Le groupe
Biographie :

Shredding Sanity nous plonge dans cet univers apocalyptique, dans cette guerre perpétuelle opposant l'homme ravagé par la haine et le monde actuel. Grâce à une première démo affirmée "The Best Enemy" ayant enthousiamé les critiques et le public, le groupe prépare désormais la sortie de son premier album intitulé "Modern Inertia". Produit au The Office / The Artist Studio (The Bridal Procession, Upheaval, Decades Of Despair...) celui-ci se voit encore plus éclectique.

Discographie :

2009 : "The Best Enemy" (Démo)
2013 : "Modern Inertia"
2016 : "Post-Apocalyptic Era" (EP)


Les chroniques


"Post-Apocalyptic Era"
Note : 15/20

Voilà le retour tant attendu par les amateurs de death mélo old school, Shredding Sanity remet le couvert en ce début d’année 2016 avec un EP qui s’inscrit, selon le groupe, dans la continuité du premier et excellent album, tel un prologue à "Modern Inertia" (comme le premier EP, "The Best Enemy" constituait sans doute la préface d’une œuvre évolutive).

Fidèles à leur concept, jusqu’au-boutisme, les Rémois ont décidé de modifier quelque peu leur identité sonore, afin de la rendre plus directe, sans doute la résultante des nombreuses affiches partagées avec des groupes aussi brutaux que Decapitated, Svart Crown ou encore les grindeux de Rotten Sound… Exit donc les nappes de clavier qui contribuaient largement à l’atmosphère sympho très épidermique. L’aspect des compos en devient finalement moins chirurgical. A l’image de "Secrets Of Time" où les impressionnants vocaux de Clément Henry sonnent à la Norvégienne, mais sans la froideur, Clément Dellis étant exemplaire dans l’harmonisation de ses riffs. "Promised Land" constitue l’exemple parfait de ce changement avec une lourdeur imposée par les fûts de Thibaut Gugger, un armageddon sonore lorsque le batteur fait vibrer sa double. Le Shredding Sanity nouveau est bien arrivé, et comme le Beaujolais, nul n’en connaissait sa composition avant de l’avoir goûté. L’intro d’"Enslaving Dream Machine" nous propose un rappel à "Modern Inertia", un flashback de courte durée qui débouche sur un style à la Grave ("Out Of Respect For The Dead"), les fans de cette période devraient adorer. "The Order Of Knowledge" est le titre racleux alternant mid tempo et accélérations, représentant à lui seul la volonté de changement du groupe.

"The Omnicient", bâti sur le même schéma, vient conclure l’EP, avec des soli très réussis, et la basse lourde de Norman Lelarge en support. Impossible de prédire si les fans de l’album apprécieront ce nouvel effort, sans les nappes de clavier l’ensemble sonne un peu moins martial, moins épique, mais gagne en ambiances guerrières. A vous de juger.


Braindead
Janvier 2016




"Modern Inertia"
Note : 16/20

Formé à Reims début 2006, Shredding Sanity a pris son temps pour concocter son premier album "Modern Inertia", quatre ans après une première démo plutôt convaincante. Les Ardennais nous livrent un death mélodique old school surprenant pour une jeune formation, aux sonorités parfois rétro mais maîtrisées de bout en bout. L’idée directrice de l’album basée sur la décadence humaine dans un monde gangréné par la haine n’est certes pas novatrice, mais permet au combo d’exploiter au maximum le lyrisme massif de leur compos, en y insufflant une âme que l’on retrouve de plus en plus rarement dans les productions actuelles.

Une œuvre atypique et attachante, à la qualité avérée, comme le démontre "Modern Inertia", premier titre éponyme. Une intro clavier faisant planer une nappe mélodique très eighties, un son power heavy avec des solos grattes très recherchés qui ne sont pas sans rappeler certains titres de la Vierge de Fer, des vocaux growlés / hurlés limpides à la texture rauque, finalement plus thrash que death (la "Swedish Touch"), confèrent un climax palpable et une dimension très "Arch Enemy". On ressent une réelle maturité dans le processus de création, une volonté d’explorer les fondamentaux du genre en y ajoutant une touche de modernité, poser les bases d’une histoire qui prend forme compo après compo. Le groupe réussit le pari d’imposer sa propre identité en se renouvelant à chaque titre, tour à tour brutaux ou sympho, imposant de manière admirable une technique chirurgicale harmonieuse, dépourvu de tout académisme pompeux. Les réserves émises sur "The Best Enemy", premier EP du combo, ne sont plus d’actualité ; Clem varie à merveille sa voix, semble ne souffrir d’aucune limite dans sa façon d’exploiter différentes nuances, Aymeric mériterait le titre de Guitar Hero pour sa justesse et sa capacité à conter une histoire musicale, à orienter les compos, bien aidé par Norman et sa basse aussi discrète qu’omniprésente. La batterie aussi est en retrait mais offre une rythmique parfaite sans pour autant nuire aux autres instruments, mais la palme revient au clavier Léo, une revival à lui tout seul, par ses mélodies d’un autre temps et ses prog' entraînantes.

Produit par The Office / The Artiste Studio (The Bridal Procession, Outcast, Upheaval…), Shredding Sanity peut remercier Jean François Di Rienzo, qui a su parfaitement appréhender et mixer des sonorités parfois antidatées, voire hors du temps, donner un relief mérité à cette production dépourvue de défauts. Il me tarde de voir comment les Ardennais réussiront à reproduire leur son en live. Du metal viscéral, habité, intelligent tout simplement…


Braindead
Avril 2013


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.facebook.com/shreddingsanity