Le groupe
Biographie :

Sinbreed est un groupe de power metal progressif fondé en 2000 par Flo Laurin (guitare / clavier) à Wiesbaden, Allemagne. Le reste du groupe est composé de : Alex Schulz (basse / Wound, ex-Neoshine), Frederik Ehmke (batterie / Blind Guardian, ex-Schattentantz, ex-Neoshine), Manuel Seoane (guitare / Mägo De Oz, ex-Manuel Seoane, Bürdel King, Burning Kingdom, ex-Ars Amandi, ex-Lujuria) et Nick Holleman (chant / Martin Beck's Induction, Methusalem, Powerized, ex-Vicious Rumors). Sinbreed a quatre albums à son actif, "When Worlds Collide", sorti en 2010, un second album, "Shadows", sorti en Mars 2014, "Master Creator" sorti en Février 2016, et "IV" sorti en Novembre 2018.

Discographie :

2010 : "When Worlds Collide"
2014 : "Shadows"
2016 : "Master Creator"
2018 : "IV"


Les chroniques


"IV"
Note : 16/20

Ah, le power metal. Jamais un style de musique n’a autant été polarisé. Autant les amateurs purs et durs défendront le genre épée à la main, autant les détracteurs se délecteront de maudire les vertes contrées éloignées. Le gros du problème réside dans le fait que pour une formation sérieuse, dix autres viendront ternir le style. "IV" est le quatrième album (ce que je peux détester les groupes qui nomment leur album en fonction du rang atteint) de Sinbreed et force est de constater que c’est définitivement leur meilleur, et qu’ils entrent directement dans la catégorie du power metal efficace et sérieux. Pensez Nocturnal Rites et vous ne serez pas loin de la vérité.

Je suis de ceux qui adorent le power metal, cependant je suis beaucoup plus pointilleux que par le passé. Et même si j’apprécie le metal progressif, voire même le metal avant-gardiste, je préfère mon power metal quand il est rapide, mélodique et sans trop d’exploration artistique (Si vous voulez un seul exemple de ce que je déteste, je vous dirai ceci : "Unia").

Sinbreed parvient à incorporer un bon lot d’influences du passé et du présent dans sa musique, et pourrait parvenir dans un futur rapproché, et prendre le flambeau des mains de certaines formations power metal dans le déclin. Tout comme le groupe américain Theocracy, Sinbreed promeut des thématiques religieuses et spirituelles, mais en rien cela ne pose un véritable problème. Vivre et laisser vivre… N’est-il pas sympathique de consommer de temps à autre un bon petit black metal bien satanique à souhait ? Je me considère athée et en rien je ne me laisserai influencer dans mes choix musicaux pour ce genre d’ineptie. Si la musique est bonne, je serai le premier aux aguets.

La production est sublime. On ressent toute l’énergie du groupe dans cet album, et la section rythmique est magistrale. C’est dynamique, entraînant et rapide, et que dire des refrains, grandioses et mélodiques. Clairement Sinbreed maîtrise la recette power metal et sert ici tout un plat de résistance.


Mathieu
Décembre 2018




"Master Creator"
Note : 14/20

Dès les premières notes de "Master Creator", il ne faut pas être devin ni fin connaisseur de metal pour deviner d’où vient ce groupe. On a affaire ici à du power metal typiquement allemand. Jusqu’au niveau de la voix, où Herbie Langhans nous propose sa propre version de Chris Boltendahl, célèbre chanteur de Grave Digger, quoique Langhans est définitivement plus versatile et mélodique. Musicalement, l’on navigue de chanson en chanson, sans trop de surprise. C’est hyper mélodique, rapide et bien foutu. Les refrains sont épiques et vous donneront rapidement envie de headbanguer comme s’il n’y avait aucun lendemain !

Également connu pour son travail en concert avec Avantasia, Langhans démontre toute l’étendue de son talent (les autres membres du groupe également) sur l’excellente "Moonlit Night", usant d’un registre plus doux dans les couplets et sa solide et puissante voix pour le refrain. Ce morceau aux saveurs progressives aurait gagné à être l’influence principale du groupe, tant il démontre un savoir-faire dans l’écriture. Cela aurait permis une diversité qui fait défaut tout au long de l’écoute de cet album.

