Le groupe
Biographie :

Seyminhol est un groupe de metal progressif mélodique français, originaire d'Algrange, en Moselle. Les albums du groupe sont souvent sous la forme d'un concept et ont pour thème une période de l'histoire, avec un chant majoritairement en anglais. Seyminhol compte 22 000 albums vendus depuis ses débuts (les ventes de démos et EP ainsi que les téléchargements n'entrent pas dans ce comptage), ce qui constitue un bilan notable pour un groupe très peu soutenu par l'industrie musicale. Actuellement composé de Kevin Kazek au chant, de Nicolas Pélissier aux claviers et à la guitare, de Thomas Das Neves à la batterie et de Vianney Habert à la basse, Seyminhol revient en 2018 pour proposer un nouvel album, "Ophelian Fields".

Discographie :

1993 : "Poussière de Lune" (Démo)
1996 : "Thunder In The Dark" (EP)
1999 : "Indian Spirit" (EP)
2001 : "Nordic Tales" (EP)
2002 : "Northern Recital"
2005 : "Septentrion's Walk"
2009 : "Ov Asylum"
2015 : "The Wayward Son"
2018 : "Ophelian Fields"


Les chroniques


"Ophelian Fields"
Note : 16/20

Il y a deux genres de groupes : ceux qui se contentent d’un album "compilation" sans vraiment de liens entre les titres proposés et ceux qui se cassent la tête, se creusent les méninges et pondent une œuvre digne des méandres du cortex de Da Vinci ou de Raphael. Ici, et même si Seyminhol prend plutôt pour source d’inspiration Shakespeare, Seyminhol fait bel et bien partie de cette catégorie de groupes qui réfléchissent autant sur le son que sur le concept autour de celui-ci. Et disons que sur un point comme sur un autre, le tout de ce nouvel album de Seyminhol, "Ophelian Fields", mérite amplement un petit détour French Metallien...

Heavy metal mélodique à tendance fortement progressive, Seyminhol a largement eu le temps de faire ses armes du haut de ses désormais plus de vingt-cinq ans (et quelques années) de carrière. S’étant déjà frotté aux projets colossaux et qui demandent de poser tranquillement ses parties intimes sur la table (par exemple un double album, "Septentrion’s Walk", en 2015), Seyminhol n’en est pas à son coup d’essai lorsqu’il s’agit de franchir encore une étape dans le grand champ du conceptuel. N’en déplaise donc ici à "Ophelian Fields" qui, prenant la forme d’un opéra, propose une dizaine de titres répartis en actes, scènes ou parties qui retracent un périple entre heavy mélodique, progressif, symphonique ou encore ambiances de films. Clairement dans la veine d’un prog aux efforts relativement "catchy" à l’instar d’un Vanden Plas, d’un Rhapsody voire d’un Kamelot, Seyminhol n’hésite pas à visiter plus d’un genre et ce parfois même lors d’un seul et même titre ("Act III, Scene I : Hidden Desire", "Act II, Scene II : My Soul’s Idol"). Bien plus que d’être simplement ambitieux, "Ophelian Fields" attire non seulement par son concept mais également par la maturité du son proposé et la complexité omniprésente qui jalonne, sans trop en faire, les compositions de l’album ("Part. 1 : The Devil Takes Thy Soul"). Le tout se voit parfait par des interludes, intro ou outro qui donnent bien plus de consistance au reste de l’album ("Interlude : Nymph", "Intro : Appetite"). Inspiré par l’Ophelie de Shakespeare, "Ophelian Fields" est une belle réussite qui devrait parler aux amateurs de musiques progressives ou conceptuelles ("Act IV, Scene V : Her Majesty Of Flowers", "Part. 2 : Crowns Of Torns").

