Le groupe
Biographie :

Sins Of Shadows est à la base un projet studio né en 2013. Après la rencontre d'Elena (chant, ex-Ink City) et de Nicolas (guitares), une démo autoproduite "Sins Of Shadows" voit le jour en 2014, suivi d'une seconde démo "Today's The Day" en 2016. Ce duo est rejoint par Sebastien (Esquys, ex-Nepenthys) en 2018 qui s'occupe de la basse. Après une phase de composition, le groupe enregistre un album "à la maison" produit par Sebastien entre Reims, La Rochelle et Paris. Cet album "The Master's way" regroupe des chansons réarrangées de la seconde démo et des nouvelles compos. Les influences sont résolument heavy metal : Iron Maiden, Iced Earth, Megadeth, Annihilator mais aussi un peu plus progressives : Symphony X (le nom du groupe est un clin d'oeil à une de leurs chansons), Ayreon, Evergrey. C'est sans Elena mais des chanteurs invités que "Imperium" sort en Janvier 2023.

Discographie :

2014 : "Sins Of Shadows" (EP)
2016 : "Today's The Day" (EP)
2020 : "The Master's Way"
2023 : "Imperium"


Les chroniques


"Imperium"
Note : 14/20

Nous avions déjà parlé de Sins Of Shadows avec son premier album, "The Master's Way", qui présentait déjà un bon heavy metal puissant et mélodique teinté de progressif. Le groupe est de retour avec un nouvel album nommé "Imperium" et cette fois pas de chanteuse au micro, c'est Eric Castiglia qui officie en tant que chanteur de session. Ce qui ne changera pas la personnalité du groupe qui poursuit sur la voie qu'il s'est tracée et nous remet une bonne dose de ce que l'on pourrait qualifier de heavy metal moderne dans les oreilles.

"Ordinary Men" ouvre le bal avec déjà six bonnes minutes au compteur et un démarrage énergique avec double grosse caisse en supplément. Comme sur "The Master's Way", le groupe cherche l'efficacité et si ce premier morceau est assez long, il ne s'éparpille pas et place des mélodies accrocheuses et des riffs puissants au premier plan. Pas d'esbrouffe technique par ici même si comme précédemment quelques sonorités plus progressives se font parfois entendre. Sins Of Shadows reste majoritairement axé sur le heavy metal et préfère à ce titre les ambiances épiques. "Tears Of Shadows" met d'ailleurs un point d'honneur à se montrer direct et accrocheur avant les huit minutes plus posées et variées de "In Silence" qui font ressortir de manière un peu plus prégnante les fameuses influences progressives et passe de passages presque aériens à d'autres plus épiques et nerveux. Le contraste est d'autant plus brutal avec l'approche bien plus speed et nerveuse que propose "Rise" qui balance un heavy metal pur et dur qui rue dans les brancards sans s'embarrasser de la moindre fioriture. Probablement le morceau le plus nerveux et énergique de l'album dont les mélodies peuvent parfois rappeler un groupe de petits jeunes qui débutent, un certain Iron Maiden. "This Is War", quant à lui, et comme son nom l'indique, se fait plus puissant et plus agressif avec quelques riffs plus lourds et plus massifs. Vous l'aurez compris, si Sins Of Shadows fait toujours du heavy metal, il a gardé cette envie d'utiliser des sonorités de plusieurs écoles différentes pour donner un peu plus de profondeur à sa musique.

On reste sur quelque chose de direct malgré quelques morceaux plus longs et plus progressifs, une occasion de proposer une musique plus variée sans jamais tomber dans les travers du morceau à tiroirs qui a eu les yeux plus gros que le ventre. Après toutes ces cavalcades, la pause que propose "Be" aux mélodies plus mélancoliques et au tempo un peu plus lourd fait du bien et crée encore un contraste intéressant et montre que si le groupe est friand de heavy pur et dur, il sait faire entendre quelques variations. Le chant d'Eric Castiglia est évidemment plus classique que celui que proposait Elena Penalver sur le précédent album puisque lui aussi est bien ancré dans la tradition heavy metal, on sait donc à l'avance ce que l'on va entendre et cela enlève un peu d'originalité. Mais bon, cela colle bien au genre du coup et on ne va pas le reprocher à Sins Of Shadows qui rebondit plutôt bien avec ce deuxième album, on attendra d'entendre ce que la suite nous réserve puisque ce chanteur a visiblement le statut de chanteur de session sur ce deuxième album. On a quand même droit à des growls bien arrachés sur "My Empire" de la part de Nicolas Cuvilly de Protogonos et à du chant féminin assuré par Vedrolina sur ce même morceau et "The Sands Of Time" qui clôt l'album tout en douceur. Un chant bienvenu puisque là aussi cela permet d'ajouter une ambiance différente d'une part et d'autre part parce que la voix de cette chanteuse colle bien à la musique de Sins Of Shadows en plus d'avoir un timbre très agréable.

