Le groupe
Biographie :

Silence Of The Abyss est un groupe de metal progressif fondé en 2017 en Corse. La formation se compose de Julien Colin au chant, David Santucci à la guitare et au backing vocals ainsi que de Diane Giannelli à la batterie et aux backing vocals. Silence Of The Abyss sort son premier EP autoproduit, "Silence Of The Abyss", début 2018. Ce premier EP se veut être un concept album réunissant sept titres.

Discographie :

2018 : "Silence Of The Abyss" (EP)
2020 : "Unease And Unfairness"


Les chroniques


"Unease And Unfairness"
Note : 15/20

Par son premier EP éponyme paru en 2017, Silence Of The Abyss avait été une bien belle surprise. Je me souviens encore que le silence des abysses m’était apparu alors même que j’étais affalé au soleil sur un transat improvisé, le PC sur les jambes et le casque sur les oreilles. Alors, je me languissais de découvrir la suite, le premier long format des Corses. Voici donc venu le temps de "Unease And Unfairness".

C’est "Amok" qui a la lourde tâche de prendre la suite de titres tels que "Pathfinders" ou "Stalking" trouvables sur "Silence Of The Abyss". D’emblée, "Unease And Unfairness" sonne plus aéré. Pas réellement moins massif que son grand frère, "Unease And Unfairness" voit le son qui le compose respirer davantage. Les ambiances varient plus aisément, le chant a été travaillé et la fluidité des compositions frappe le tympan. Progressif et technique comme son prédécesseur, "Unease And Unfairness" ravira les amateurs de sons exigus et imposants à la Meshuggah et bien évidemment à la Gojira. Comme je le disais, le chant a été travaillé, le chant clair qui se retrouve sur des titres tels que "Nothing At All" ou de "My Fair Fury" l’affirme. Si les compositions respirent davantage, l’ensemble de "Unease And Unfairness" connaît moins d’interludes que son prédécesseur. Ce qui envoie directement ce premier album se ranger du côté de ces oeuvres qui s’écoutent d’une traite, comme un tout indissociable. Rendu favorisé par la sensation de pesanteur de l’instrumental volontairement écrasant et massif ("God Is Dead", "Weak!!", "The Color Of The Walls").

Pourtant, si "Unease And Unfairness" fait le boulot, j’ai tendance à lui préférer l’EP l’ayant précédé. Peut-être est-ce là le corollaire de la découverte du groupe par son précédent effort ou encore par le côté plus brut de ce dernier. D’autant que ce premier opus aurait gagné à se varier un peu plus au fil de l’écoute. Toutefois, la chose vaut le détour !


Rm.RCZ
Avril 2020




"Silence Of The Abyss"
Note : 16/20

Ce qu’il y a de bien avec les concept albums, c’est que non seulement l’oreille a de quoi s’abreuver, mais les méninges ont de quoi bouillonner. Bien évidemment, ici nous avons affaire à un concept album. Mais comme je suis un tantinet taquin, je ne parlerai absolument pas des thèmes ou réflexions abordés par cet album, laissant ainsi tout le loisir au tympan de le découvrir par lui-même. En revanche, j’insisterai assez lourdement sur le fait que ce "Silence Of The Abyss", tout comme Silence Of The Abyss, est à découvrir sans trop tarder. Car une fois encore, nous avons du beau monde et du bon son à travers l’Hexagone (même en Corse, n’en déplaise aux acharnés indépendantistes)...

Se réclamant d’un son relativement progressif mais largement imposant par les riffs, rythmiques mais également enchainements utilisés, Silence Of The Abyss se découvre par ses sept premiers titres posés sur cette première galette. Empruntant à l’instrumental du death progressif sa lourdeur et sa tendance à tout écraser, au progressif tout court ses envolées et ses tâches de légèreté et enfin à n’importe quel style de metal son chant bourru et couillu, Silence Of The Abyss ne dénie pas ses attirances pour les compositions efficaces. Justement, de son côté, concept album de sept titres comme juste indiqué, "Silence Of The Abyss" dépeint pour la première fois via studio les ambitions et visées de Silence Of The Abyss. Et il faut dire que malgré une jeunesse insolente (le groupe ayant vu le jour en 2017), Silence Of The Abyss séduit dès la première écoute par un univers sombre mais teinté d’espoir. Monde sonore peaufiné par une voix claire rappelant parfois celle d’un certain Shawter, mais surtout par divers backing vocals démontrant que toute la formation respire son art ("Pathfinders", "Off Trail"). Silence Of The Abyss présente donc quelque chose de très solide et de facilement entraînant, le tout entrecoupé d’interludes ne donnant que plus de profondeur au concept de "Silence Of The Abyss" ("Sinister Dawn", "Last Breath", "Aura"). "Silence Of The Abyss" est donc une œuvre relativement bien foutue qui place d’emblée la barre très très haut pour la discographie à venir de Silence Of The Abyss. Alors, finalement, il n’y a plus qu’à la boucler et se laisser plonger dans le silence des abysses...

Pour finir en toute philosophie, si le gâchis peut être illustré par l’hypothèse selon laquelle Sylvester Stallone n’aurait pas arrêté le porno, que Pantera aurait continué le glam metal et si l’oreille n’écoutait pas cet album. Le dispensable, cette fois, c’est le Bescherelle pour Ribéry, la capote pour Manuel Ferrara ou encore de dire que cet album est fort sympathique puisque cela tout le monde l’aura bien compris. Ce premier et éponyme EP de Silence Of The Abyss révèle une formation aux ambitions non cachées qui se plait à tracer les méandres et contours d’un univers raffiné tout autant que metal. En d’autres termes moins pédants, ce premier EP vaut clairement le détour et l’oreille n’en ressortira que plus comblée. A découvrir d’urgence !


Rm.RCZ
Avril 2018


Conclusion
Le site officiel : www.silenceabyss.com