Le groupe
Biographie :

Servants To The Tide est un groupe d'epic doom metal allemand formé en 2018 et actuellement composé de : Leonid Rubinstein (guitare, basse, clavier / Spiritual Disease, ex-Craving, ex-A Sickness unto Death, ex-Visions Of Moribund, ex-Wolfpride), Lucas Freise (batterie / Circles Of Malice, Eyes Wide Open, ex-Avataria, ex-Edge Of Ever, ex-Catalyst, ex-Silence Is Betrayal) et Stephan Wehrbein (chant / Screaming Souls). Servants To The Tide sort son premier album, "Servants To The Tide", en Mars 2021 chez No Remorse Records.

Discographie :

2021 : "Servants To The Tide"


La chronique


Servants To The Tide est un nouveau venu de la scène allemande et son premier album éponyme nous arrive dans les esgourdes avec un peu plus d'une demi-heure au compteur. Une carte de visite qui va permettre de faire connaissance avec ces nouveaux disciples d'un doom assez traditionnel teinté de heavy épique.

"Departing From Miklagard" nous accueille tout en douceur et en acoustique avec une ambiance à la fois nostalgique et mélancolique. Le petit vent qui souffle en fond nous annonce de suite que les envolées épiques vont bien être de la partie et que le groupe va se montrer un peu plus guerrier. "A Wayward Son's Return" enchaîne et effectivement les riffs pesants typiques du doom traditionnel nous arrivent en pleine tête et le chant clair est dans la droite lignée à la fois de cette scène et du heavy metal old school. On pourrait rapprocher ce mélange à ce que fait Atlantean Kodex dans une certaine mesure même si l'influence Manowar et Bathory s'entend bien plus chez ces derniers. Servants To The Tide s'en éloigne un peu et propose quelque chose d'un peu plus personnel et moins ouvertement belliqueux. Le début de "North Sea" renvoie d'ailleurs plus à des influences folkloriques médiévales même si la suite se montre plus dure et plus guerrière pour le coup. A noter de belles envolées dans les aigus de la part de Stephan Wehrbein qui maîtrise bien sa voix et place des lignes de chant inspirées tout au long de l'album. Son spectre vocal est assez large et ces montées sont d'autant plus surprenantes qu'il s'y aventure rarement. Pour le reste, le groupe ne s'étale jamais outre mesure et les morceaux dépassent les huit minutes pour les plus longs, ce qui fait que ce premier essai passe plutôt vite. Il vaut mieux ça que de s'enliser dans des morceaux répétitifs et lassants mais cela en laissera peut-être certains sur leur faim. D'autant que si l'ensemble reste assez classique, ces six morceaux sont plutôt plaisants et gardent un côté assez accrocheur.

Comme je le disais, l'héritage du heavy metal fait que Servants To The Tide ne se perd pas en route et garde la mélodie et l'accroche en tête tout en balançant certains riffs puissants et groovy qui font leur petit effet. Rien de révolutionnaire certes mais une efficacité plutôt agréable et des mélodies aussi épiques qu'empreintes de nostalgie qui posent une ambiance sombre mais loin du larmoiement. Le fait d'opter pour un format qui se focalise en général sur une durée de cinq minutes permet de balancer des morceaux vivants qui échappent au banal enchaînement de riffs pesants et génériques. Le groupe balance d'ailleurs quelques growls sur "A Servant To The Tide" qui ferme l'album et certains arpèges se font plus malsains que ce que l'album proposait jusque là. Certaines mélodies plus lumineuses viennent se frayer un chemin de temps en temps et participent encore à la variété de l'ensemble. L'album se termine sur quelques notes de piano et l'on se dit que si le groupe mélange encore plus tous ces instruments à l'avenir, il y a des chances qu'une personnalité vraiment particulière émerge. Parce que si l'acoustique est régulièrement utilisée dans le doom traidtionnel et le heavy, le piano l'est déjà moins et inclure ces deux instruments à cette base metal et doom pourrait créer quelque chose d'intéressant. Toujours est-il que ce premier album pose les bases et montre que Servants To The Tide a potentiellement de la ressource et pourrait nous surprendre sur ses prochaines sorties. On ne demande que ça et ce serait d'ailleurs un bon moyen de se démarquer d'une scène qui reste souvent engoncée dans les mêmes codes et a du mal à sortir des frontières qu'elle s'est elle-même posée.

Un premier album éponyme qui montre de bonnes choses et laisse deviner quelques sonorités que Servants To The Tide va probablement développer à l'avenir. Pour l'instant, nous avons donc ces trente-quatre minutes de doom traditionnel teinté de heavy épique et mélancolique et il faut avouer que ça fait plutôt bien le boulot.


Murderworks
Juin 2021


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/servantstothetide