"Imperium", en dehors du fait de remplacer une chanteuse par un chanteur, suit la voie tracée par "The Master's Way" et nous fait entendre un heavy metal une fois de plus direct et mélodique de la part de Sins Of Shadows. Assez classique il est vrai mais quand on fait du heavy metal pur et dur, c'est assez logique. Comme sur son premier album, le groupe va tout de même discrètement lorgner du côté des terres progressives de temps en temps et donne donc à son deuxième album la petite couche de profondeur nécessaire pour ne pas lasser sur ces cinquante minutes.


Murderworks
Mars 2023




"The Master's Way"
Note : 14/20

Petit retour sur la scène française avec Sins Of Shadows qui sort son premier album "The Master's Way" et rien qu'en voyant le nom du groupe, je me dis qu'il y a des amateurs de Symphony X là-dessous ! On va donc partir du postulat que le groupe pratique un heavy prog puissant et mélodique et on va voir à quel point on se trompe. Ceux qui suivent le groupe verront en tout cas qu'il y a là des morceaux issus de la seconde démo du groupe "Today's The Day" plus des inédits à se mettre sous la dent, ou plutôt dans les oreilles.

C'est le morceau éponyme qui ouvre l'album et on se rend vite compte qu'on ne s'est pas tant trompé que ça puisque les gros riffs sont bien là et que l'inspiration heavy metal ne fait aucun doute, la petite surprise étant que cette fois c'est une chanteuse que l'on entend ! Et je dois dire que le chant et la voix d'Elena collent très bien à ce heavy puissant et accrocheur. On remarque aussi très vite que pour un album produit avec les moyens du bord, "The Master's Way" bénéficie d'un son assez puissant qui donne pas mal de patate à des riffs déjà bien costauds. N'ayez crainte en voyant la référence à Symphony X, il n'y a pas de sonorités néo-classiques ici (en même temps ça fait un moment que Symphony X a levé le pied là-dessus) et vous ne trouverez pas non plus de passages techniques ou de démonstration. Sins Of Shadows préfère l'efficacité et l'accroche et si on devait rapprocher sa musique d'une de ses influences, ce serait plutôt Iced Earth, ça s'entend d'ailleurs un peu sur "A Man In The Crowd". Cela dit, le groupe développe déjà sa patte et le fait d'avoir Elena au chant le démarque encore un peu plus du reste de la scène. Sins Of Shadows se fait moins agressif et moins teigneux qu'Iced Earth même si les riffs sont toujours assez puissants. "The Master's Way" garde toujours la mélodie en première ligne et même quand le groupe sort les guitares de bûcheron, il y a toujours une ligne de chant ou un lead pour accrocher l'oreille. On sent que le groupe connaît ses classiques en tout cas puisque "Today's The Day" nous rappelle un petit groupe de jeunes qui débutent, un certain Iron maiden (et non pas le groupe Today Is The Day qui est loin de faire du heavy).

Elena nous pousse même quelques growls vite fait et prouve que Sins Of Shadows ne se refuse rien et que même si la base est bien le heavy, le groupe n'hésite pas à inclure d'autres sonorités. En tout cas, même si certains morceaux atteignent les six minutes, voire même neuf minutes pour "Sense Of Hope", "The Master's Way" reste assez direct et ne se perd pas en structures labyrinthiques et en morceaux à tiroirs. Ces huit morceaux gardent l'efficacité en ligne de mire et misent sur la puissance et la mélodie pour frapper au but. Ceux qui avaient peur d'avoir droit à des démonstrations techniques et du shred dans tous les sens en voyant le nom et la référence à Symphony X peuvent être tranquilles, ils n'y auront pas droit ici. Il y a un côté direct tiré du heavy voire même du rock dans l'esprit qui garde le groupe sur les rails et qui donne à "The Master's Way" sa patate et son accessibilité. On a d'ailleurs quelques morceaux en fin d'album qui calment un peu le jeu et proposent quelque chose de plus posé, de plus atmosphérique dirons-nous. C'est là que les influences progressives peuvent légèrement se faire sentir tout en restant suffisamment discrèetes pour ne pas faire fuir les détracteurs du genre. "My Lost City" qui ferme l'album nous permet d'ailleurs d'entendre Elena chanter sur un registre plus fragile et plus doux et de se rendre compte qu'elle assure autant dans les parties heavy que dans les morceaux les plus calmes. "The Master's Way" est une bonne carte de visite qui montre de quoi le groupe est capable et ce dans plusieurs registres même si le heavy reste majoritaire.

