"Out Of Connection"
Note : 16/20
Sinheresy s’inscrit dans la foulée de l’on pourrait aujourd’hui appeler "l’ère Amaranthe". Leur premier EP a d’ailleurs été lancé la même année, 2011, que le premier album d’Amaranthe. Évoluant donc dans ce nouveau créneau techno-pop-metal, mettant de l’avant un duo vocal masculin / féminin, la formation italienne nous propose donc ici son troisième album en carrière. Contrairement à la dite mentionnée formation, Sinheresy ne présente pratiquement pas de growls, s’approchant ainsi plus de sa consœur de patrie Lacunal Coil (le talent du chanteur masculin en plus).
Étant un fervent admirateur de l’œuvre d’Amaranthe des débuts, je dois malheureusement avouer que je suis plutôt déçu des derniers albums de la formation. Entre donc en jeu Sinheresy et mon cœur bat à nouveau de bonheur. C’est que, clairement, le groupe a su poursuivre ce qui avait été débuté en 2011, soit un savant mélange de pop et de mélodies ultra accrocheuses, le tout enveloppé dans un metal dynamique à saveur moderne. Ce style est d’ailleurs le sujet d’un éternel débat entre les puristes métalleux et les amateurs à l’esprit plus ouvert. Comme si ce mélange des genres n’avait pas sa place puisqu’il flirte avec le côté plus commercial de la musique. Il serait futile en 2019 de croire que les groupes metal ne font cela que pour le principe. Tout le monde doit boucler ses fins de mois.
L’album traite au travers de ses 10 morceaux des travers de l’humanité au sein des réseaux sociaux et comment le personnage "digital" peut transcender notre vraie personnalité, le côté électronique, industriel parfois, est tout à fait à propos dans ce contexte.
La courte durée de l’album, 43 minutes en tout et partout, est un atout pour celui-ci. En effet, l’attention de l’auditeur demeure entière et le groupe ne s’égare donc pas, s’assurant par le fait même de ne proposer que des morceaux soigneusement choisis, évitant le sentiment de "remplissage" que certains longs albums peuvent transmettre.
Sinheresy est-il condamné à être comparé à Amaranthe ? Avec un album de la qualité de "Out Of Connection", mon petit doigt me dit que c’est plutôt le contraire qui risque de ce produire dans le futur.
"Domino"
Note : 13/20
"Domino" est le deuxième opus des Italiens. Je ne les connaissais pas avant que l’on me présente cet album et pourtant je suis de près les sorties et nouveautés dans le metal symphonique.
J’apprécie l’artwork très travaillé et accrocheur. On s’attend à quelque chose d’explosif et cela rappelle certaines pochettes de heavy de groupes plus anciens.
On commence directement en ouverture par le titre éponyme "Domino", qui nous plonge avec force dans l’univers du groupe avec un côté électronique, très Aramanthe, catchy, avec deux voix, une masculine et une féminine, mélange classique dans le genre. On notera que la voix masculine n’est pas juste là pour décorer quelques passages mais bien là comme une deuxième voix lead. Ça fait plaisir à entendre.
Une fois passée la petite claque d’ouverture, en faisant défiler l’album on remarque que la même recette est appliquée sur chacun des morceaux. En général, j’apprécie de faire une analyse de ceux qui m’ont vraiment plu, qui sortent du lot, mais ici ce sera difficile. Rien ne me prend aux tripes, rien ne change et c’est pour moi une musique sans saveur qui en ressort.
A part peut-être l’introduction de "Unspoken Words" mais l’attention retombe aussitôt à l’écoute des orchestrations auxquelles on a l’impression d’avoir aplati chaque note qui aurait pu nous faire frissonner. C’est dommage car la base y est, mais il manque l’émotion, la passion. Ici, elle n’est pas du tout palpable. Le mixage n’est pas des meilleurs, laissant transparaître parfois des voix trop faibles sur certains passages, on ne comprend plus ce qui est dit, on entend trop les claviers, on dirait vraiment un mixage amateur.
"Domino" fera une jolie musique de fond, rien de plus pour ma part. Peut-être est-ce mieux en live ?
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