Faisant peu à peu parler d’eux, Shade And Dust reviennent pour présenter leur premier
album. Intitulé "Erode", il fait suite à une première démo sortie en 2018. Créé en 2015 à
Nantes, le groupe se construit sa réputation grâce aux frappes de Clymène (batterie), aux
riffs de Pierre (guitare), Alexis (basse) et David (guitare), ainsi qu’aux hurlements variés de
Kolia (chant). Et derrière le mix, on retrouve le talentueux Vamacara Studio ! Ca vous
motive ? Tant mieux !
Premier morceau, "Nuit Incandescente" est un titre instrumental qui révèle déjà la richesse de
l’univers du groupe. On passe d’ambiances douces à une guitare lead endiablée, pour finir
sur une rythmique solide qui nous lâche brusquement sur "Emergensystem". Une base
metalcore affirmée, des passages dissonants qui empruntent au prog, un groove assumé…
le groupe surprend mais explore des sonorités aussi diverses que variées. Et le break va le
confirmer, amenant une nouvelle partie lead. On continue avec "Blackmailed", un titre très
énergique qui pioche également dans le hardcore et le death mélodique pour convaincre et
enfoncer un peu plus la formation dans la violence pure et dure, tout comme la solide
"Promised To Dust". On se rapproche encore plus d’un death mélodique moderne, mais les
accents thrash ne sont jamais loin, et la diversité des hurlements confirme que le groupe ne
s’enferme pas dans un seul style, mais tisse sa toile musicale comme il le veut.
Petit moment de répit avec "Aquae Frigidae", un titre aux claviers glaciaux, une guitare au son
clair planante, et surtout une respiration haletante qui débouche sur "Ordalium". On conserve
alors ce groove boosté aux harmoniques folles et dissonantes tandis que le groupe avance
avec une rythmique et un chant accrocheurs. Même constat sur "Fall!" et ses guitares folles
qui donnent du relief à une rythmique assez martiale et à un chant qui alterne différent types
de cris, variant à nouveau les influences. Assez peu de changement pour la première partie
d’"Exhibit A", un titre énergique qui va d’un seul coup se calmer avec une guitare au son clair.
Très intrigant, ce changement nous fait attendre la reprise, qui surviendra bien assez vite.
On reste dans la violence et le groove pour "Haze Me", avec un growl caverneux et des riffs
massifs sous un rouleau de double pédale, et le moins que l’on puisse dire c’est que le son
est lourd. Le groupe continue de nous assommer avec "Lies To Cover Lies", un morceau qui
met en avant le son de la basse. Les harmoniques sont à nouveau légions, et la batterie
permet de faire accélérer le tempo en passant sur un pattern très thrash avant de nous
renvoyer sur la base rythmique. On passe à "Many Shades", un morceau à l’introduction très
mystérieuse. Mais ce voile de mystère se lève pour nous asséner des coups d’harmoniques
sur une rythmique puissante. Le chant reste également très énervé, et contribue à
l’ambiance, tout comme sur l’enjouée "Make Them Watch". Le groupe aligne des riffs à une
vitesse effrénée et la technicité est tout aussi présente que l’efficacité ! Dernier morceau,
"L’Erosion" conclut avec une touche planante et instrumentale cet album. L’intensité monte,
monte, puis s’étouffe avant de repartir.
Pour ce premier album, Shade And Dust a frappé fort. "Erode" est riche, intéressant et
technique, ce qui prouve que les nantais ne se contentent pas d’aligner des riffs et de hurler,
mais que la recherche artistique est bel et bien présente. Et si parfois on peut sentir une
petite longueur, elle sera rapidement dissipée par le morceau suivant.
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