En cela, si "Seyminhol" pourrait fortement faire penser à l’appellation grand public d’un médicament (générique ou non) presque révolutionnaire, disons que deux gouttes de Seyminhol dans chaque narine serait un bon remède contre la morosité ambiante et le manque de créativité omniprésent chez certains. "Ophelian Fields", de son côté, explore des terres auditives orphelines qui ne demandaient qu’à être découvertes. En cela, non seulement "Ophelian Fields" est ambitieux mais il est également réussi et fort intéressant. Comme quoi, en matière de prog, nous avons de très belles perles dans l’Hexagone...


Rm.RCZ
Mai 2018




"The Wayward Son"
Note : 13/20

Il a fallu attendre près de 6 années pour que le groupe Seyminhol revienne avec un nouvel album. Comparé à "Ov Asylum", le visuel est beaucoup plus réussi, faisant plus théâtral. Et ça tombe bien car le groupe va s'approprier comme thème la pièce de théâtre de Shakespeare "Hamlet".

Sur les dix-neuf pistes, se trouvent huit chansons complétées d'interludes. Et heureusement que j'avais bien reçu le livret accompagné du CD promotionnel. En effet, je ne pense pas que les pistes s'affichant directement sur Windows Media Player soient les bons titres surtout pour les interludes (sur les 19 pistes, les six dernières n'ont pas de titres). Va falloir corriger les noms des chansons, les gars.

Quant à la musique, nous avons droit à un style heavy metal symphonique avec des passages d'opéra. D'entrée, il est aisé de reconnaître que le groupe est très influencé par Lucas Turilli et Rhaposdy Of Fire. Mais également des passages au clavier sentant un rapprochement musical avec le groupe Epica. Et Seyminhol sait très bien en jouer, tout en ajoutant une certaine identité. Toutes les chansons sont de très bonnes compositions qui s'écoutent avec pas mal de plaisir. Oui, je dis "pas mal" car ce qui me gêne c'est la qualité d'enregistrement qui pourrait être meilleure par moments, surtout au niveau de la guitare qui devient un gros fond brouillon quand tous les instruments sont présents.

Et pour revenir aux interludes, certains durent deux minutes, d'autres une minute ou beaucoup moins. Résultat, il y en a trop, on se mélange, ne sachant plus s'ils font partie d'une grosse piste ou si c'est un temps de pause avant que ça reparte. Et encore une fois, c'est bien dommage car ces interludes sont vraiment bien composées mais à trop en mettre, on perd le fil de l'album. De ce fait, je suis vraiment mitigé pour donner un réel avis positif. Le concept est bien trouvé, les compositions sont très bonnes mais il manque le réel impact musical pour réussir à nous marquer. C'est dommage.


JU
Août 2015




"Ov Asylum"
Note : 15/20

Composé de 9 pistes dont une introduction mélodique, le troisième album de Seyminhol nous apporte un mélange de heavy et de thrash. L’instrumentation est de bonne qualité ainsi que le chant très grave pouvant devenir clair sur la plupart des pistes. Les chansons sont dans l’ensemble très variées même si je trouve que certains passages trop agressifs ne collent pas à la mélodie principale. A noter d’autres moments surprenants mais qui arrivent à retenir l’attention comme un final plutôt film d’horreur avec claviers dans "Suicide Obsession" ou le doux chant féminin accompagné au piano dans "A Blank Chamber" qui est ma chanson préférée de l’album. Niveau guitare et batterie, c’est bien du metal avec sa saturation, sa rythmique et ses accords. Pas de grandes suprises, ça sonne bien ça donne envie de bouger, de reprendre le chant et l’on ne demande pas mieux. Même si Seyminhol n’apporte pas une véritable évolution dans le milieu du heavy thrash, c’est un album qui mérite beaucoup d’attention. Il est vrai que passer du style progressif symphonique à un style métalliquement différent requiert un certain travail. Pari réussi pour Seyminhol, le potentiel y est bien présent mais il manque encore l’élément déclencheur et révélateur qui a besoin de se déployer pour hisser le groupe dans les hautes pointures du metal. Les passionnés de heavy et de thrash metal y trouveront leur compte.


JU
Février 2010


Conclusion
L'interview : Chris & Nico

Le site officiel : www.seyminhol.net