Décidemment, ce confinement n’en finira pas de m’étonner en bien, en tout cas au niveau musical. Ce climat anxiogène, qui laisse la part belle aux êtres humains de ressentir plus que jamais la solitude sociale et aux groupes de ne pas pouvoir se réunir pour composer, pousse les musiciens à changer leurs habitudes pour continuer à exprimer leur art. Fini les heures en répétition, les jams entre potes. L’heure est au jeu et à la composition, seuls dans un appartement dans lequel on ne peut pas pousser le son.

Se réinventer donc. Trouver de nouvelles méthodes de travail. Défi relevé avec brio pour les Allemands de Setyøursails qui, quatre ans après leur premier album "Enough", nous pondent un très bon "Nightfall", riche en mélodies catchy, en featurings de goût, le tout enveloppé par une grosse, très grosse production. Du metalcore de qualité, voilà ce que produisent ces jeunes gens. Abordant des thématiques importantes à l’heure actuelles comme la lutte contre le racisme, le sexisme et l’homophobie, les quatre musiciens ont bien appris leurs leçons depuis "Enough" et les nombreuses tournées qui s’en sont suivies (jusqu’à 2020 bien sûr) allant même taper la confiance jusqu’à reprendre le titre "Shallow", issu du mélo A star is born avec Lady Gaga (en duo avec Mike Perez de No Bragging RIghts pour ne rien gâcher). De manière générale les alternances chant clair / scream sont bien exécutées, et les titres énervés ("Why", "Into The Storm", "Nightfall" en duo avec Andreas Dorner du légendaire groupe Caliban) alternent bien avec les tubes plus mélo' ("Secrets", "Anchor", "Deadline").

Sans pour autant se démarquer des autres groupes de la même génération jouant le même style de zic, "Nightfall" nous vend un metal core à chant féminin des plus honnêtes, easy listing et bien produit. A se procurer d’urgence pour les fans de metalcore next gen et les adeptes du metal à chant féminin.