Power metal ne veut pas dire absolument batterie à fond la caisse sans subtilité, chanteur abusant de la stratosphère et structure couplet-couplet-refrain-couplet-refrain-solo-refrain ad nauseam ! Un peu plus de ce "Moonlit Night" aurait été le bienvenu. D’ailleurs, l’intro aux teintes d’orgue Hammon  dans "The Riddle" est à mentionner. Malheureusement, ces bonnes idées sont rapidement rattrapées par la monotonie et l’impression de déjà-vu des compositions de Sinbreed. Mention spéciale par contre à la chanson-titre de l’album, typique représentation de tout ce que le power metal allemand a à offrir de meilleur.

Le produit final est sans faille. Le son est excellent, prouvant tout le professionnalisme de ce groupe, qui malgré déjà 8 ans d’existence, n’en est qu’à son troisième album. Sans crier au génie ni à l’originalité sans borne, "Master Creator" peut être considéré comme un album de power metal de grande qualité, mais au goût trop fade pour en faire un grand cru.


Mathieu
Mars 2016




"Shadows"
Note : 17/20

Oyez braves gens fans de power metal, de speed metal et autres, le second opus des Allemands de Sinbreed, "Shadows", sort en ce moment et je gage que celui-ci, fort de l’arrivée dans les rangs du groupe de Marcus Siepen, le guitariste de Blind Guardian, fasse assez grand bruit. Oui, vous avez bien compris, Marcus Siepen, le grand Marcus, fait partie de la bande, recruté par son batteur d’ami et compère de jeu Frederik Ehmke, officiant dans Sinbreed depuis ses débuts. Il est clair que cette nouvelle alliance plutôt inattendue (Sieben et son jeu particulier chez Blind Guardian / Flo Laurin) pose les bases d’un album vraiment différent du premier en matière de composition et c’est tant mieux ! L’association de ces deux guitaristes aux jeux si différents amène à ce second effort des sonorités qui lui manquaient la première fois tout en gardant cette énergie (le premier titre "Bleed", assorti d’ailleurs d’un clip vidéo, pose les bases solides du reste de l’album avec un jeu de guitare moins axé sur les mélodies à la tierce, octave et quinte, un peu trop systématique sur le premier album, résultat d’un Flo voulant meubler au mieux les morceaux sur album mais totalement coincé en live pour les faire sonner pareil, d’où l’arrivée de Marcus). 

"Shadows", second titre de cette galette éponyme, fait la part belle aux racines thrash de la plupart des musiciens du groupe, élevés selon leurs propres dires à Testament et Megadeth, voilà bien un exemple de ce que j’écrivais juste au-dessus sur le gain du travail à deux guitares aux origines et sonorités différentes. Au nerveux "Far Too Long" se succèdent les chansons un peu moins déchaînées comme "Leaving The Road", voire même "pseudo calmes" avec la fausse ballade "Broken Wings" (qui commence par de l’arpège classique avant de verser dans le power / heavy), titre de clôture de l’album. Chose assez intéressante, remarquable après quelques écoutes : on peut, en tendant l’oreille suffisamment, savoir qui est à l’origine de tel ou tel morceau, surtout ceux écrits par Marcus. Sans tomber dans le monde de Blind Guardian, on ne peut que constater que les nouvelles couleurs de cet album le sont principalement grâce au guitariste germanique.

En bref, ne trahissant pas son style original, ce nouvel album de power / speed metal de Sinbreed est une franche réussite ; réussite due notamment au frais recrutement de Marcus à la seconde guitare qui fait évoluer le style vers une voie parfois plus thrash et moins "happy power metal". A n’en point douter, ce deuxième effort saura séduire un public plus large, amateur d’agressivité.


Byclown
Mars 2014


Conclusion
L'interview : Marcus Siepen

Le site officiel : www.sinbreed.com