Un premier album qui montre donc de belles choses et qui laisse deviner que Sins Of Shadows pourrait nous surprendre à l'avenir grâce à des influences plus larges qu'il n'y paraît. On reste sur du gros heavy puissant avec des riffs à la fois modernes et old school suivant les morceaux et des pointes d'agressivité qui laissent au groupe quelques pistes à développer pour la suite.


Murderworks
Mai 2021




"Sins Of Shadows"
Note : 16/20

Une petite démo de hard rock, oui, j’emploie le terme "hard rock", ça fait démodé je sais... Bon, je vais dire "heavy metal", bien que "hard rock" ne soit pas péjoratif ni démodé car, bien qu’il ait disparu avec l’arrivée du "metal", je retrouve régulièrement des groupes qui revendiquent le fait de faire du hard rock, et ce n’est pas aisé à l’heure actuelle d’évoluer dans ce style... Sins Of Shadows propose une démo sans prétention mais qui vaut le détour car les compos alignées sont agréables, même si la production manque cruellement de pêche (le groupe a fait avec les moyens du bord).

"A Handful Of Sand", c’est avant tout un chant très mélodieux, peut-être un peu trop "retenu" mais je pense que là aussi, c’est dû au manque de puissance au niveau de la prod'. Pour continuer sur le chant, la demoiselle a un timbre de voix vraiment agréable et gorgé de mélodies et qui est loin d’être linéaire dans l’approche. Le morceau en lui-même est sympathique à écouter grâce à son côté mélodique, mais hélas le son de guitare souffre lui aussi d’une prod' qui lui aurait donné une autre envergure. "In The Name Of" est déjà un peu plus travaillé que le titre d’ouverture. Une double grosse caisse quasi constante étoffe "In The Name Of" et bien sûr, on retrouve un petit côté Maiden dans la composition des riffs et un peu dans la structure même du morceau. Du côté du chant, là aussi la miss s’en sort haut la main grâce à cette petite voix particulièrement agréable. J’aimerais bien l’entendre sur un morceau où elle pousse un peu ses cordes vocales dans leurs derniers retranchements. L’ensemble musicale de "In The Name Of" est bon, rien à dire. Le petit côté Maiden leur va très bien. "Lost, Damned And Mislead" commence de façon différente. C’est un fond musical de piano qui me fait penser au film Psychose qui vient s’ajouter au "hard rock" de Sins Of Shadows. La compo gagne en densité et les changements de plans sont plus nombreux. La démo gagne en intensité de titre en titre, tout comme les solos qui parsèment chaque morceau. Le groupe se lâche de minute en minute. "My Destiny" est une piste plus calme et je peux découvrir toute l’entendue du timbre de la chanteuse qui assure très bien toutes ses parties vocales depuis le début, en en doublant certains. Une compo plus accès sur le chant, hélas je n’entends pas ce petit truc qui me montrerait une certaine prise de risque vocal qui est typique au "metal", c’est-à-dire pousser un peu plus. Bon, sur ce morceau c’est difficile car c’est quasiment une ballade. Me voilà arrivé au dernier titre de la démo, "Be", le chant est doublé sur le refrain, et ce que j’attendais depuis le début arrive ! Le chant de la miss prend de la puissance et couvre tout l’espace disponible, comme quoi, et bien qu’elle ne soit pas à ses limites vocales, le morceau prend une autre dimension dans les passages plus poussés. C’est une excellente chose car j’entends une vraie chanteuse, c’est-à-dire un chant à plusieurs niveaux et les différentes intonations que j’ai découvertes tout au long de la démo prouvent que l’atout majeur du groupe réside dans la voix douce et (même si c’est rarement) agressive d’Elena Penalver. Par exemple, sur le passage qui se trouve à peu près vers les 3 minutes de "Be", l’envergure est là.

Alors pour résumer la chronique et la démo : les points forts sont le chant évidemment car je pense qu’Elena fait partie des très rares vraies chanteuses de "metal" français et quand je dis rares, je les compte sur les doigts d’une main les chanteuses qui ont le talent et l’aura nécessaires pour faire passer une réelle émotion avec leur voix. Autre point positif, les compos, bien que si elles souffrent grandement de manque de production, j’ai bien senti l’inspiration qui se dégage de l’ensemble de ce que j’ai écouté. Ce n’est qu’une démo et j’espère entendre une suite très rapidement car avec une prod' un poil meilleure et avec la même chanteuse, je pense qu’on pourrait tenir un des groupes d’avenir de la scène française de heavy metal, ou de hard rock ou de metal, peu importe ! A noter que sur le blog d'Elena Penalver, on peut la découvrir dans un style totalement différent, là c’est de la pure gueulante HxC !


Davidnonoise
Décembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/sinsofshadows