reste à voir si la prochaine sortie du groupe marquera un choix dans leur musique vis-à-vis des différents styles abordés ou plutôt une fusion de ceux-ci pour en définir leur personnalité propre.