"A Fortress Called Home"
Note : 17/20
C’est indéniable, dans les dernières années, l’offre en metal symphonique est maintenant beaucoup plus grande que la demande, et les groupes pullulent à vitesse grand V. Il devient pratiquement impossible de suivre la cadence et de se remémorer tous les groupes qui populent maintenant ce genre prolifique. Seven Spires ne me vient pas nécessairement en tête en premier lieu lorsqu’il est question de metal symphonique, mais "A Fortress Called Home" viendra sans doute changer la donne. Disons simplement que le groupe vient sans doute de sortir un "Frozen Crown - Called Of The North" de leur chapeau.
Suite à une introduction instrumentale comme mise en bouche, l’album démarre sur les chapeaux de roues avec sans aucun doute l’une des pièces les plus épiques pour démarrer un album depuis "Warrior Of Ice" de Rhapsody. Sous près de 7 minutes 50, le morceau est une véritable leçon de power metal symphonique, avec un mur de guitare, des mélodies à la tonne, des growls, des artistes invités au chant (incluant l’incroyable Alessandro Conti – Trick Or Treat / Twilight Force), de la vitesse, etc.
"Almosttown", la pièce suivante clashe de par son changement de tempo plutôt drastique comparé à l’ouverture. Nous ne faisons pas face à une ballade cependant, le power metal furieux fait ici place à un metal mélodique proche de Serenity, Ad Infinitum ou Dynazty par exemple.
Le tout ne s’arrête pas là. Pour s’assurer de casser la monotonie que certains album de power metal peuvent offrir parfois, "Impossible Tower", quant à elle, porte des influences proches du metal gothique. Et comme disait le grand Steve Jobs : "One more thing". Alors que l’on pourrait croire que nous sommes au bout des surprises, arrive "Love’s Souvenir", sorte de power metal qui rencontre l’avant-garde metal de Madder Mortem. Et je ne vous divulgâcherai pas le grandiose moment en milieu de parcours, mais faites moi confiance, cela impressionne.
Vocalement, la chanteuse principale, Adrienne Cowan, est tout à fait remarquable. Sorte de mélange entre Melissa Bonny, Brittney Slayes et Vicky Psarakis (quand même pas mauvais comme trio de comparaison), elle livre tout au long de l’album autant de mélodies puissante au chant clair, que de brutaux growls bien sentis.
Seven Spires frappe un grand coup avec ce nouvel album, tirant de tous bords tous côtés : power metal, death metal symphonique, avant-garde metal, etc. "A Fortress Called Home" est l’exemple parfait d’un album travaillé avec soin et varié à souhait.
"Gods Of Debauchery"
Note : 14/20
Seven Spires nous propose "Gods Of Debauchery", son troisième album, qui sort à peine un
an et demi après le précédent. Mené depuis 2013 par Adrienne Cowan (chant, Winds Of
Plague, Light & Shade) et Jack Kosto (guitare, Threads Of Fire), le groupe a proposé un
EP en 2014 avant de recruter Peter Albert de Reyna (basse, FireWing, ex-Aversed,
ex-Unflesh) et Chris Dovas (batterie, Dovas, FireWing, ex-Unflesh). Depuis, les albums
s’enchaînent sur un metal symphonique poussé à l’extrême. On retrouve également les
choeurs de David Åkesson (Qantice) sur certains titres.
L’album débute avec "Wanderer’s Prayers", une douce introduction qui se transforme
progressivement en chant guerrier avant d’enchaîner avec "Gods Of Debauchery", qui
poussera le concept plus loin. Les choeurs se transforment en hurlements qui guident ces
orchestrations majestueuses, soutenus par des riffs solides, et le son avance avec quelques
leads lumineux. On continue avec "The Cursed Muse", un titre plus énergique et sombre sur
lequel le groupe parvient à une véritable osmose entre toutes les parties qui s’enchaînent de
manière très fluide tout en dévoilant des accents enchanteurs, puis avec la mystérieuse
"Ghost Of Yesterday". Le titre propose des parties techniques, des riffs saccadés ou des
envolées lyriques majestueuses, créant un contraste intéressant, puis le groupe accueille
Casey Lee Williams (Ok Goodnight) sur "Lightbringer", une composition étrangement
accrocheuse et accessible. Des sonorités mystiques nous parviennent sur "Echoes Of
Eternity", un titre mélodieux et étrange à la fois, qui saura renforcer sa rythmique pour
compléter les parties plus légères, puis "Shadow On An Endless Sea" dévoile des sonorités
hypnotiques avant qu’une rythmique imposante surmontée de hurlements ne nous tombe
dessus. Le bassiste puis le guitariste sont tous deux mis à contribution pour des leads, puis
l’intensité envahit le chant, que ce soit lors des cris ou du chant clair.
Le groupe continue avec "Dare To Live", un titre plus pesant et parfois plus agressif sur
certaines parties, contrastant avec la douceur de ces refrains entraînants, puis "In Sickness,
In Health" nous offre une intro apaisante. Le morceau fait partie des plus calmes de l’album,
mais il conserve son charme et plaira aux amateurs de metal gothique, en particulier sur ce
double chant, puis Roy Khan (Conception, ex-Kamelot) rejoint les Américains sur "This
God Is Dead", un très long titre. Des accents prog se font sentir dans la composition, que ce
soit pour accompagner le duo de vocalistes ou lors des parties instrumentales, puis
l’explosion finale s’apaise avant de nous mener à "Oceans Of Time", un titre plus énergique.
Les mélodies du morceau gravitent en permanence autour de nous, laissant parfois place à
la voix de la chanteuse, puis John Pyres (Threads Of Fate, Among The Giants) se joint au
groupe pour "The Unforgotten Name", une composition qui sait à la fois développer de
majestueuses orchestrations et des hurlements agressifs. De longues parties leads font leur
apparition pour appuyer la performance du duo, puis "Gods Amongst Men" vient assombrir
l’atmosphère, que ce soit au niveau des orchestrations, de l’instrumentale ou du chant. On
continue avec l’intrigante "Dreamchaser", qui conjugue des éléments mystérieux avec cette
base que l’on connaît, puis "Through Lifetimes" dévoile une ambiance épique et martiale qui
s’apaisera lorsque le chant rejoindra ces orchestrations. Guitare, basse et batterie referont
surface sur la mélancolique "Fall With Me", qui nous offre une dernière power ballad pour
clore l’album.
Seven Spires explore son style de fond en comble. "Gods Of Debauchery" propose même
des accents prog, death, groove et power pour étoffer ce metal symphonique, mais la
durée de l’album pourra rebuter les moins aguerris.
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