Le groupe
Biographie :

Sidious est un groupe de blackened death metal anglais formé en 2012 et actuellement composé de : Baalrath (basse / Eye Of Solitude, Seed Of Detest), Indomitus (guitare / Eye Of Solitude), Isfeth (guitare, chant / Eye Of Solitude) et Khrudd (batterie / Clouds, Colosus, Deos, Eye Of Solitude, God Eat God, Vaer, ex-My Shadow, ex-Fogland, ex-Gothic, ex-Imber Luminis, ex-Tiarra, ex-Unfathomable Ruination). Sidious est signé chez Kaotoxin Records et a sorti un premier EP en 2013, "Ascension To The Throne Ov Self", et un premier album en Novembre 2014, "Revealed In Profane Splendour".

Discographie :

2013 : "Ascension To The Throne Ov Self" (EP)
2014 : "Revealed In Profane Splendour"


La chronique


Genre musical ayant la côte en ce moment depuis le fulgurant succès de Fleshgod Apocalypse, le metal extrême symphonique fait de nombreux petits, tous plus grandiloquents et techniques les uns que les autres. Nouvelle signature du label français qui monte, Kaotoxin, les Anglais de Sidious sortent leur premier opus "Revealed In Profane Splendour" après un EP "Ascension To The Throne Ov Self" paru l’an dernier, lui aussi sur le label lillois. Sorte de side-project des membres du groupe de doom / death Eye Of Solitude (lui aussi sur Kaotoxin), le quatuor délivre un black metal ultra-produit et léché soutenu par des éléments orchestraux.

Les noms de Fleshgod Apocalypse et Septicflesh s’imposent directement à l’écoute du premier titre avec ce son gonflé aux hormones, cette batterie frappadingue qui blaste à tout va (mais qui blaste surtout dans le vide…) et la voix growlée de Isfeth, très proche de celle Seth Siro Anton (Septicflesh), la personnalité et le talent en moins, car si les vocaux demeurent impressionnants de technique et de rendu, qu’il s’agisse de la voix principales ou des backing vocaux criards à coloration black metal, aucune tension, aucune modulation, bref une interprétation sans saveur (ça gueule dans le vide en résumé).

Les orchestrations remplissent l’espace sonore avec un fort volume, mais n’apportent franchement pas grand-chose aux compositions, si ce n’est de rendre les passages brutaux très confus et donc inappréciables. On a l’impression que le groupe à le cul entre deux chaises : les passages purement metal sont franchement pas mal, brutaux et bien menés ; les passages plus calmes et ambiancés où les éléments symphoniques prennent le devant sont biens réalisés, mais une fois ces deux univers mêlés, on se retrouve avec un imbroglio sonore inintéressant voire même ennuyeux, le mariage entre les deux n’est absolument pas réussi : les orchestrations ne mettent pas en valeur l’instrumentation dans ses développements black / death, et cette puissance métallique ne renforce pas les ambiances, censées être dramatiques, des claviers. Quelques bons riffs de grattes à la saveur black relèvent l’attention, mais sont pour la plupart perdu dans une technicité sans réelle impacte. Cela reste hyper convenu et passé les trois premiers morceaux, l’on sait déjà à quoi s’attendre par la suite : une batterie marteau-pillon, un chant puissant qui essaye vainement de paraître malveillant. On hausse à peine les sourcils lorsque qu’un chant lyrique masculin fait son apparition ("oh tiens, du chant clair, ça par exemple…").

Il ne s’agit pas d’un mauvais album en soi, de bonnes trouvailles, des passages efficaces (le refrain de "O Paragon, Bringer Ov Light") et des atmosphères prenantes (le titre éponyme et son introduction glaciale), bien réalisées démontre que le groupe fait preuve d’un gros potentiel qu’il lui faut néanmoins canaliser pour parvenir à un résultat plus convaincant, au lieu de donner dans le gros bloc massif, creux et aseptisé. A vouloir en faire trop, on perd l’essentiel. Sans renouveler en quoi que ce soit le genre, les amateurs de fulgurances orchestrales et de brutalité feinte apprécieront très probablement.


Man Of Shadows
Novembre 2014


Conclusion
Note : 13/20

Le site officiel : www.facebook.com/sidiousofficial